Quelle est la compétence la plus importante du 21ème siècle ?

Quelle est la compétence la plus importante du 21ème siècle ?
Sergio De Dios González

Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González.

Dernière mise à jour : 27 janvier, 2023

Lorsque nous étions petits, une question nous a été posée des dizaines de fois. De plus lorsqu’elle nous a été posée, nous y répondions toujours avec illusion et espoir, comme le fait un amoureux qui parle de la personne qu’il aime. La question peut prendre des formes très différentes mais la plus populaire et à la fois la plus simple est certainement celle-ci : et toi, que veux tu faire quand tu seras grand ? Dans quel domaine vas-tu mettre à profit tes capacités ?

Parmi tous ceux qui nous posèrent la question, peu créèrent en la réponse que nous leur avons donnée. D’autre part, une bonne partie de ceux qui obtinrent une certaine crédibilité la perdirent quelques jours après en répondant de manière différente ; très différente en réalité.

D’écrivains, ils étaient passés à astronautes, d’animateurs à directeurs de cinéma ou de clowns à réceptionnistes d’hôtel. Ainsi, nous avons été nombreux à quatre, cinq, six ou sept ans à nous être couchés en étant avocats et à nous être levés en étant médecins, indépendamment de ce que pouvaient en penser les autres.

se projeter

La question des autres devient personnelle

Cependant, il y a un moment à partir duquel cette question ne nous est plus posée par les autres mais tout simple par nous-mêmes… et la réponse n’est pas toujours facile. Que cela soit car elle est très claire mais le chemin difficile, ou car elle n’est pas unique et déstructurée ou encore car nous ne trouvons pas réellement de profession pour laquelle notre intuition puisse identifier une quelconque vocation. Bien entendu, il y a des personnes pour lesquelles tout est très clair très tôt, avant même d’avoir à prendre une décision, mais la réalité nous dit que ces personnes ne correspondent pas à la majorité.

D’autre part, le fait que nous donnions un jour une idée et le lendemain une autre  ne paraît plus aussi plaisant aux yeux de « nos aînés » . D’une certaine manière, leurs visages se transforment, leurs semblants deviennent sérieux et la pression gonfle et gonfle. Leurs mimiques paraissent dire : Hé ! Nous ne sommes plus dans la cour de récréation pour que tu joues !! Tu as assez expérimenté, ou du moins tu devrais. Maintenant il est temps de choisir « définitivement », de mettre en marche une compétence et non pas des dizaines sans raison et organisation.

Dans le cas où la décision « définitive » n’est pas prise, les parents (et pas seulement) peuvent commencer à penser qu’ils ont eu la « malchance » d’avoir un « enfant très perdu dans la vie ». Cette sensation dessinée sur le visage des personnes qui comptent n’est pas anodine pour la personne qui la reçoit. Il n’est pas rare que tôt ou tard, elle adopte ce raisonnement en tant que propre raisonnement et coupe toute intention de continuer à essayer indépendamment de ces capacités.

Il est également possible qu’elle ne le fasse pas mais qu’elle prenne grand soin de ne pas partager les initiatives qui s’écartent des intentions précédemment transmises et déjà approuvées par les proches. Sinon, elle sait qu’elle devra faire face à des commentaires tels que « Avec tous les efforts que tu as fournis pour réussir tes études de médecine, maintenant tu souhaites te dédier à la restauration de meubles ? ».

C’est dans cette situation qu’un paradoxe apparaît : en prenant de l’âge, nous valorisons la stabilité, en revanche dans les moments où la mort nous rappelle que la vie a une fin, nous regrettons notre caractère aventurier qu’un jour et d’une certaine manière nous avons enterré.

développement des compétences

Personnes avec une compétence, et une autre, et une autre…

Les personnes qui passent d’un projet à un autre, qui s’enterrent dans un terrain pour ensuite passer à un autre ont été incomprises et souvent dévalorisées par une bonne partie de la société, qui voyait uniquement la possibilité d’un type de progrès dans la spécialisation. Dans cette bonne portion sociale on pouvait trouver les personnes qui, avec une vocation claire, avaient fini par devenir spécialistes d’un domaine basé sur une compétence unique, mais surtout les personnes qui avaient renoncé à leur essence, en restreignant chacune de leurs pulsions afin d’être concentrées sur un seul objectif.

