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L’empathie chez les chiens : un pouvoir guérisseur

6 minutes
L’empathie chez les chiens : un pouvoir guérisseur
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater

Écrit par Valeria Sabater
Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

La science a pu démontrer un fait que nous étions nombreux-ses à connaître : l’existence d’empathie chez les chiens. Ces derniers entrent en connexion avec l’état émotionnel des humain-e-s de manière quasiment immédiate. En revanche, leur capacité va bien au-delà de cette connexion fascinante, car ils montrent également un véritable désir altruiste d’offrir de la consolation, et de soulager la détresse émotionnelle et la tristesse.

Nous sommes conscient-e-s que n’importe quelle personne possédant un ou plusieurs chiens confirmera les conclusions tirées de l’étude réalisée à l’université de Londres sur ce sujet. Nous savons que ces amis à quatre pattes, à la truffe humide et au regard fidèle, coïncident instantanément avec notre joie et avant tout, avec nos souffrances. A partir de là, ils n’hésitent à aucun moment à nous lécher la main, à laisser à nos pieds leur jouet préféré ou à s’asseoir sur nos genoux comme des enfants mielleux cherchant à nous soutirer un sourire.


« Tu penses que les chiens ne seront pas au paradis ? Je te le dis, ils y seront bien avant que l’un d’entre nous n’y soit. »

-Robert Louis Stevenson-


L’empathie chez les chiens, cette lecture habile de notre état moral, a en réalité des nuances bien surprenantes qui nous ont été expliquées dans ce même travail. Un exemple de cela peut être démontré par un cas très concret. Benjamin Stepp est un vétéran de la guerre d’Irak qui vit avec un labrador, une chienne magnifique nommée Arleigh. Ce jeune homme est victime d’une lésion cérébrale traumatique qui lui fait subir chaque jour des attaques subites et douloureuses qui immobilisent ses jambes.

Arleigh pressent la venue de ces attaques et se rend immédiatement aux côtés de son maître dans un but très concret : lui apporter son soutien, sa tendresse, réduire son anxiété et contrôler sa respiration pour que la douleur s’atténue le plus vite possible. Cette relation entre les deux êtres est si fascinante qu’une éthologue, Natalia Alburquerque, étudie actuellement le cas. On sait que les chiens « sentent » certains changements métaboliques dans notre organisme qui se traduisent par exemple par une baisse de sucre, des attaques épileptiques, ou dans ce cas précis, l’arrivée de la douleur…

Toutefois, l’un des aspects les fascinants est celui de la fidélité et de l’altruisme de ces animaux. Ils ne veulent aucun changement, leur instinct de protection et d’affiliation est si élevé que le simple fait d’apporter du soulagement et du bien-être les rend heureux, les satisfait…

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La contagion émotionnelle chez les chiens, une forme primitive d’empathie

Les éthologues et psychologues spécialisé-e-s dans le monde animal soulignent un aspect important. Nous ne pouvons pas comparer l’empathie humaine à avec l’empathie des chiens. Chez ces derniers, on parle davantage de « contagion émotionnelle », une forme très primitive d’empathie qui selon Ted Ruffman, psychologue à l’université d’Otago, pourrait être comparée à celle que peut avoir, par exemple, un enfant de 3 ans.

Il faut avoir en tête que l’empathie est une dimension psychologique complexe où des processus cognitifs très sophistiqués sont mis en fonctionnement. Ce qui interpelle dans l’empathie des chiens est la facilité qu’ils ont à lire nos expressions faciales et le ton de notre voix ; mais aussi leur attitude naturelle pour « être contaminés » émotionnellement par nos propres états. Cependant, dans le cas où notre émotion est négative, ils mettent en place des comportements volontaires pour nous apporter de l’aide, du soutien et du bien-être.

Ce dernier point est sans aucun doute un thème qui a toujours fasciné les expert-e-s. Nous pouvons trouver la raison pour laquelle les chiens montrent un lien si fort avec nous en remontant du côté de nos ancêtres, dans notre passé primitif. Edward Osborne Wilson est une entomologue et biologiste des Etats-Unis qui nous présente, dans ses nombreux travaux, des aspects très intéressants.

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Chiens et humains : un lien très ancien

L’être humain a établi un lien émotionnel très intense avec les chiens dans des époques lointaines, ces époques où notre principale priorité était celle de survivre. Une des théories du docteur Edward Osborne est que les humains appartenant à des groupes sociaux qui comptaient sur la compagnie de nombreux chiens, avaient plus de chance de survivre que ceux qui ne disposaient pas de ce lien.

  • Avoir un ou plusieurs chiens au sein de nos premiers regroupement sociaux supposait d’être plus uni-e avec la nature, avec ses cycles, et également de trouver plus de ressources avec lesquelles survivre : eau, chasse, plantes comestibles… En effet, nous disposons aujourd’hui de nombreuses peintures rupestres où ce type d’interaction est identifiable.
  • La compagnie de ces animaux nous a conféré très tôt un type de satisfaction vital très important, en créant un lien où étaient impliqués de multiples mécanismes biologiques.

« On sait par exemple que regarder les yeux d’un chien permet à notre cerveau de produire de l’ocytocine, l’hormone de la tendresse, de l’attention et de l’affiliation. »


Cette interaction constante initiée à partir de ces époques lointaines a permis d’instaurer une relation sophistiquée. D’une part, les chiens n’ont pas tardé à reconnaître nos émotions et d’autre part, nous avons appris à les considérer comme un membre supplémentaire au sein de nos groupes sociaux. L’empathie chez les chiens est donc une réalité qui nous a toujours accompagné-e-s.

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Il suffit de regarder un chien pour sourire instantanément

Nos chiens ne nous diront jamais de prendre les choses moins à cœur. Ils ne nous recommanderont pas non plus de changer de travail, de donner une autre chance à notre couple, de couper les ponts définitivement avec cet-te ami-e qui nous apporte plus de problèmes que de bénéfices. Ils ne vous recommanderont jamais rien, ne vous jugeront pas non plus, et ne critiqueront en aucun cas vos décisions. Vos chiens se limiteront seulement à « être » là, avec vous, vous apportant le meilleur d’eux-mêmes en échange de rien. Ce qui est l’un des comportements révélateur de l’empathie des chiens.

Bien que cela nous paraisse curieux, ils l’ont toujours fait : cohabitant avec nous depuis le temps de nos ancêtres, les chasseurs collecteurs européens ont commencé à domestiquer les petits loups les plus dociles qui rodaient dans leurs installations à la recherche de nourriture. Nous les avons rendus nôtres et ils nous ont rendu leurs en instaurant une alliance durable et merveilleuse. C’est pour cela que la plupart d’entre nous ne peut éviter de sourire lorsque notre regard croise celui d’un chien.


« Nous nous reconnaissons, nos mécanismes biologiques interagissent de nouveau pour produire des réponses émotionnelles positives. Ils furent notre alliance dans le passé et sont nos alliés thérapeutiques dans le présent. Ils nous apportent du calme, nous font sourire, activent nos endorphines, notre ocytocine, soulagent notre solitude et réduisent même notre sensation de douleur… »


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Pour conclure, personne ne peut remettre en question le pouvoir émotionnel des chiens et leur capacité compatissante est sans aucun doute une erreur pardonnable. Car nous devons être reconnaissant-e-s des héros anonymes à quatre pattes que nous avons : les chiens guides, les chiens qui aident quotidiennement des enfants handicapés ou des personnes âgées dépendantes. En résumé, à tous ces grands amis que nous adorons et dont la place au sein de la famille ne peut être remise en cause.

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.