La famille invalidante, un fardeau pour le développement personnel

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Dernière mise à jour : 14 février, 2020

La famille invalidante est celle qui désactive ou entrave le développement personnel de ses membres. Elle met en œuvre une série de mécanismes qui finissent par générer de l’insécurité. Par ailleurs, elle sape la confiance dans ce que chacun est capable de faire. Elle crée en outre un sentiment d‘incapacité qui freine la croissance personnelle.

Nous savons tous que la famille est le noyau social de base. Les individus apprennent grâce à elle à interagir avec d’autres êtres humains. En principe, nous apprenons les schémas que ce noyau nous transmet, lesquels servent de base pour interagir dans d’autres environnements.

Les modèles de comportement appris sont erronés dans le cas d’une famille invalidante. Il s’agit principalement de manières d’agir marquées par l’anxiété et la culpabilité. Ces familles annulent leurs membres de différentes façons. Ces derniers ont généralement d’importants problèmes pour s’adapter à d’autres environnements. De sorte qu’il est également très habituel qu’ils restent à la maison jusqu’à un âge avancé.

La famille invalidante et la surprotection

L’un des mécanismes les plus courants de la famille invalidante est la surprotection. Autrement dit, une attitude excessiv visant à protéger la personne de tout danger potentiel. Elle se fonde sur l’idée que le monde est un lieu rempli de menaces. Par conséquent, des mesures extrêmes de prévention et de protection doivent être prises pour éviter de devenir une victime de l’unes d’elles.

Ce type d’éducation engendre l’anxiété, la dépendance et la faible estime de soi. L’anxiété génère des peurs et de la culpabilité imaginaires. Les parents veulent que leurs enfants “ne souffrent pas”. Ils ont peur de leur faire du mal s’ils leur confient des responsabilités. Cela ne permet pas d’élever des enfants plus heureux, bien au contraire. Il s’agit de la quintessence de la famille invalidante.

Les personnes qui “grandissent” dans de telles familles, le font avec un sac qui, petit à petit, se remplit de peurs. Le simple fait de quitter la maison les effraie, dans une plus ou moins grande mesure. Le plus grave est qu’elles ne parviennent pas à identifier les ressources dont elles disposent pour faire face aux difficultés ou atteindre leurs objectifs. Les parents servent à cela. Ce sont eux qui savent.

Dépendance extrême et supériorité

La famille invalidante surprotège, motivée par l’anxiété. Elle envoie par ailleurs un message implicite de supériorité : je peux le faire, toi non. La famille peut vous protéger, vous ne pouvez pas y parvenir seul. Cela génère par conséquent des liens de dépendance très forts. Une auto-efficacité et une estime de soi très faible également.

En fin de compte, beaucoup de parents suivant ce type d’éducation ont trouvé chez leurs enfants un prétexte pour ne pas avoir à penser à leurs propres problèmes. Ils font leurs ceux de leurs enfants parce qu’ils semblent plus faciles à résoudre. Il s’agit généralement de personnes empreintes de grandes frustrations et de vides. Les enfants leur donnent une excuse pour différer éternellement une conversation nécessaire avec eux-mêmes.

C’est pourquoi ils prolongent autant que possible la dépendance de leurs enfants. L’un des mécanismes qui contribue à cela consiste à créer une famille invalidante. De sorte que les enfants auront des difficultés le cocon familial, s’ils y parviennent. Ils auront encore et toujours besoin de la famille pour presque tout.

Un cercle qui attrape

Il n’est pas facile de sortir du cercle créée par une famille invalidante. Ce n’est pas facile parce que les personnes refusent souvent d’admettre que leur environnement familial est pathologique. Prédomine ici l’idée selon laquelle la famille fait tout pour le bien de la personne. De sorte que la personne finit par croire qu’il s’agit de la vérité. Tant de sacrifices, tant de soins… Il est difficile de comprendre que cela correspond à un schéma pathologique et non à un amour précieux.

Les membres d’une famille invalidante ont tendance à devenir peu assertifs et par ailleurs très têtus. Ils possèdent une faible tolérance à la frustration. C’est pourquoi il leur est difficile de se fixer des objectifs et de les atteindre, malgré les adversités. Ils se sentent généralement inférieurs aux autres et se victimisent très souvent. Il en est ainsi parce qu’ils sont habitués à profiter et à se sentir digne de considérations spéciales.

Le seul moyen de sortir du cercle de la famille invalidante est de désapprendre les modèles parentaux. Il s’agit évidemment de quelque chose de très compliqué. L’individu doit rompre avec une structure qui fut créée par les personnes qu’il aime le plus et dans laquelle il peut avoir le sentiment d’être bien. Par conséquent, l’idée de faire face à ses peurs sans cet environnement protecteur lui semble terrible. Un acte d’ingratitude envers ceux qui le protègent, une façon de prendre des risques inutiles.

Il ne dispose donc pas du soutien de la famille pour y parvenir. Il doit par conséquent chercher ce soutien auprès d’un thérapeute ou chez une personne externe qui compense son manque de confiance. Demander de l’aide est donc ici la première et la plus importante des étapes.