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La sclérose en plaques : causes, symptômes et traitement

6 minutes
La sclérose en plaques : causes, symptômes et traitement
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas

Écrit par Francisco Pérez
Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

La sclérose en plaques est une maladie chronique du système nerveux central. Elle est présente dans le monde entier et constitue la cause la plus fréquente d’altération neurologique chez les jeunes adultes ou les adultes d’âge moyen, en particulier chez les femmes.

Une matière composée de protéines et de graisses appelée myéline facilite normalement la circulation des impulsions électriques entre les fibres du système nerveux central qu’elle enveloppe et protège. Dans le cas de la sclérose en plaques, la myéline se perd dans différentes aires, laissant parfois des cicatrices (scléroses). Ces aires abîmées sont aussi connues sous le nom de plaques de démyélinisation.

La myéline ne protège pas seulement les fibres nerveuses: elle facilite aussi leur fonction. Si la myéline est détruite ou abîmée, la capacité des nerfs à conduire des impulsions se réduit drastiquement. Heureusement, la lésion de la myéline est réversible dans de nombreux cas.

La sclérose en plaques se définit comme un trouble inflammatoire de la substance blanche du système nerveux central et se caractérise par des aires multifocales de démyélinisation, une perte d’oligodendrocytes, une astrogliose et une relative indemnité des axones.

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Quelle est la cause de la sclérose en plaques ?

La sclérose en plaques est d’une étiologie inconnue. Sa cause n’est pas claire et plusieurs mécanismes ont été signalés. Parmi eux, on retrouve des facteurs immunitaires, héréditaires et des infections.

Le rôle exact de l’infection virale au début et le maintien de la sclérose en plaques sont inconnus. Plusieurs virus ont été étudiés en lien avec cette maladie. On l’a relié au virus d’Epstein-Barr avec la démyélinisation (pertes de la myéline). Chez les enfants, on retrouve une preuve de vulnérabilité par rapport à ce virus.

Parmi les facteurs environnementaux, les virus sont les agents les plus étudiés en tant qu’éléments déclencheurs ou déterminants de la maladie. On soupçonne les virus d’agir sur les oligodendrocytes, en les modifiant au cours de l’enfance et en créant postérieurement une réponse immunologique anormale (en altérant la myélinisation correcte).

La prédisposition génétique paraît claire. Dans des études à propos des jumeaux univitellins, il a été démontré que le risque de souffrir de sclérose en plaques est de 31%, alors que chez les dizygotes, ce risque est de 5% environ.

Dans des familles qui présentent un ou des cas de sclérose en plaques, le risque de contracter cette maladie est de 2 à 5%, alors qu’il se situe à 0.1% au niveau de la population générale.

Symptômes de la sclérose en plaques

Les premiers symptômes peuvent être si légers que la personne ne ressent pas forcément le besoin d’aller consulter un médecin. Les plus fréquents sont une faiblesse dans l’un ou plusieurs des membres, une vision floue, une altération de la sensibilité, une vision double (diplopie) et des difficultés à coordonner les mouvements (ataxie).

Une faiblesse dans les extrémités est aussi typique, avec une fatigue après avoir fait de l’exercice, des difficultés à monter les escaliers, une perte de l’adresse et une augmentation du ton musculaire. Ces symptômes apparaissent normalement de manière graduelle.

La fatigue, le symptôme le plus commun

La fatigue est le symptôme le plus commun dans le cas de la sclérose en plaques, affectant les deux tiers des patients. La moitié de ces derniers la décrivent comme la sensation la plus désagréable, qui affecte visiblement la qualité de vie.

Cette incapacité est fréquemment associée à la dépression et à d’autres facteurs qui contribuent à la fatigue, incluant une dysfonction motrice, limbique, des ganglions basaux ou des aires de l’hypothalamus. 

La fatigue réduit de manière plus importante et dramatique la qualité de vie des personnes souffrant de sclérose en plaques. Par conséquent, il s’agit d’un facteur à prendre à compte. Il est difficile à gérer et à interpréter en raison de la subjectivité de la perception.

La perte d’énergie affecte aussi bien les facultés motrices que les facultés cognitives et inclut une difficulté de concentration. Il est donc nécessaire de réaliser un diagnostic différentiel de la fatigue causée par la sclérose en plaques avec des maladies comme la dépressionles troubles moteurs, la pathologie de la thyroïde, les effets collatéraux de médicaments comme les antispasmodiques et les agents immunosuppresseurs.

