Qu'est-ce que l'anorexie mentale atypique ?

L’anorexie mentale atypique est très dangereuse parce qu’elle ne correspond pas au stéréotype qui survit dans les idées collectives. Ainsi, dans cet article, nous vous parlerons d’elle, de ses dynamiques et de ses risques potentiels.

Rédigé et vérifié par Psychologue Elena Sanz.

Dernière mise à jour : 28 février, 2023

On associe généralement l’anorexie à une extrême maigreur. Étant son symptôme le plus frappant ou le plus remarquable, nous supposons qu’il est à la base de ce trouble. Cependant, il n’est pas toujours présent. Il y a un pourcentage de personnes qui souffrent de cette condition, mais qui ont un poids considéré comme normal ou même plus élevé. C’est ce qui se passe dans l’anorexie mentale dite atypique.

Cette maladie n’est pas un cas anecdotique, mais est de plus en plus fréquente. En effet, on estime que près de 40 % des personnes prises en charge pour un trouble du comportement alimentaire souffrent d’anorexie mentale atypique. Le fait que les patients ne présentent pas d’insuffisance pondérale peut rendre difficile la détection du problème par l’environnement et même par les professionnels de la santé. Pour cette raison, il est important de savoir en quoi elle consiste et comment la traiter.

Qu’est-ce que l’anorexie mentale atypique ?

Il s’agit d’un diagnostic relativement nouveau. Il n’a pas été officiellement codifié avant la dernière version du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5). Cependant, des professionnels l’observaient et la traitaient déjà depuis un certain temps.

Il s’agit d’une condition dans laquelle tous les symptômes et critères diagnostiques de l’anorexie mentale sont présents, à l’exception d’un faible poids corporel. Ainsi, la personne présente les signes suivants :

• Peur intense et obsessionnelle de prendre du poids ou d’être gros.
• Comportement persistant qui empêche la prise de poids. Par exemple les régimes d’urgence, l’exercice excessif ou le jeûne.
• Altération ou désordre dans la façon dont la personne ressent le poids et la forme du corps.
• Le poids a une influence excessive et indue sur l’auto-évaluation du patient et sur son estime de soi.
• Il n’est pas reconnu qu’il existe un problème ou un trouble qui nécessite de l’aide.

Nous le disions, la principale différence avec l’anorexie mentale, telle que nous la connaissons, est le fait que la personne n’est pas en sous-poids. En fait, vous pouvez avoir un poids normal ou être en surpoids. Par conséquent, de l’extérieur, la personne n’a pas l’air malade, affectée ou émaciée. Cependant, la vérité est que son corps subit un grand stress et que ses perceptions et pensées sont altérées.

Principaux risques et conséquences

Les personnes atteintes d’anorexie mentale atypique subissent souvent une perte de poids soudaine et spectaculaire, en raison du stress qu’elles exercent sur leur corps en limitant leur apport énergétique ou en faisant de l’exercice de manière excessive. Ainsi, malgré le fait qu’elles paraissent en bonne santé de l’extérieur, elles subissent les conséquences de ce comportement.

Elles peuvent être médicalement instables, avec des signes vitaux dangereusement bas, comme c’est le cas avec l’anorexie mentale typique. Ainsi, une bradycardie, une instabilité orthostatique et d’autres conséquences résultant de la dénutrition peuvent apparaître. Parmi les principaux figurent le retard de croissance, les problèmes de densité osseuse et le risque d’infertilité.

Ces difficultés augmentent lorsque la personne qui en souffre est à l’adolescence. Il s’agit en effet d’un moment critique où si la croissance est interrompue ou si la santé des os est affectée, les conséquences peuvent être irréversibles et rester à long terme. De plus, l’absence de menstruation résultant de la restriction alimentaire et la perte de poids drastique peut compromettre la fertilité future.

Sur le plan psychologique et émotionnel, les problèmes sont également graves et similaires à ceux qui surviennent dans l’anorexie mentale typique. Les patients atteints d’anorexie mentale atypique présentent une faible estime de soi, une préoccupation très intense pour la nourriture et l’image corporelle, et des comorbidités psychiatriques, telles que l’anxiété, la dépression ou des idées suicidaires.

Intervenir dans l’anorexie mentale atypique

Les personnes atteintes d’anorexie mentale atypique affrontent des défis encore plus grands que ceux traditionnellement associés à la maladie. Ce sont des personnes qui furent souvent en surpoids ou obèses, avec la stigmatisation et le rejet social que cela entraîne. De plus, elles doivent souvent utiliser des méthodes plus extrêmes pour combattre leur biologie.

Pour ces patients et leur environnement, identifier qu’ils ont une maladie n’est pas facile. Au lieu de cela, ils reçoivent souvent des éloges, des flatteries et des félicitations pour leur perte de poids, ignorant qu’un trouble de l’alimentation en est en fait la cause. De plus, pour stabiliser les signes vitaux, récupérer les menstruations et amorcer la récupération , il est nécessaire de récupérer une partie du poids perdu, ce qui peut être difficile pour la personne.

Cependant, une intervention précoce est essentielle. Nous sommes confrontés à un problème très grave, dans lequel la souffrance des patients est comparable à celle des cas typiques. Par contre, soyez prudent, car nous ne remarquons souvent pas l’influence que nous avons sur les autres et à quel point certains mots qui nous pressent directement au point où nous sommes vulnérables peuvent être blessants, aussi bien intentionnés soient-ils. Bien que l’on pense que la minceur est synonyme de santé, derrière une grosse perte de poids il peut y avoir un trouble alimentaire sévère.

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