Lorsque nous renonçons à quelque chose : que cela soit un désir, un espoir, des bénéfices, etc., nous sommes les plus critiques avec ceux qui ne le font pas. Par exemple, ceux qui critiquent le plus les personnes qui copient à un examen ne sont habituellement pas les personnes qui n’ont pas eu la possibilité de le faire, mais celles qui en ont eu l’opportunité et qui décidèrent d’y renoncer. Pour cela, les personnes qui parviennent à sortir d’un environnement marginal sont celles qui critiquent les personnes qui continuent de s’y trouver. Cette situation est très fréquente, injuste et avantageuse.

C’est ainsi que les personnes au potentiel multiple (celles qui ne tiennent pas en place ou perdues et dont nous avons parlé précédemment) finissent par dévaloriser leur manière d’être. Elles agissent en se punissant et en se dévalorisant chaque fois qu’elles n’atteignent pas le point normatif qui établit la fin d’un projet. Nous parlons en fait d’estime de soi piétinée. Nous parlons en fait de personnes tristes.

Mais, pourquoi ? Pourquoi une personne ne peut pas mettre un projet de côté lorsqu’elle a compris que ce qu’elle en a obtenu est suffisant et que cela ne fera de mal à personne ? Demandons-nous à une abeille de rester sur la même fleur lorsqu’elle a obtenu suffisamment de pollen ?

En revanche, ce panorama est heureusement en train de changer. Les personnes qui ont participé à des projets très différents, qui ont changé plusieurs fois d’entreprises et qui ont de nombreuses passions sont chaque fois plus valorisées. Elles le sont car elles sont dotées de trois qualités :

  • Elles sont capables de tirer profit des intersections (entre domaines) : en connaissant deux domaines, elles sont capables de développer des projets ou de réaliser des contributions que les spécialistes ne pourraient jamais réaliser. Nous parler des personnes passionnées des mathématiques et du football qui ont donné lieu à une analyse statistiques détaillée de ce qui se passe sur un terrain de jeu…ou des personnes passionnées de biologie et de littérature qui ont rapproché cette science de la société au travers de livres populaires. Nous parlons de personnes spécialisées dans la robotique et ayant une vocation claire à prendre soin des personnes, et qui grâce à cette synergie ont su mettre la technologie au service de ceux qui en avaient le plus besoin.
  • Elles sont capables d’apprendre très rapidement : en ayant changé de nombreuses fois de domaine, elles ont dû vivre souvent des expériences depuis le début. Elles ont donc beaucoup d’expérience lorsqu’il s’agit d’être immergées dans l’inconnu et de rompre la tension superficielle qui existe lorsque nous effectuons un quelconque changement.
  • Elles sont capables de s’adapter très rapidement : Le magazine Fast Company définit l’adaptabilité comme la compétence la plus importante pour le développement, afin de réussir au XXIème siècle. Les personnes dotées de capacités multiples ont une grande facilité à s’adapter. En prenant constamment part à des domaines qui ne sont pas les leurs, elles se trouvent difficilement dans un espace qui n’est pas à leur goût. D’une certaine manière, grâce à tant de changements, elles ont mis en place des stratégies afin de minimiser l’impact ou l’incertitude. En fait, lorsque d’autres personnes sont identifiées comme pressées, elles sont vues comme des poissons dans l’eau.

Que la capacité d’adaptation soit ou non la compétence la plus importante pour réussir dans le siècle au cours duquel nous vivons ; il est clair que les entreprises donnent une valeur chaque fois plus importante à l’initiative. Elles cherchent des personnes qui soient capables de faire ou qui soient capables d’apprendre. Il est certain que la spécialisation a toujours un poids très important, mais il commence à être identique au fait d’avoir de l’expérience dans des domaines variés : ces personnes sont des sources courageuses d’idées visant à déplacer le domaine d’intérêt de l’entreprise et de lui permettre de se développer.

 


Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.