Somnambulisme sexuel : en quoi consiste-t-il ?

La sexomnie apparaît entre 20 et 45 ans. Elle se manifeste par des masturbations, des orgasmes spontanés ou le fait de commencer des jeux sexuels avec son partenaire sans que l'on soit conscient de ce que l'on fait.
Somnambulisme sexuel : en quoi consiste-t-il ?
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater.

Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

Le somnambulisme sexuel ou sexomnie est un type de parasomnie au cours de laquelle la personne peut avoir des comportements sexuels en étant endormie. Après cela, elle ne se souviendra pas de ce qu’il s’est passé pendant cette étape du sommeil.

Nous sommes face à une condition rare : l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) nous signale que les cas décrits sont très peu nombreux.

Ce trouble peut être problématique pour celui ou celle qui en est atteint. On peut ainsi avoir des relations sexuelles avec quelqu’un sans être conscient de ce qu’il se passe. Nous devons bien signaler que cette réalité clinique n’a rien à voir avec la somnophilie, c’est-à-dire la préférence pour les relations avec des personnes qui sont endormies.

Aujourd’hui, il y a environ 150 cas recensés, mais les experts nous signalent que beaucoup plus de personnes que ce que nous pouvons croire sont atteintes de cette altération du sommeil. Tout le monde n’ose pas demander une aide médicale (ou n’en voit pas le besoin) face à ce type de comportements nocturnes.

Une femme qui dort.

Somnambulisme sexuel : définition et symptômes

La classification internationale des troubles du sommeil regroupe les parasomnies en tant qu’altérations du sommeil REM. Parmi elles, en plus du somnambulisme sexuel, nous retrouvons les cauchemars, les terreurs nocturnes, les paralysies du sommeil, les réveils confus, etc.

En ce qui concerne la sexomnie, il convient de signaler que nous sommes face à une affection décrite depuis seulement quelques décennies, et plus concrètement depuis 1986. Cela signifie tout simplement que nous ne savons pas encore tout sur cette réalité.

Des études comme celles réalisées à l’Université Fédérale de Sao Paulo, par exemple, nous signalent que la sexomnie ou sleepsex n’a pas seulement des implications cliniques : elle peut aussi avoir une répercussion légale. Et ce, car une personne peut avoir des comportements sexuels non consentis avec son/sa partenaire ou toute autre personne dormant près d’elle.

Quels sont les symptômes ?

Ce type de parasomnie se manifeste de plusieurs façons. Le plus notable est que, parfois, elle s’accompagne des comportements classiques d’un somnambule, c’est-à-dire sortir du lit, marcher ou réaliser des tâches de manière totalement inconsciente.

Dans ce cas précis, la particularité ajoutée se trouve dans le fait que des comportements sexuels peuvent surgir. Voyons comment ils se manifestent.

  • Se caresser les parties intimes ou caresser celles de son partenaire.
  • Se masturber.
  • Mouvements du pelvis.
  • Gémissements et sueurs.
  • Maintenir des relations avec d’autres personnes sans en être conscient.
  • Des comportements parfois violents.
  • Ne pas répondre à l’entourage.
  • Dire des mots et des phrases incohérentes.
  • Aucun souvenir de ce qu’il s’est passé au cours de ces épisodes de somnambulisme sexuel.

Quelle est la cause du somnambulisme sexuel ?

On ignore encore actuellement beaucoup de données sur ce trouble du sommeil. Malgré tout, on sait que, comme pour le reste des parasomnies comme le somnambulisme, le somnambulisme sexuel surgit à cause d’une altération des cycles du sommeil et, plus concrètement, celui de la phase REM ou sommeil paradoxal.

Mais qu’est-ce qui le déclenche ? Plusieurs facteurs sont pris en compte à ce sujet :

  • Les états anxieux pourraient se cacher derrière la sexomnie.
  • Le travail en rotation qui favorise les altérations du cycle du sommeil peut aussi être un élément déclencheur.
  • Le somnambulisme sexuel peut aussi apparaître en cas de grand épuisement ou de manque de repos.
  • L’alcool et la consommation de drogues sont d’autres facteurs.
  • Par ailleurs, il faut rappeler que le somnambulisme a presque toujours une origine génétique. Par conséquent, ce comportement nocturne peut s’hériter.

Point important : ce type de somnambulisme ne naît pas d’une altération sexuelle, d’une maladie psychiatrique ou psychologique. Il ne vient pas non plus d’un trauma. Ce n’est qu’une parasomnie supplémentaire.

Un homme qui dort.

Quel est le traitement ?

Le plus interpellant dans le somnambulisme sexuel est que la personne qui en est atteinte n’en est pas consciente. Il s’agit plutôt d’une situation déconcertante pour le/la partenaire, qui dort avec celui/celle qui est atteinte de cette réalité. Il est habituel qu’ils se retrouvent dans des situations inattendues et surprenantes qu’ils ne savent pas comment gérer.

En fait, le plus problématique est que le patient ne se souvient pas de ce qu’il s’est passé pendant la nuit et cela conduit généralement à des tensions et des disputes. On ne peut pas savoir qu’on a ce comportement sexuel nocturne si personne n’en a été témoin. Par ailleurs, dans la littérature clinique et judiciaire du somnambulisme sexuel, on retrouve des cas très célèbres.

L’un d’eux est celui de Stephen Lee Davis, un Britannique qui a abusé d’une adolescente qui dormait chez lui en tant qu’invitée. Lors du procès, il a été démontré qu’il était atteint de sexomnie et il a donc été jugé non coupable.

Nous connaissons aussi l’histoire décrite par le spécialiste des troubles du sommeil Peter Buchanan. Ce dernier a traité une femme somnambule qui sortait de chez elle la nuit pour avoir des relations avec des inconnus.

En ce qui concerne le traitement, on suit aujourd’hui le même que dans les cas les plus graves de somnambulisme. Il faut d’abord évaluer la situation de chaque patient.

Dans de nombreux cas, l’administration d’anxiolytiques améliore la qualité de vie de la personne. D’autres fois, veiller à son hygiène de sommeil et établir des mesures pour éviter tout risque ainsi que des situations « gênantes » sont des mesures suffisantes.  Néanmoins, comme nous l’avons signalé, nous ignorons encore beaucoup de choses sur la sexomnie.


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