Les bienfaits psychologiques de jouer aux échecs

C'est l'un des plus anciens jeux du monde. Pendant des centaines d'années, on l'a appelé "le jeu des rois". Jouer aux échecs est une pratique qui présente de nombreux avantages psychologiques. Aujourd'hui, on en parle dans cet article.
Les bienfaits psychologiques de jouer aux échecs
Gema Sánchez Cuevas

Relu et approuvé par Psychologue Gema Sánchez Cuevas.

Écrit par Sonia Budner

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Saviez-vous qu’il existe une zone du cerveau liée à la reconnaissance des visages qui s’active chez les joueurs lorsqu’ils jouent aux échecs? C’est en fait la zone qui analyse les relations spatiales. Jouer aux échecs active ces zones, car le jeu exige une compréhension des relations spatiales entre les pièces.

Peu importe que vous soyez un joueur expérimenté ou simplement un joueur occasionnel. Les zones du cerveau responsables des relations spatiales sont stimulées dans les deux cas. On a même prouvé que chez les joueurs expérimentés, ces zones s’activent à la simple vue de l’échiquier et des pièces disposées dans leur position de départ.

Curiosités mises à part, les avantages de la pratique des échecs sont nombreux et importants. Nous allons en évoquer ci-dessous quelques-unes. La science poursuit encore ses recherches et il en existe probablement beaucoup d’autres. Penchons-nous là-dessus à présent.

Faire croître les dendrites

Les dendrites sont les prolongements ramifiés des neurones. Ils sont responsables de la transmission des signaux neuronaux provenant d’autres neurones. En stimulant leur croissance, il y a plus de signaux reçus et envoyés.

Apprendre à jouer aux échecs et pratiquer ce jeu régulièrement stimule la croissance des dendrites. Cela, à son tour, augmente la vitesse de la communication neuronale. En d’autres termes, cela augmente le niveau de traitement et de performance.

Réseau neuronal.

Les échecs font travailler les deux hémisphères du cerveau

L’hémisphère gauche du cerveau est entre autres responsable de la reconnaissance des objets. L’hémisphère droit, quant à lui, se charge de la reconnaissance des formes pendant une partie d’échecs.

En raison des règles et des techniques que cela implique, jouer aux échecs oblige le joueur à utiliser ses deux hémisphères. Par conséquent, une pratique régulière du jeu permet de développer ces deux zones du cerveau.

Jouer aux échecs pour prévenir la maladie d’Alzheimer

L’Albert Einstein College of Medicine de l’Université Yeshiva, aux Etats-Unis, a mené une étude dont les résultats ont montré des faits très intéressants concernant la pratique régulière des échecs. En effet, puisque cette activité exige une certaine gymnastique mentale, elle permet d’éviter la détérioration du cerveau.

Jouer aux échecs semble ainsi réduire considérablement le risque de souffrir de démence. De plus, cela contribue à en combattre les symptômes. Cela semble également s’appliquer à des troubles tels que la dépression et l’anxiété.

Traiter la schizophrénie à travers les échecs

Le centre de neurosciences cognitives de Bron a mis en place des programmes de jeu d’échecs quotidien pour les personnes souffrant de schizophrénie. Cette pratique a permis d’améliorer leur état par rapport aux autres patients qui n’ont pas participé au programme. On a constaté, en particulier, une amélioration de certains processus comme l’attention et le raisonnement.

Améliorer les capacités de réflexion et de résolution de problèmes des enfants

Il semble que les enfants qui commencent à jouer aux échecs tôt améliorent leur capacité à résoudre des problèmes. Des progrès sont également constatés au niveau de leurs résultats en lecture et en mathématiques.

Après tout, pour un enfant, les échecs représentent en quelques sortes un grand casse-tête à résoudre. Le jeu exige des changements constants de stratégie. De plus, le joueur doit sans cesse s’adapter aux déplacements de l’adversaire.

Les échecs renforcent la confiance en soi

Les échecs ont également un impact important sur l’estime de soi. Que l’on gagne ou où que l’on perde, jouer aux échecs se prête à l’analyse de ses parties et à l’observation de ses erreurs. Cela nous fournit donc beaucoup d’informations sur nous-mêmes.

La pratique permet de s’améliorer en tant que joueur d’échecs. A un certain point, il arrive même un moment où l’on apprécie vraiment ce jeu de stratégie et où l’on se sent beaucoup plus à l’aise et en confiance. Cela augmente alors  considérablement le niveau de résistance mentale et de confiance en soi.

Les échecs renforcent aussi les compétences du joueur en matière de planification et de prévision

Jouer aux échecs exige en effet de la maîtrise de soi mais aussi de savoir anticiper les choses. Ces compétences se forment dans le cortex préfrontal. Une des zones du cerveau qui se développe parmi les plus tard dans la vie.

Les enfants et les adolescents bénéficient tout particulièrement de ce jeu de stratégie, car il les aide à développer cette partie du cerveau. C’est une excellente habitude qui les aidera, une fois adultes, à prendre des décisions dans de nombreux aspects de leur vie.

Un échiquier.

Jouer aux échecs pendant une rééducation

Les personnes qui se remettent d’une attaque ou de tout autre accident physiquement invalidant peuvent tirer grand profit d’une pratique régulière des échecs. En effet, ce jeu contribue à améliorer les capacités cognitives et motrices.

Cela développe également les compétences en matière de communication. Enfin, il stimule la concentration profonde et aide à combattre l’anxiété.

Un duel psychologique

Jouer aux échecs est une sorte de duel psychologique. En effet, cela exige de l’endurance, de la volonté de vaincre, de la ténacité, de la volonté de se battre et une bonne dose de résilience.

Si vous n’avez pas l’habitude de jouer aux échecs, vous devriez peut-être vous y mettre maintenant que vous êtes informé sur tous les avantages de ce jeu millénaire. Alors, êtes-vous prêt à relever le défi ?


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Sala, G., Foley, J. P., & Gobet, F. (2017). The Effects of Chess Instruction on Pupils’ Cognitive and Academic Skills: State of the Art and Theoretical Challenges. Frontiers in psychology, 8, 238. doi:10.3389/fpsyg.2017.00238
  • Demily, Caroline & Cavézian, Céline & Desmurget, Michel & Mathieu, berquand-merle & Chambon, Valerian & Franck, Nicolas. (2008). The game of chess enhances cognitive abilities in schizophrenia. Schizophrenia research. 107. 112-3. 10.1016/j.schres.2008.09.024.
  • Doggers, Peter (2017) Does Chess Improve Cognitive Skills? What Science Says. Chess.com blog. Recuperado de https://www.chess.com/news/view/does-chess-improve-cognitive-skills-what-science-says-8574

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.