Le tramadol, l'opioïde le plus consommé
Le tramadol est un antalgique à action centrale qui appartient à la famille des opiacés. Il agit sur le système nerveux central. Toutefois, son comportement est atypique par rapport aux autres opioïdes.
Il est également commercialisé sous les noms d’Adolonta, Gelotradol, Dolpar ou Zytram, entre autres. Son ingrédient actif s’appelle le chlorhydrate de tramadol. Il s’agit d’une molécule analogue à la codéine.
Le tramadol est souvent utilisé en combinaison avec le paracétamol pour le traitement des douleurs chroniques. On utilise ces deux médicaments en combinaison, car il a été démontré qu’ils sont plus efficaces ensemble que séparément. Cela permet également de réduire les doses prescrites de ces deux médicaments et ainsi de limiter les risques d’effets secondaires.
À quoi sert le Tramadol ?
On utilise le tramadol pour le traitement de la douleur modérée à sévère chez les adultes et les adolescents âgés de 12 ans et plus. On considère que les effets du tramadol sont six à dix fois inférieurs à ceux de la morphine.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le tramadol se trouve sur le deuxième échelon de l’échelle de la douleur, à savoir la douleur modérée. C’est aussi là qu’on retrouve les opioïdes faibles utilisés comme analgésiques.
L’absence d’effets gastro-intestinaux et cardiovasculaires significatifs est un fait remarquable. Pour cette raison, le tramadol est une alternative pour les patients qui ne tolèrent pas les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Il s’agit d’une option thérapeutique qui améliore le confort du patient et sa tolérance.
Quelques informations sur la consommation d’opioïdes
L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a publié un rapport sur la consommation d’opioïdes en France. Ces statistiques montrent que le nombre de décès a connu un bond de 146 % entre 2000 et 2015.
Parmi les médicaments les plus impliqués, on retrouve le tramadol (37 décès en 2016), suivi par la morphine (22 décès), la codéine (16 décès) et l’oxycodone (8 décès). Le principe actif le plus couramment utilisé est la combinaison de tramadol et de paracétamol (34,89 %). Le second est le tramadol seul (22,53 %).
Ces données sont sans aucun doute un signe d’avertissement. L’utilisation d’opioïdes ne doit pas être la première ligne de traitement antalgique. Ils ne sont indiqués que pour les douleurs modérées à sévères qui n’ont pas pu être soulagées avec d’autres traitements.
L’utilisation du tramadol pour les douleurs chroniques non oncologiques à très fortes doses et pendant une longue période est une question discutable. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un opioïde pouvant créer une dépendance.
Le mécanisme d’action du tramadol
Le tramadol est composé de deux énantiomères. Chacun d’entre eux agit par un mécanisme d’action différent. Et c’est ce qui en fait un opioïde atypique :
- L’isomère (+) présente une activité préférentielle pour le récepteur opiacé μ.
- L’isomère (-) agit en inhibant le recaptage de la noradrénaline et de la sérotonine. Ainsi, il potentialise l’effet analgésique opioïde de l’isomère (+).
Le tramadol est un agoniste pur des récepteurs opioïdes. Il est non sélectif, mais il a une plus grande affinité pour les récepteurs opioïdes de type μ. L’inhibition du recaptage neuronal de la noradrénaline et de la sérotonine contribue également à son effet antalgique.
Le tramadol a un métabolite actif. Il s’agit de l’O-desméthyltramadol. Plusieurs études montrent que la puissance de ce métabolite est plusieurs fois supérieure à celle du Tramadol original. Son activité antalgique est donc essentielle au Tramadol. Le Tramadol a également un effet antitussif, tout comme la codéine.
Les effets secondaires
Les effets secondaires les plus fréquents du tramadol sont les nausées et les vertiges. Mais il y en a d’autres :
- maux de tête
- somnolence
- fatigue
- hyperhidrose (transpiration importante)
En raison de son effet sérotoninergique, il est important de ne pas combiner ce médicament avec d’autres médicaments qui agissent également sur la sérotonine. Par exemple, certains antidépresseurs tels que les ISRS ou les médicaments de type amphétamine.
Il convient également de noter que le tramadol abaisse le déclenchement des crises de convulsions. Il n’est donc généralement pas recommandé pour les patients épileptiques. De plus, il n’est pas non plus recommandé en combinaison avec d’autres médicaments qui abaissent ce seuil de la même manière.
Même si le tramadol cause rarement des difficultés respiratoires en comparaison avec d’autres opioïdes, un risque existe néanmoins. Il s’agit donc d’un point important à considérer lors de l’utilisation de cet anesthésique.
Enfin, une tolérance et une dépendance psychologique et physique peuvent se développer en cas de prise de tramadol. En particulier dans le cadre d’un traitement à long terme. Il convient donc d’en tenir compte et de ne pas l’utiliser de manière incontrôlée.
L’interruption du traitement doit être progressive. Il est important de garder à l’esprit que la dose doit être adaptée à l’intensité de la douleur et à la sensibilité individuelle de chaque patient. La dose prescrite doit toujours être la dose efficace la plus faible.
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