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Nous prétendons parfois être fatigué-e-s, alors qu'en réalité nous sommes tristes

5 minutes
Nous prétendons parfois être fatigué-e-s, alors qu'en réalité nous sommes tristes
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater

Écrit par Valeria Sabater
Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

Nous nous sentons parfois désabusé-e-s, enveloppé-e-s dans un quotidien terne, vide de sens. Lorsque l’on nous demande ce qui nous arrive, nous prétendons que nous sommes fatigué-e-s, juste cela et rien de plus. Cependant, derrière cet épuisement sans motif ni raison se cache la tristesse, compagne qui s’installe sans permission dans notre esprit et notre cœur pour inoculer l’apathie et le recueillement.

Regardons les choses en face, nous avons tou-te-s vécu ce type de situation à un moment donné. Lorsque s’ajoute à la fatigue à cette émotion contagieuse, langoureuse et profonde qu’est la tristesse, nous recourons parfois au “docteur Google” afin de trouver un éventuel diagnostic. Nous apparaissent immédiatement des termes tels que “dépression“, “anémie”, “hypothyroïdisme”, etc.

Lorsque la tristesse s’installe en nous, nous la concevons instantanément comme quelque chose de mauvais, comme quelque chose de pathologique dont nous devons nous libérer instantanément, tel-le celui/celle qui secoue la poussière ou la saleté des vêtements. Nous ne l’aimons pas et nous voulons nous en défendre sans même nous arrêter pour comprendre son anatomie, pour connaître ses contours mélancoliques afin d’acquérir un apprentissage beaucoup plus profond sur nous-mêmes.

En effet, nous oublions parfois que la tristesse n’est pas un trouble, que la tristesse et la dépression ne sont pas identiques. Tant que cette émotion ne se prolonge pas dans le temps et n’interfère pas continuellement avec notre mode de vie, nous avons une bonne opportunité, aussi paradoxale soit-elle, de progresser et de grandir en tant que personnes.

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Nous sommes constamment fatigué-e-s, mais sous cette fatigue se cache souvent autre chose

Nous traversons parfois des moments comme cela, où nous allons au lit fatigué-e et nous levons dans le même état. Nous pouvons consulter le médecin, les analyses diront même qu’il n’existe aucun déséquilibre hormonal, aucune carence en fer ni d’autres pathologies d’origine organique. Il est fort probable que le/la professionnel-le de santé nous dise qu’il s’agit peut-être du changement de saison, d’une petite dysthymie typique de l’automne ou du printemps. Quelque chose de très léger et qui se résoudra à l’aide d’un traitement pharmacologique ponctuel et limité dans le temps.

Maintenant, il existe des états émotionnels qui ne nécessitent en rien le recours à la pharmacopée pour être résolus. Toutefois, lorsque nous ressentons son impact psychosomatique sur notre corps, il est normal que nous soyons préoccupé-e-s, et nous commettons l’erreur de traiter le symptôme sans aborder au préalable l’origine du problème : la tristesse.

Pourquoi ressentons-nous de la fatigue lorsque nous sommes tristes ?

Les mécanismes cérébraux qui régissent nos états émotionnels diffèrent considérablement les uns des autres. Alors que la joie ou l’effusion génèrent toute une série de connexions et d’hyperactivité dans nos cellules et nos régions cérébrales, la tristesse est beaucoup plus austère et préfère économiser les ressources. Néanmoins, elle le fait dans un but très spécifique. Voyons cela en détail.

La tristesse génère dans notre organisme une diminution d’énergie très notable. De plus, nous ressentons le besoin de limiter nos relations sociales, lesquelles nous incommodent, le bruit peut même nous faire du mal, celui de notre propre environnement peut nous déranger, et nous préférons de loin la solitude.
  • Il est intéressant par ailleurs de savoir que la structure qui assume le contrôle de notre cerveau est l’amygdale, mais attention, seulement une partie de celle-ci, en particulier la partie droite.
  • Cette petite région du cerveau est celle qui nous induit ce sentiment de recueillement, d’inactivité, d’épuisement physique… Toute cette descente d’énergie a une fin en soi : favoriser l’introspection.

En outre, les états de tristesse réduisent notre capacité d’attention à tous les stimuli externes qui nous entourent. Il en est ainsi pour une raison plus qu’évidente : le cerveau essaie de nous dire qu’il est temps de nous arrêter et de penser, de réfléchir sur certains aspects de notre vie.

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Les choses que nous devons apprendre sur ces états occasionnels associés à la tristesse

La tristesse occasionnelle, qui nous enveloppe pendant quelques jours et qui nous fait nous sentir fatigué-e, désolé-e et déconnecté-e de notre réalité est quelque chose que nous ne pouvons pas ignorer. Traiter les symptômes, résoudre notre fatigue avec des vitamines ou notre mal de tête avec des analgésiques est inutile si nous n’atteignons pas la véritable racine du problème.

Si nous ne le faisons pas, si nous ne nous arrêtons pas et ne prenons pas en compte de ce qui nous dérange, nous ennuie ou nous inquiète, il est possible que cette pelote grandisse et que la tristesse s’étende. Par conséquent, il peut être utile de réfléchir à un certain nombre de dimensions inhérentes à cette émotion, lesquelles permettront sans doute de clarifier quelques petits détails.

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Trois “vertus” de la tristesse que nous devons comprendre

  • La tristesse est un avertissement. Nous l’avons mentionné auparavant, la perte d’énergie, la fatigue et le manque de ressources mentales pour avancer au quotidien ne sont que les symptômes d’un problème évident que nous devons résoudre.
  • La tristesse comme résultat du détachement. Parfois, notre propre cerveau nous avertit de quelque chose que notre esprit conscient ne parvient pas à assumer : “il est temps de mettre fin à cette relation”, “ce but que tu as en tête ne se réalisera pas”, “tu n’es pas heureux-se dans ce travail , tu t’y brûles, il te rend vulnérable : tu devrais peut-être en changer”…
  • La tristesse comme un instinct de conservation. Cette donnée est curieuse et nous devons nous en souvenir : parfois la tristesse nous invite à “hiberner”, à nous déconnecter temporairement de notre réalité pour conserver nos ressources… Ceci est fréquent lorsque, par exemple, nous sommes déçu-e-s ; là, il sera toujours plus sain de réfléchir quelques temps en toute intimité afin de sauvegarder notre estime de soi, notre intégrité…

Pour conclure, comme nous pouvons le voir, il existe des moments dans notre vie où la fatigue tient peu du physique sinon de l’émotionnel. Loin de voir la tristesse comme un trouble à traiter, nous devons la considérer comme une voix intérieure à écouter, comme une émotion précieuse et utile qui est essentielle à la croissance de l’être humain.


Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.