La créativité dépend d'où l'on vient
Relu et approuvé par le psychologue Sergio De Dios González
Avec la “classe créative” en hausse, de nombreuses entreprises tentent de profiter de l’imagination et de l’innovation. Mais quand il s’agit de créativité, certaines sociétés présentent un flux plus rapide que d’autres.
Ceci est dû au fait que la créativité est liée à la culture. C’est, du moins ce que suggère une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’Université de Concordia, à Montréal (Canada).
La créativité est liée à la culture. Dans les sociétés individualistes, les individus génèrent un plus grand nombre d’idées.
L’étude, récemment publiée dans le Journal of Business Research, a comparé près de 300 personnes de Taiwan, une société collectiviste, et le Canada, un pays plus individualiste.
Les résultats montrent que les individus appartenant à des sociétés individualistes génèrent un plus grand nombre d’idées par rapport à leurs homologues collectivistes. Ces comparaisons ont été réalisées dans des conditions identiques afin d’évaluer la qualité de la production créative.
La société conditionne la créativité
Les chercheur-se-s en ont conclu que lorsqu’un pays tombe dans l’individualisme et non dans le collectivisme continu, la situation a des répercutions sur les jeux créatifs qui pourraient être “autorisés” pour les membres d’une culture particulière.
“Le brainstorming est souvent utilisé comme un substitut à la créativité, c’est pourquoi nous avons décidé de mener à bien des activités d’échanges d’idées en utilisant des stimuli culturellement neutres à Taiwan et au Canada”, a déclaré Gad Saad, professeur à la John Molson School of Business de l’Université de Concordia et co-auteur de l’étude.
La pensée “hors des sentiers battus“
Saad et ses collègues ont travaillé sur l’hypothèse que les membres d’une société individualiste réaliseraient particulièrement bien une tâche pour laquelle il sera nécessaire de penser hors des sentiers battus en essayant de proposer une idée providentielle à forte valeur économique.
En revanche, que les membres d’un groupe collectiviste ne seraient pas tellement ouvert-e-s à de telles pensées, car iels seraient plus réticent-e-s à se démarquer du groupe.
Les chercheur-se-s ont recruté des étudiant-e-s de deux universités, à savoir Taipei (Taiwan) et Montréal (Canada). Iels ont collecté les données suivantes :
- Le nombre d’idées générées
- La qualité des idées, selon une évaluation réalisée par des juges indépendants
- Le nombre de déclarations négatives prononcées dans les groupes de réflexion, comme “c’est une idée stupide qui entraînerait une erreur”
- La façon dont les déclarations négatives sont réalisées, comme “c’est l’idée la plus stupide de tous les temps”, s’il existe une connotation négative plus forte que “cette idée est plutôt banale”
- Le niveau de confiance démontré par les membres du groupe lorsqu’iels ont été invité-e-s à évaluer leur performance par rapport à celles des autres équipes
En terme de créativité, la qualité dépasse la quantité
“L’étude soutient nos hypothèses dans une large mesure”, dit Saad. Le chercheur a expliqué qu’iels ont constaté que les individualistes ont généré davantage d’idées et ont fait plus de déclarations négatives. Le groupe canadien a également montré plus de confiance que ses homologues de Taiwan.
En ce qui concerne la qualité des idées produites, les collectivistes se sont révélés supérieurs aux individualistes.
Saad explique que cela s’inscrit dans une autre caractéristique culturelle importante bien connue des sociétés collectivistes. Il s’agit de savoir davantage réfléchir par rapport à l’orientation à donner à un comportement, ce qui se traduit par le fait de réfléchir beaucoup avant de s’engager dans l’action .
Le rôle de la créativité dans la culture et les affaires
Des études telles que celles-ci sont fondamentales pour comprendre les différences culturelles qui sont de plus en plus marquées, en gardant à l’esprit que le centre économique mondial se déplace toujours plus vers l’Asie de l’Est.
“Pour maximiser la productivité de leurs équipes internationales, les entreprises mondiales doivent comprendre les différences culturelles importantes entre la mentalité occidentale et orientale”, explique Saad.
Le chercheur explique que le brainstorming, une technique souvent utilisée pour générer des idées nouvelles, telles que les innovations de nouveaux produits, ne pourrait pas être aussi efficace dans tous les contextes culturels.
Saad insiste également sur le fait que, bien que les individus dans les sociétés collectivistes puissent apporter moins d’idées créatives, la qualité de ces idées tend à être aussi bonne ou meilleure que celles de leurs homologues individualistes.
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