Socrate, biographie du père de la philosophie

Socrate est pour beaucoup le philosophe le plus important de tous les temps, principalement parce qu'il a façonné la méthode dialectique et, avec elle, la pensée inductive.
Socrate, biographie du père de la philosophie
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas.

Dernière mise à jour : 27 septembre, 2022

Socrate est l’un des hommes les plus célèbres que l’humanité nous ait offerts. Beaucoup pensent que c’est lui qui a donné son unité à l’activité philosophique et que la pensée occidentale a commencé à prendre forme grâce à lui. En fait, on le considère comme le père de la philosophie et le plus grand des penseurs grecs.

La politique et l’éthique en tant que domaines de pensée ont commencé avec Socrate. C’était avant tout un homme qui aimait s’interroger et débattre intelligemment. Il ne tenait rien pour acquis et cela faisait de lui l’objet de critiques et de persécutions. Très peu ont toléré son questionnement, qui a toujours exposé la fragilité des savoirs et des arguments de ses contemporains.

« Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien. »

-Socrate-

Socrate a également laissé une grande marque avec sa méthode d’analyse, la dialectique, et sa stratégie d’enseignement, la maïeutique. Dans les deux, on découvre un penseur qui ne cherche pas à postuler des vérités, mais à scruter le fondement même de la pensée. De nombreux épisodes de la vie du philosophe montrent que c’était aussi quelqu’un avec un grand sens de l’humour.

Athènes

Les premières années de Socrate

Socrate est né à Athènes en l’an 470 av. J.-C. Son père était Sophronisque, un tailleur de pierre qui avait participé à la construction du Parthénon. On raconte qu’à la naissance de son fils, il a consulté l’Oracle de Delphes qui lui de conseillé de laisser grandir son enfant à son rythme, sans s’opposer à sa volonté ni réprimer ses pulsions. Sa mère était Phénarète, une sage-femme que le philosophe considérait comme son mentor.

Au début, Socrate a exercé le même métier que son père ; il est connu pour avoir réalisé plusieurs statues à l’entrée de l’Acropole. Il a reçu une éducation normale pour quelqu’un de sa condition à cette époque, qui était la plus florissante de la Grèce antique. Archélaos est le professeur qui l’a initié à la philosophie.

Le philosophe a également été citoyen-soldat de l’infanterie lourde, pendant la guerre du Péloponnèse, dans laquelle il a combattu avec beaucoup de courage. Très jeune, il a épousé Xanthippe, une femme devenue célèbre pour son mauvais caractère. À plusieurs reprises, il a été question des conflits conjugaux du couple, bien qu’il n’y ait pas suffisamment de preuves qu’ils aient eu une relation aussi difficile qu’on le raconte.

Un homme brillant et humble

L’apparence physique de Socrate était source de moqueries car il n’était pas gracieux. De plus, il était terriblement austère, puisqu’il portait toujours la même cape et que sa table était très petite. Il menait délibérément une vie simple mais a rapidement commencé à se faire remarquer par sa grande intelligence. En particulier, ses questions, toujours incisives, sont devenues célèbres.

Sa méthode, la maïeutique, consistait précisément à formuler une question après l’autre afin qu’un fil discursif cohérent s’établisse à travers les réponses. Sa capacité à approfondir n’importe quel sujet avec une grande ingéniosité a commencé à le rendre célèbre. Il a rapidement acquis une grande renommée à Athènes et de nombreux disciples sont venus à ses côtés.

Au fond, ce que faisait ce philosophe, c’était remettre en question des « certitudes ». Ses disciples l’aimaient précisément parce que la méthode de ce professeur les faisait participer à la construction des connaissances et des idées.

Son élève le plus brillant a été Platon. En fait, c’est grâce à ce dernier qu’on a pu retrouver une bonne partie de la pensée socratique puisque le père de la philosophie n’a jamais écrit.

Figure de Platon

La philosophie de Socrate

Socrate a été un acteur clé du développement de la pensée occidentale car il a rompu avec la tradition philosophique qui, jusqu’alors, ne se concentrait que sur le cosmos et son origine. Dès lors, il inaugure un tournant dans l’histoire de la philosophie grecque – appelée la période anthropologique – en réfléchissant sur l’être humain et l’éthique.

Selon Socrate, personne ne fait sciemment de mal. C’est-à-dire qu’il défendait l’idée selon laquelle l’homme ne peut pas faire le bien s’il ignore ce dernier. Par exemple, quelqu’un qui trompe les autres ignore que les bénéfices de l’honnêteté (confiance, honneur, estime, etc.) sont bien supérieurs à ceux que la tromperie peut procurer (richesse, pouvoir, entre autres).

De même, il a affirmé que l’être humain aspire au bonheur et que seule une conduite vertueuse y mène. Il faut noter que, pour ce penseur, la vertu n’est pas une qualité innée ou qui surgit spontanément chez certains hommes alors que d’autres en sont dépourvus. Au contraire, on peut l’apprendre par le raisonnement.

Ainsi, la sagesse, la vertu et le bonheur sont des notions inséparables dans la philosophie socratique. Comme nous le voyons, la connaissance est au centre des réflexions éthiques de Socrate, et la première étape pour y parvenir est l’acceptation de sa propre ignorance.

Oeuvres

Socrate n’a écrit aucune œuvre parce qu’il soutenait que « chacun devait développer ses propres idées ». Nous connaissons ses réflexions grâce aux témoignages écrits laissés par ses disciples, parmi lesquels se détachent : Platon, Xénophon, Aristippe et Antisthène.

Il n’a pas non plus fondé d’école régulière de philosophie. Ce que l’on sait de ses enseignements nous vient de l’œuvre de Platon, qui attribuait ses propres idées à son professeur et lui attribuait une grande ingéniosité et une acuité mentale pour faire voir aux autres leur propre ignorance.

Un crime historique

Le philosophe qui faisait douter tout le monde de tout n’était pas bien vu par ceux qui essayaient d’établir des vérités absolues. Par conséquent, Socrate a été critiqué par les puissants.

On raconte qu’un riche Athénien voulait l’engager pour éduquer son fils ; le philosophe lui a alors demandé un paiement de 500 drachmes, ce qui a semblé excessif à l’entrepreneur, qui a dit qu’avec cet argent, il pouvait s’acheter un âne. Socrate lui a ainsi conseillé de l’acheter pour avoir deux ânes à la maison.

Alors qu’il était déjà très célèbre, il a commencé à être regardé avec suspicion. On l’a accusé d’avoir une mauvaise influence sur la jeunesse et, à la surprise générale, il ne s’est pas défendu avec sa grande capacité dialectique. Il pensait que les lois et les décisions des juges devaient être suivies, qu’on soit d’accord ou non avec elles.

Socrate a été condamné à mort par empoisonnement à la ciguë. On raconte que Xanthippe, sa femme, est allée lui rendre visite et a fondu en larmes.

Le philosophe lui a demandé pourquoi elle pleurait ainsi et sa femme lui a répondu qu’elle était très triste de le voir mourir d’une condamnation injuste. Il lui a répondu : « Vous sentiriez-vous mieux si je mourais d’une condamnation juste ? » Sa mort a provoqué une grande émotion parmi ses partisans.


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