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Le syndrome de Damoclès

4 minutes
Savez-vous à quoi correspond le syndrome de Damoclès et comment le gérer ?
Le syndrome de Damoclès
Sergio De Dios González

Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González

Dernière mise à jour : 27 janvier, 2023

Très souvent, on utilise des figures de l’histoire ou de la mythologie pour nommer et expliquer des expériences psychologiques. On utilise par exemple l’histoire de Damoclès pour expliquer comment une personne ayant surmonté une maladie très grave et difficile peut être rongée par la peur de sa réapparition. Ainsi, on parle du syndrome de Damoclès lorsqu’il existe une peur démesurée de rechute d’une maladie.

Ce syndrome s’observe surtout chez les patients atteints du cancer (patients cancéreux). Dans ces cas, il est normal de craindre la rechute et la peur est totalement fondée. Cependant, lorsque cette incertitude ou cette peur de la rechute deviennent trop intenses et qu’elles affectent la vie quotidienne des individus, nous faisons référence au syndrome de Damoclès. On se trouve alors dans une situation où la préoccupation et la peur sont devenues pathologiques. Dans cet article, nous vous expliquerons ce qu’est le syndrome de Damoclès et vous montrerons comment la gérer.

Pourquoi la peur de la rechute d’une maladie s’appelle-t-elle le syndrome de Damoclès ?

La peur et l’incertitude pathologiques associées à la rechute d’une maladie sont appelées le syndrome de Damoclès pour une raison précise. Selon l’histoire, Damoclès a été courtisan à la Cour de Denys. Un jour, ce dernier, agacé d’être sans cesse surveillé, décida d’échanger sa place à table avec Damoclès.

Au cours du banquet, Damoclès regarda au-dessus de lui. Il se rendit compte qu’une épée pendait au-dessus de lui et qu’elle n’était retenue que par un fil très fin. Conscient de la réalité, Damoclès fut incapable de profiter du banquet. Il ne pensait qu’au moment où l’épée lui tomberait dessus.

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La même chose se produit en fait chez les patients cancéreux. Après avoir surmonté la maladie, ils développent des peurs irrationnelles associées à la rechute. De plus, ces peurs augmentent lorsque le moment des examens routiniers se rapprochent. En fait, la personne sent que le fantôme de la maladie peut à tout moment redevenir réel. A cause de lui, la normalité ainsi que tout ce qui a été gagné pourrait disparaître.

Nous parlons de syndrome de Damoclès lorsqu’il existe une peur démesurée de rechute de la maladie.

Pourquoi le syndrome de Damoclès apparaît-il ?

Le syndrome de Damoclès apparaît comme le résultat d’une expérience vitale qui connecte l’individu avec une peur très intense. Il ressent également une faible tolérance à l’incertitude que tous les êtres humains ressentent. La situation de non-contrôle qui existe face à la rechute d’une maladie telle que le cancer est également très difficile à supporter.

Tous ces aspects sont responsables du fait qu’en survivant à une maladie importante, nous puissions développer un tel syndrome. Ce dernier peut d’ailleurs accompagner le patient tout au long de sa vie. Et le pire dans tout ça, c’est que même si les contrôles médicaux sont positifs, la peur peut ne pas disparaître. La personne peut finir par penser que les contrôles ne sont pas efficaces et qu’ils ne détectent pas la rechute.

D’autre part, ceux qui survivent à un cancer infantile ont de grandes chances de développer ce syndrome. Bien que le taux de survie d’une cancer ait atteint un seuil de 60% à 80% selon une étude de la Mayo Médical School (Cupit-Link, Syrjala & Hashmi, 2018), le diagnostic du cancer a toujours un lien avec les personnes ayant les peurs les plus primitives.

Au-delà de la peur de la mort, on craint la douleur et la perte de la “normalité”. Ainsi, tout signal pouvant présager le retour au pire est vécue comme quelque chose de très choquant et menaçant.

Comment agir face au syndrome de Damoclès ?

Tout d’abord, il est important de suivre les indications médicales données par le spécialiste responsable. Aussi, bien que cela ne soit pas leur intention, les personnes de l’entourage finissent généralement par aggraver les craintes avec leur opinion et leurs expériences.

Aussi, il faut vivre les émotions, les communiquer et les accepter. Les personnes qui ont survécu à ce type de situations marquant un avant et un après dans leur vie pourraient tirer des bénéfices de l’intégration à un groupe de thérapie ou d’aide. Dans ces groupes, on apprend à gérer les émotions de manière plus adaptée.

Le travail avec la famille de l’ex-patient atteint de cancer est fondamental. Comme cela a été publié dans le Journal of Cancer Education (2010), le travail avec la famille du malade est un aspect clé pour surmonter le syndrome de Damoclès. En effet, la famille représente un contexte qui peut intensifier ou apaiser la peur de la rechute.

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D’autre part, la personne peut renforcer certaines compétences lui permettant de vivre dans le présent et de gérer par anticipation ses préoccupations. Car la peur de la rechute s’alimente des informations : il existe une grande probabilité de rechute. Le problème se pose lorsque cette probabilité gonfle. Ou encore lorsque l’anticipation commence à limiter sérieusement la vie quotidienne de la personne.

Finalement, tout comme pour d’autres syndromes ou expériences psychologiques, il est plus facile de surmonter le syndrome de Damoclès en ayant recours à l’aide d’un professionnel. Les groupes de thérapie ainsi que l’attention psychologique spécialisée sont un outil fondamental pour gérer la peur d’une possible rechute.

 

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.