La neuroinflammation, ou la théorie inflammatoire de la dépression

La neuroinflammation, ou la théorie inflammatoire de la dépression
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater.

Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

De plus en plus d’études qui soutiennent la théorie inflammatoire de la dépression. Selon ces travaux, certains types de troubles dépressifs seraient liés à un état de neuroinflammation chronique associé au stress. De sorte que ces changements hémodynamiques et lymphatiques conduiraient à la libération excessive de cytokines, lesquelles causerait un mal-être psychologique.

Cette hypothèse n’est pas nouvelle. Elle  fait partie de ce qu’on appelle la théorie du malaise de la dépression. Beaucoup l’associent aux facteurs qui influenceraient de façon significative la dépression endogène. Dès lors, et même si cela peut sembler surprenant à première vue de penser que la présence de certains pathogènes et d’agents inflammatoires peut influencer de la sorte notre souffrance émotionnelle, nous pouvons dire qu’un consensus considérable sur le sujet a été réalisé ces dernières années.

Voyons davantage de données sur le sujet.

femme souffrant de neuroinflammation

La théorie inflammatoire de la dépression, sur quoi se base-t-elle ?

Si nous sortions dans la rue pour demander aux gens ce qu’est la dépression, la plupart se limiteraient à décrire la symptomatologie. Épuisement, découragement, mauvaise humeur, désespoir, vide, ténèbres, amertume et même douleur physique. Néanmoins, si nous les encouragions à spécifier ou à délimiter ce qui génère ces états débilitants, presque personne ne serait en mesure de donner une réponse objective.

Cette dernière question a davantage trait au domaine médical et scientifique. Et il convient de signaler qu’il n’existe pas de consensus clair sur les facteurs exacts qui génèrent cette maladie. Ce n’est pas facile en premier lieu parce qu’il existe différents types de troubles dépressifs. Nous sommes confrontés à une maladie multifactorielle qui, en outre, s’exprime de manière particulière chez chaque patient.

Cependant, la théorie inflammatoire de la dépression est devenue plus pertinente ces dernières années. Il s’agirait d’une réalité clinique associée principalement à des personnes ayant des antécédents d’anxiété, de stress … Pour mieux comprendre cette approche, nous nous pencherons sur les informations fournies par une étude publiée dans le Journal of Clinical Psychiatry en 2016.

cerveau touché par la neuroinflammation

La dépression en tant que trouble psychoneuro-immunitaire

Dans une étude développée au Département d’épidémiologie (Janssen Research & Development, New Jersey), un suivi intéressant a été effectué auprès de 14 275 personnes souffrant de dépression.

  • Ce suivi dura 5 ans, à savoir entre 2007 et 2012.
  • Grâce à différents tests sanguins, il a été constaté que près de 60% de ces patients avaient des niveaux de protéine C-réactive (CRP), marqueur qui révèle une maladie inflammatoire, supérieur de 46% .
  • Beaucoup de ces patients ne répondaient pas aux thérapies ordinaires pour traiter la dépression.
  • Par ailleurs, ils s’agissaient d’hommes et de femmes soumis à certaines situations de stress et / ou d’anxiété.
  • En outre, ces personnes avec des marqueurs associés à une maladie inflammatoire, possédaient un système immunitaire plus faible. Leurs blessures prenaient davantage de temps à guérir. Elles étaient plus souvent enrhumées, allergiques, etc.

Les médecins conclurent que les patients souffraient d’un trouble psychoneuro-immunitaire. La théorie inflammatoire de la dépression pourrait s’appliquer aux cas où le corps lui-même réagit de manière particulière aux stimuli stressants. Cette augmentation du taux de cortisol dans le sang favorise la libération de cytokines, d’amines vasoactives, d’oxyde nitrique, de glucocorticoïdes… Tout cela conduit tôt ou tard à un haut niveau de mal-être psychologique.

Comment pouvons-nous réduire le risque de souffrir de ce type de dépression associée à l’inflammation ?

La théorie inflammatoire de la dépression nous dit que ces états peuvent être évités. L’origine de cette condition se situe avant tout dans nos centres de stress. Dans la façon dont nous gérons notre anxiété, nos préoccupations. Dans l’hypothèse où nous ne les gérons pas, où ces états deviennent chroniques, notre corps réagit pour se défendre contre cette menace. Apparaissent bientôt des changements biochimiques et l’inflammation.

Par conséquent, pour éviter ces situations débilitantes, prenons note de certaines stratégies préventives.

remèdes contre la neuroinflammation

Réduire nos niveaux de stress

Apprenons à prioriser. Rappelons-nous que non seulement l’esprit doit se reposer, mais que notre corps doit percevoir cet état de calme et d’équilibre interne pour retrouver l’équilibre, l’homéostasie. Consacrons-nous du temps, de l’attention, offrons-nous des moments de détente.

Avoir une meilleure alimentation

Évitons les aliments qui produisent l’inflammation : les sucres, les farines blanches, les graisses saturées, etc. Optons pour les propositions suivantes :

  • Fruits rouges : fraises, myrtilles, groseilles, etc
  • Citrons et orange
  • Curcuma
  • Céréales complètes
  • Fruits secs
  • Légumes à feuilles vertes
  • Ail
  • Ananas
  • Tomates
  • Betteraves

Faire de l’exercice physique régulièrement

Sortir faire une promenade tous les jours pendant une demi une heure, courir, nager, danser, etc. Mett ons régulièrement notre corps en mouvement et donnons lui vie. Facilitons le travail cardiaque. Faisons en sorte que le cerveau soit oxygénées, que les endorphines et la sérotonine nous embrassent.

Faire des exercices de relaxation

Nous parlons souvent des bienfaits du yoga ou du mindfulnessDe la théorie inflammatoire de la dépression nous rappellent également que ces types de stratégies sont fortement recommandés pour récupérer l’équilibre interne. Il suffit par ailleurs de trouver les pratiques qui, de manière personnelle, nous aident à nous détendre davantage.

la relaxation contre la neuroinflammation

Certaines personnes aiment écrire, peindre, pratiquer des exercices de respiration simples ou même partager du temps avec certaines personnes. Il s’agit juste de trouver ce point d’équilibre parfait où le corps et l’esprit s’harmonisent. Là où rien ne fait mal, où rien n’inquiète et où tout est en phase.

Favorisez donc ces états. Ils en valent la peine et bien sûr, la vie.



Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.