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Apparition de poussées

Une chose typique de la sclérose en plaques est l’apparition de poussées (rechute, récurrence, exacerbation). Les poussées sont des symptômes de dysfonction neurologique qui durent plus de 24 heures.

Pour savoir que ces poussées sont réelles, elles doivent affecter différentes parties du système nerveux central et être séparées d’une période de temps d’au moins un mois. Cette disparition de symptômes est définie comme une rémission, une amélioration ou une disparition des symptômes et signes qui durent au moins 24 heures étant caractéristiques.

Symptômes auxiliaires

Il existe un groupe de symptômes auxiliaires qui, quand ils s’expriment cliniquement, renforcent le diagnostic de sclérose en plaques. Les voici :

  • Symptôme de Lhermitte : se caractérise par une sensation de décharge électrique qui parcourt toute la colonne vertébrale. Elle arrive parfois jusqu’aux bras ou aux jambes. Cette sensation se produit quand la personne penche le cou vers l’avant.
  • Sensibilité à la chaleur.
  • Phénomène d’Uhthoff : aggravation clinique liée à l’élévation de la température corporelle, qu’elle soit provoquée par des facteurs externes (été, douche d’eau chaude, tabac) ou des facteurs internes (fièvre, exercice intense, règles).
  • Attaques paroxystiques : les troubles du mouvement paroxystiques sont ceux qui se présentent de façon brusque et intermittente, avec normalité ou au moins une absence de mouvements anormaux intercurrents. Ils sont peu fréquents et ont une incidence familiale élevée. La forme la plus fréquente est la dystonie paroxystique.

L’évolution de la sclérose en plaques n’est pas certaine, même si sa tendance va vers une aggravation avec une grande incapacité physique ainsi qu’une affectation psychique et cognitive.

Le traitement de la sclérose en plaques

Malheureusement, il n’existe actuellement aucun traitement permettant de soigner la maladie ou d’influer positivement sur son évolution clinique. À long terme, l’objectif est d’essayer de diminuer le nombre de poussées, les séquelles et la progression du handicap. Pour cela, on se sert simplement d’immunosuppresseurs (azathioprine, cyclophosphamides, methotrexate) et d’interférons (alpha).

Par ailleurs, pour le traitement des poussées, on utilise de fortes doses de corticoïdes pendant de courtes périodes de temps (3-5 jours). Identifier de façon correcte la poussée est crucial pour pouvoir établir le diagnostic et fixer un plan thérapeutique.

La symptomatologie de la poussée est l’expression d’une ou de plusieurs lésions venant d’un processus inflammatoire localisé dans le système nerveux central. Son traitement est donc focalisé sur le contrôle du processus inflammatoire, surtout avec des corticostéroïdes.

Traitement des symptômes

Le traitement symptomatique peut être résumé de la façon suivante:

  • Spasticité : baclofène, diazepam, dantrolene sodium…
  • Fatigue : amantadine, modafinil, methylfenidate…
  • Douleur : carbamazépine, phenytoine, gabapentine, pregabaline…
  • Hyperréflexie vésicale : oxybutynine, bethanechol…
  • Déficit cognitif : donepezil, interféron beta, memantine…
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Traitement réhabilitateur

Le traitement réhabilitateur a une grande importance et a pour objectif fondamental d’empêcher le handicap et la déficience du patient ou, du moins, de les réduire dans la mesure du possible.

Il faut enseigner de nouvelles facultés au patient et renforcer ses systèmes sains. De cette façon, il sera capable de maintenir une certaine dépendance. Pour cela, il est indispensable d’adapter ou de modifier l’environnement social et professionnel du patient. Par ailleurs, le soutien psychologique d’éducation et d’appui au patient, à la famille et aux soigneurs est primordial.

Il est recommandé de réaliser un traitement réhabilitateur multidisciplinaire adéquat au moment évolutif de la personne souffrant de sclérose en plaques car il peut améliorer la qualité de vie en rapport avec la santé et la fonctionnalité dans les activités de la vie quotidienne. Beaucoup d’organisations de personnes touchées par la sclérose en plaques bénéficient de ce type de traitement concentré sur une réhabilitation intégrale.

 

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.