Maman, je n'ai pas besoin de toi : l'attachement évitant chez les enfants

Maman, je n'ai pas besoin de toi : l'attachement évitant chez les enfants

Dernière mise à jour : 29 août, 2017

L’attachement est un lien émotionnel intense qui est très présent dans nos relations. Même s’il en existe plusieurs types qui sont nocifs, l’attachement est sain en soi, et nécessaire. Son développement a lieu dans l’enfance, l’une des étapes les plus importantes de la vie. C’est pour cela que si une négligence ou un comportement nocif ont eu lieu pendant cette période, l’attachement évitant peut apparaître.

Si l’entourage dans lequel vous avez grandi a favorisé ce type d’attachement, vous aurez sûrement beaucoup de difficultés à établir des relations et des liens sains avec les autres. Cependant, on ne se rend pas compte de tous ces problèmes jusqu’à l’âge adulte. Il y a même des adultes qui souffrent de problèmes dérivés de ce style d’attachement et qui ne savent que c’en est la cause.

Revenons à l’enfance. Vous savez que les enfants s’adaptent à l’environnement dans lequel ils naissent. Si les parents sont trop intrusifs ou distants, ils développent des stratégies défensives qui leur permettent d’y faire face. L’une de ces stratégies est l’attachement évitant.

L’expérimentation de Ainsworth sur l’attachement évitant

Mary Ainsworth a réalisé plusieurs études qui l’ont menée à identifier trois types d’attachement : l’évitant, le sécure et l’ambivalent. Parmi eux, seul le “sécure” est “idéal”. Les autres sont des attachements dysfonctionnels. Pour la recherche du premier type d’attachement, qui est celui qui nous intéresse ici, Ainsworth a réalisé une expérience qui se nomme la “situation étrangère”. Dedans, elle a étudié le comportement des bébés qui sont séparés de leur mère.

Ce qu’a découvert Ainsworth dans son expérience a été très révélateur. Les enfants s’énervaient très facilement, c’est-à-dire qu’ils étaient très susceptibles. Cependant, ils faisaient quelque chose de très différent de ce que faisaient les autres enfants : ils ne cherchaient pas leur mère quand ils en avaient besoin.

Par exemple, un bébé à l’attachement sécure et sain, quand sa mère quitte une pièce ou s’éloigne de lui, commence à pleurer. À l’inverse, si elle revient, il arrête de pleurer et se sent en sécurité, tranquille et joyeux. Cela n’arrive pas avec les enfants à l’attachement évitant. Ils se montrent indifférents. Cela leur est égal que la mère parte ou revienne. Ainsi, elle ne leur apporte pas cette sécurité que tout enfant réclame.

Si un enfant vit un rejet quand il veut s’approcher de ses parents et qu’ils ne répondent pas à ses besoins émotionnels, il est très probable qu’il développe un attachement évitant.

Le plus curieux dans l’expérience de Ainsworth, c’est que les enfants avec ce type d’attachement ignorent totalement leur mère. Cependant, avec les personnes inconnues, ils se montrent affables, plus sociables. Ainsworth a conclu que comme les bébés n’avaient pas appris à communiquer leurs besoins émotionnels à leur mère et que s’ils le faisaient, cela ne donnait pas de résultat, ils apprenaient à ne pas en avoir besoin.

L’attachement évitant et ses conséquences sur la vie adulte

L’attachement évitant a de graves conséquences sur tout adulte. Les recherches actuelles ont principalement choisi de classifier ce type d’attachement en deux parties : distant-évitant et craintif-évitant. Voyons comment influent ces deux perspectives sur l’attachement évitant à l’âge adulte.

L’attachement distant-évitant est caractérisé par une grande indépendance. De plus, ces personnes sont et se considèrent comme auto-suffisantes. Cela fait qu’elles rejettent quiconque a l’intention de dépendre d’elles. Elles refusent également d’approfondir leurs relations et de se lier aux gens car elles rejettent l’attachement à quelqu’un.

À l’inverse, les personnes à l’attachement craintif-évitant souhaitent créer des liens profonds avec les autres. Mais leur peur a toujours un plus grand poids que ce désir. C’est pour cela qu’elles ont du mal à faire confiance aux autres, car il y a en elles une grande peur de souffrir. Quand elles parviennent à une certaine intimité avec d’autres personnes, elles se sentent très mal à l’aise.

Les personnes qui souffrent d’attachement évitant ont de grandes difficultés à exprimer leurs sentiments. Leur refus de se lier aux autres n’est rien d’autre qu’une stratégie pour se protéger d’un possible rejet. Elles ont appris à se défendre seules, à aller de l’avant sans la protection de leurs parents. C’est pour cela qu’elles sont devenues auto-suffisantes. Cependant, même si elles n’ont pas l’air, elles souffrent beaucoup.

L’attachement évitant chez les enfants a pour signal d’alarme la recherche de l’isolement vis à vis de ses camarades. Parfois, ils deviennent hostiles et agressifs. À l’adolescence, ils présentent également cet isolement. Ce qui les rend peu populaires dans leur école et qui peut provoquer le rejet de leurs professeur-e-s.

L’enfance est une étape très importante. Garantir un attachement sécure aide les enfants à devenir des adultes capables d’établir des liens sains avec les autres. Si cela n’a pas lieu, ils continueront à agir en accord avec les stratégies qu’ils ont appris tout petits pour se protéger. Une situation qui, au fur et à mesure que le temps passe, sera de plus en plus insupportable.

Lisez aussi : L’enfant oublié : une enfance passée dans le coin de la désaffection


Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.