Quand les autres vous ignorent par snobisme

Etre ignoré des autres est une forme d'élimination symbolique. Cela peut affecter une personne mais aussi tout un groupe social. C'est une pratique perverse qui fait naître un grand malaise personnel et social chez ses victimes.
Quand les autres vous ignorent par snobisme
Gema Sánchez Cuevas

Relu et approuvé par Psychologue Gema Sánchez Cuevas.

Écrit par Edith Sánchez

Dernière mise à jour : 15 mai, 2023

Le snobisme consiste à discréditer une personne en usant de l’indifférence. Par exemple, la personne snobée parle mais c’est comme si elle n’avait rien dit. En un mot, comme si elle n’existait pas. Snober une personne consiste donc à agir de manière à lui faire comprendre qu’elle n’est personne.

Il s’agit d’une forme de violence morale ou psychologique. Une expression de cruauté de la part de certaines personnes ou certains groupes qui se considèrent supérieurs. Il est en effet très fréquent que la victime de ce type de pratique soit quelqu’un de fragile ou qui est considéré comme inférieur par les autres.

Snober une personne équivaut à son élimination symbolique. C’est une façon de proclamer sa mort sociale. Dans de nombreux exemples au cours de l’histoire, ce meurtre symbolique précède même le meurtre réel. Ce type de comportement devient la justification de violences réelles, exercées contre une personne ou un groupe spécifique.

Les différents niveaux de snobisme

Le discrédit ou l’élimination symbolique n’a pas toujours la même intensité. Il s’applique à certaines idées ou à certains sentiments d’une personne ou encore à une personne dans son ensemble. Enfin, ce discrédit peut s’appliquer à un certain groupe social. On parle alors de xénophobie, de discrimination ou de chasse aux sorcières.

Une idée est snobée quand quelqu’un dit par exemple : “Ce que vous dites est totalement faux“. Ou encore “Penser comme ça est une erreur“. Ou même : “Cette façon de penser est stupide“. La question qui se pose est la suivante. Qui a le droit de rejeter radicalement ce que quelqu’un d’autre pense ? Tout au plus, la personne en désaccord peut exposer des idées différentes, apporter des arguments ou des preuves contraires. Mais elle ne peut pas discréditer les idées de l’autre.

Il en va de même pour les sentiments. “Tu ne peux pas ressentir ça“. “Comment peux-tu avoir peur de...” ou encore “Tu es fou si cela te contrarie…” Tout cela revient à nier le monde symbolique de l’autre. Qui a le droit d’exiger que certaines émotions, certaines peurs ou certaines colères disparaissent ? Evidemment, personne.

Une jeune femme victime de snobisme

 

Snober socialement une personne

De telles pratiques sont également pratiquées socialement ou collectivement. Il ne s’agit pas toujours dans ce cas d’intimidation directe. L’indifférence suffit à faire sentir à l’autre que son identité même ne compte pas. C’est ce que font souvent les gouvernements et les gens à l’égard des personnes qui vivent dans la pauvreté. Par exemple, les personnes en situation de pauvreté sont appelés à voter, mais les politiques mises en œuvre ne les prennent pas du tout en compte.

Cela peut également se produire au volant d’une automobile. En effet, celui qui a une voiture, surtout si celle-ci est un modèle haut de gamme, a parfois l’impression que la ville lui appartient et qu’il peut faire ce que bon lui semble au volant. C’est une réalité quotidienne. Rappelons que plus de personnes dans le monde meurent d’accidents de la circulation que d’une quelconque maladie.

La bureaucratie est elle aussi experte dans l’art de snober les usagers. C’est par exemple le cas lorsque vous devez faire une démarche administrative et que l’administration abuse de votre temps. On vous envoie ici et là. Les formalités sont parfois ridicules. Parfois encore, le travail qui pourrait être réalisé par un seul agent est réparti entre 20 personnes. Tout cela par manque de gestion, ou par arrangements politiques.

Combattre le snobisme

Le snobisme fait germer la violence chez ceux qui en sont victimes. Cette violence s’accumule et elle finit par être retournée soit contre son auteur, soit contre la victime même en la rendant malade et en compromettant son bien-être. Dans tous les cas, tôt ou tard, la société dans son ensemble finira par en payer le prix.

Il est important qu’au niveau personnel, nous puissions développer des défenses contre le snobisme. Nous devons être conscients que nous allons croiser à un moment ou un autre de notre vie des personnes qui vont nous snober. La meilleure chose à faire est donc de ne pas mordre à l’hameçon et de ne pas se laisser piéger. Pour cela, il suffit de ne pas se sentir inférieur car ce sont ceux qui nous snobent qui ont un problème. Pas nous.

Le snobisme peut être douloureux

 

Au niveau social, il y a un appel à promouvoir l’inclusion. Ainsi, même s’il est différent des autres, chacun a droit à sa place dans la société. Rien ne nous oblige à partager ou à accepter les idées et les sentiments des autres. Par contre, il est de notre obligation de respecter leur droit d’être tels qu’ils sont. Leur droit à penser comme ils pensent et à ressentir de la façon qu’ils ressentent. Finalement, notre bien-être dépend dans une large mesure de cet état d’esprit.

 


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Arroyave, O. (2011). Aproximaciones a una psicología de la exclusión. Revista Colombiana de Ciencias Sociales2(1), 66-73.
  • Huamán, M. Á. (2001). Contra la crítica del susto ’y la tradición del ninguneo’. Alma Máter, (20).

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.