Le syndrome de référence olfactive : lorsque la croyance de sentir mauvais envahit le quotidien

Le syndrome de référence olfactive : lorsque la croyance de sentir mauvais envahit le quotidien
Sergio De Dios González

Relu et approuvé par le psychologue Sergio De Dios González.

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Certains troubles mentaux sont bien connus et donc moins difficiles à détecter. D’autres n’ayant pas une grande visibilité dans la société, peuvent en revanche être longtemps souffert sans que la personne en reconnaisse les symptômes. C’est le cas du syndrome de référence olfactive, un curieux problème psychologique dont peu de personnes ont entendu parler.

Le syndrome de référence olfactive est un trouble mental qui se caractérise par la croyance irrationnelle que nous sentons mauvais et que nous incommodons les personnes qui se trouvent autour de nous. Cette préoccupation amène la personne à mal interpréter les actions des autres et à chercher des signes que ces derniers ne sont incommodés par son odeur.

Dans les cas extrêmes, ce syndrome peut causer des problèmes tels que la honte extrême, l’anxiété et l’évitement des situations sociales. Ce dernier symptôme peut contribuer à développer une phobie sociale et des comportements d’isolement, notamment si le syndrome n’est pas détecté à temps. Il est par conséquent important d’apprendre à le reconnaître afin de le traiter correctement.

Syndrome de référence olfactive : symptômes les plus courants

Le neurologue Pryse-Phillips a décrit ce syndrome pour la première fois en 1971 pour décrire un groupe de patients convaincus que leur corps émettait de mauvaises odeurs et que les personnes autour d’eux percevaient la même chose. Des auteurs tels que Bishop et Davidson le considéraient en outre comme une idée délirante de type olfactif. D’autres le classifiaient comme un trouble obsessionnel-compulsif de type spécifique.

femme atteinte du syndrome de référence olfactive

Bien qu’il n’existe pas encore de classification officielle pour ce trouble dans la dernière édition du DSM (le manuel de diagnostic le plus utilisé par les psychologues), certaines associations de psychologues ont décrit plusieurs des symptômes les plus communs de ce trouble. Grâce à leurs efforts, il est désormais plus facile de diagnostiquer le syndrome de référence olfactive et de le traiter correctement.

Certains des symptômes les plus courants sont les suivants :

  • Plaintes concernant sa propre odeur
  • Mauvaise interprétation du comportement des autres
  • Comportements répétitifs
  • Problèmes pour gérer le quotidien
  • Comorbidité avec d’autres troubles

1- Plaintes concernant sa propre odeur

La principale composante du syndrome de référence olfactive est la croyance irrationnelle que la propre odeur est particulièrement mauvaise. Différentes personnes s’obsèdent quant aux différentes origines de cette odeur désagréable, et peuvent même les modifier avec le temps. Mais certaines des plus courantes sont la mauvaise haleine, l’odeur des aisselles ou des pieds.

Par ailleurs, certaines personnes ne sont pas sûres de la source de l’odeur désagréable qu’elles pensent percevoir. Elles sont toutefois toujours certaines que la mauvaise odeur existe. L’inquiétude provient parfois de la croyance qu’un certain type de sécrétion corporelle sent particulièrement fort, comme la sueur, l’urine ou les selles.

Dans des cas plus extrêmes, la personne peut croire qu’elle possède une odeur non naturelle. Par exemple, à des oignons pourris, du poisson passé ou du fromage fort. Ce types de patients sont généralement ceux qui présentent le plus souvent une comorbidité avec d’autres troubles.

2- Mauvaise interprétation du comportement des autres

Les personnes souffrant du syndrome de référence olfactive interprètent mal les comportements innocents des autres et les associent à leur supposée mauvaise odeur. Par exemple, ils croient que la distance d’une personne, ainsi que ses gestes, ses éternuements ou ses actions telles que l’ouverture d’une porte ou d’une fenêtre, ont à voir avec son odeur.

Selon la sévérité du trouble, la personne atteinte du syndrome de référence olfactive peut présenter une grande intrusion de ce type de croyances dans sa vie quotidienne. C’est pourquoi le syndrome est parfois mal diagnostiqué.

3- Comportement répétitif

La majorité des personnes atteintes du syndrome de référence olfactive présentent des comportements obsessionnels liés au nettoyage personnel. Elles tendent à  masquer l’odeur qui les inquiète. Ces comportements répétitifs favorisent souvent le développement d’une anxiété extrême. Ils génèrent également des problèmes dans leur vie quotidienne.

Certains des comportements les plus typiques des personnes atteintes de ce syndrome consistent à se doucher très fréquemment, à sentir en permanence les parties du corps qui les préoccupent, à se brosser les dents en tout temps, ou utilisez à l’excès un parfum ou déodorant pour éviter la mauvaise odeur. Ces comportement ne semblent pas très nocifs à première vue. Néanmoins,  les exécuter à tout moment peut nuire à la routine quotidienne. 

homme atteint du syndrome de référence olfactive

4- Des problèmes pour gérer le quotidien

Dans les stades les plus avancés de la maladie, les personnes souffrant du syndrome de référence olfactive peuvent éviter les situations sociales afin de ne pas déranger les personnes autour d’elles et ne pas avoir honte. Les conséquences, en général, peuvent inclure la perte d’emploi, le divorce, ou même l’impossibilité de quitter la maison.

5- Comorbidité avec d’autres troubles

Le syndrome de référence olfactive peut finir par provoquer toutes sortes de troubles chez la personne qui en souffre. Ces troubles peuvent correspondre à des troubles de la personnalité et même provoquer l’abus de substances. Détecter ce syndrome en temps voulus est essentiel pour l’empêcher de générer des maladies mentales plus graves.

 



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