Si vous laissez toujours gagner votre enfant, il ne pourra pas grandir

Si vous laissez toujours gagner votre enfant, il ne pourra pas grandir

Dernière mise à jour : 28 juillet, 2017

Vous laissez systématiquement votre enfant gagner ? Vous pensez que puisque vous êtes plus âgé-e et que vous avez plus d’expérience, vous serez toujours meilleur-e, mais malgré tout vous le laissez gagner. Cela lui transmet un faux succès. De fait, peut-être que votre enfant s’en est rendu compte et vous a répondu : “Ne me laisse pas gagner, joue bien”. Il veut ce défi que vous essayez d’esquiver.

Même si cela semble anodin, il est pourtant évident que cette attitude empêche votre enfant de grandir, de mûrir et de savoir que le succès s’atteint parfois, mais pas pas tout le temps, loin de là. De même, il est très important d’apprendre à perdre lors des premières étapes de la vie. Car on ne gagne pas toujours et savoir affronter les deux résultats est très précieux pour le futur.

Savoir perdre est aussi important que savoir gagner. Si vous laissez gagner votre enfant, il n’aura plus jamais cette opportunité.

Vous laissez gagner votre enfant par peur qu’il se sente mal ?

Dans la plupart des cas, vous laissez gagner votre enfant car vous avez peur que son estime de lui-même s’en trouve diminuée, qu’il se sente mal et qu’il soit terni par une succession de défaites. Pourtant, vous provoquez tout cela sans vous en rendre compte, quand vous empêchez votre enfant de vivre la grande expérience de la défaite, du fait de devoir s’améliorer et se dépasser pour gagner.

Une phrase célèbre le dit : “Il faut savoir perdre”. Cette pratique permet de surmonter des barrières, des conflits et des problèmes qui surgissent toujours au moment où on s’y attend le moins. Mais tout cela ne sera pas possible si vous laissez toujours gagner votre enfant, en feignant de perdre, alors qu’il aurait gagné contre vous d’une autre manière. Que faire pour ne pas vous sentir mal si vous gagnez tous les jeux ?

Vous pouvez donner un avantage à votre enfant. Ainsi, vous vous assurez d’être au même niveau que lui. Vous pouvez aussi tenir compte de la difficulté du jeu. Il y en a certains qui ne sont pas pour son âge. Ce type de jeu est préférable si on l’aborde de manière collaborative : en faisant front commun face à un autre adversaire, de manière à agir comme une sorte de base pour son apprentissage.

Nous pensons que les défaites affectent l’estime de lui-même de l’enfant, alors que ce n’est pas vrai. Contre toute attente, elles la renforcent.

Si votre enfant vit la défaite, vous aurez une grande opportunité pour lui apprendre comment l’accepter. Par exemple, vous pouvez lui transmettre qu’il est plus important de profiter du moment plutôt que de se concentrer autant sur le résultat final. De cette manière, le final ne sera pas quelque chose de déterminant, car on mettra en avant ses sentiments, ce qu’on a ressenti pendant cette expérience.

L’importance de vivre la défaite

Il est très important que votre enfant vive la défaite, qu’il sache l’affronter avec force et qu’il ne s’effondre pas devant. Ainsi, il apprendra à ne pas s’énerver contre les autres, en reconnaissant leurs efforts et leur victoire. D’autre part, quand on gagne contre nous, on emporte avec nous une montagne de leçons pour mieux faire pour la prochaine fois.

Savoir perdre permettra à votre enfant de ne pas envisager les échecs comme une porte qui se ferme d’un coup, mais comme une opportunité pour s’améliorer, mûrir et grandir dans le domaine qu’il doit encore développer. Ainsi, il augmentera sa tolérance à la frustration et au lieu de se laisser emporter par les adversités, il saura les utiliser en sa faveur pour en ressortir plus fort.

Sans doute, avec la défaite, l’enfant acceptera qu’il a une part de responsabilité dans ce qui arrive, même quand la réalité n’advient pas selon ses attentes. Ce sera une opportunité pour ne pas reprocher des choses aux autres et ne pas croire que c’est la malchance ou la chance qui a interféré dans le résultat. De cette manière, il verra l’erreur comme une possibilité de corriger et de réparer ce qu’il n’a pas bien fait ou comme une opportunité pour changer.

En perdant, parfois on gagne aussi, car il y aura toujours quelque chose d’appris.

Si vous laissez gagner votre enfant, vous l’empêchez de profiter de la grande expérience de la défaite qui, même si elle semble a priori négative, est tout à fait nécessaire. Tôt ou tard, il se retrouvera face à des difficultés qu’il devra résoudre. S’il n’a pas appris à perdre, comment pouvez-vous espérer qu’il agisse avec force, maturité et qu’il sache rester debout face à une défaite aux implications plus importantes que celles d’un jeu ?

De plus, que l’on perde ou que l’on gagne, on apprend toujours quelque chose. Car c’est le chemin qui importe, dont il faut savoir profiter, car c’est dessus que l’on trouve la véritable substance de tout apprentissage. N’ayez pas peur si votre enfant est triste car il a perdu un jeu. Ce n’est qu’un simple jeu et vous verrez que ça lui passera vite. S’il apprend à accepter le résultat, quel qu’il soit, avec fairplay, vous lui construisez une base très forte et puissante qui lui permettra de surmonter n’importe quel obstacle qui se présentera dans le futur.

N’oubliez pas de lire : Derrière chaque enfant qui croit en lui, il y a des parents qui ont d’abord cru en lui

 

Images de Pascal Campion


Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.