Les 10 stratégies de manipulation médiatique de Sylvain Timsit

Les 10 stratégies de manipulation médiatique de Sylvain Timsit
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas.

Dernière mise à jour : 01 septembre, 2018

Les médias se sont historiquement révélés être un moyen très efficace de façonner l’opinion publique. Des mouvements sociaux ont été créés ou détruits grâce à eux, des crises financières ont été cachées et des courants idéologiques ont été stimulés. De sorte que différentes études et théories ont vu le jour, telles que les stratégies de manipulation médiatique de Sylvain Timsit.

Cette idée a généralement été attribuée à Noam Chomsky, quoique de manière erronée. L’intention de l’écrivain français était de mettre en évidence les outils psychosociaux qui permettent de distraire le public de ce qui est vraiment important. De sorte que les véritables problèmes rencontrés par la population sont dissipés à travers la manipulation de l’opinion publique avec l’aide des médias de communication, fomentant ainsi une société plus soumise et moins critique.

1. La stratégie de la distraction

La première des stratégies de manipulation médiatique de Sylvain Timsit est la distraction. Il s’agit d’un élément primordial du contrôle de la société. La distraction consiste à détourner l’attention du public des questions importantes.

L’inondation constante de distractions et d’informations sur des questions banales amène le public à ne pas s’intéresser aux questions essentielles liées à la politique, à la culture, à l’économie ou aux problèmes sociaux. Il s’agit de garder l’accent loin des problèmes sociaux réels en le mettant sur des problèmes sans grande importance. Maintenir le public occupé par les banalités, sans leur laisser le temps ni l’espace nécessaires pour réfléchir.

manipulation médiatique de Sylvain Timsit

2. La tendance à créer des problèmes et à proposer des solutions

Cette méthode consiste à créer un problème afin de provoquer une certaine réaction du public, et qu’il accepte volontairement, ou même demande de lui-même, les solutions que le pouvoir voulait mettre en œuvre dès le départ. Par exemple, créer une crise économique pour que le public accepte comme un “mal nécessaire” le recul des droits du travail et la précarisation des services publics. Un autre exemple pourrait être le développement ou l’intensification de la violence urbaine, de sorte que le public exige des politiques répressives.

3. La stratégie de gradualité

Il s’agit de faire accepter une mesure inacceptable en l’appliquant progressivement, lentement, même pendant des années. Il s’agit pour certains de la façon dont des conditions socio-économiques radicalement nouvelles, telles que le néolibéralisme, ont été imposées dans les années 1980 et 1990, donnant lieu à des privatisations et intensifiant la précarité.

4. La stratégie de différer

Une autre façon d’accepter une décision impopulaire est de la présenter comme “douloureuse mais nécessaire”. Il s’agit d’obtenir l’acceptation du public sur le moment, avec la promesse de l’appliquer dans le futur. Il est plus facile d’ accepter un sacrifice futur qu’immédiat parce que l’effort ne doit pas être réalisé immédiatement. Cela donne plus de temps à la population pour s’habituer à l’idée de changement et pour l’accepter avec résignation le moment venu.

5. La tendance à parler depuis une position intellectuelle supérieure

La plupart des publicités destinées au grand public utilisent un discours, des arguments, des personnages et des intonations quelque peu enfantins. Comme si le spectateur n’était pas mature ou n’avait pas la capacité de comprendre certaines idées. De sorte que lorsqu’il s’agit de tromper le public, ce dernier peut répondre de manière encore plus enfantine.

manipulation médiatique de Sylvain Timsit

6. La tendance à faire appel à l’aspect émotionnel plutôt qu’à la réflexion

Le recours au côté le plus émotif des personnes est une technique classique pour stopper l’analyse rationnelle d’une situation, ainsi que son sens critique. L’utilisation d’un registre émotionnel fait également appel à un comportement instinctif, fondé avant tout sur des désirs ou des peurs.

7. Le maintien du public dans l’ignorance

Une autre des stratégies de manipulation méditique de Sylvain Timsit est de rendre le grand public incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour les contrôler. Cela s’applique aux restrictions en matière d’éducation, aux réductions du nombre d’enseignants, des bourses d’études, aux masters aux coûts élevés, aux études impossibles à suivre pour une large partie de la population, etc.

8. La tendance à faire en sorte que le public se complaise dans la médiocrité

Il s’agit de promouvoir la croyance selon laquelle il convient et est à la mode d’être une personne vulgaire, sans éducation, inculte ou incorrecte, comme nous pouvons le constater dans un grand nombre d’émissions de télévision.

9. Le renfort de l’auto-culpabilité

Il s’agit de faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, dû avant tout à son manque d’intelligence, à ses faibles capacités ou à son manque d’effort. De sorte que l’individu se blâmera et se  dévalorisera plutôt que de se rebeller contre le système.

 

10. La tendance à faire croire que l’on connaît les individus mieux qu’eux-mêmes

La dernière des stratégies de manipulation médiatique de Sylvain Timsit consiste à développer un système qui permet de connaître les individus mieux qu’eux-mêmes. Des techniques telles que la biologie, les neurosciences ou la psychologie seront utilisées à cet effet. Cela permettra d’exercer un contrôle étendu sur les masses.

Connaitre ces stratégies n’empêchera pas que certains continuent de les utiliser en leur faveur et dans leur intérêt. Cela nous permettra néanmoins (en tant qu’individu au sein d’ un très grand groupe : la société) de décider dans quelle mesure nous permettrons qu’elles nous influencent, et comment nous réagirons lorsque nous détecterons leur présence.



Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.