L'existentialisme sartrien

Sartre fait partie de ces philosophes qui ont marqué un avant et un après dans l'histoire de la psychologie. Aujourd'hui, nous abordons sa pensée, en accordant une attention particulière à la construction de son existentialisme.
L'existentialisme sartrien
Laura Llorente

Rédigé et vérifié par Philosophe Laura Llorente.

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

La citation “L’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait” est très révélatrice de la pensée de Jean-Paul Charles Aymard Sartre. En fait, on peut dire qu’elle contient la base de l’existentialisme sartrien.

L’être humain se définit, entre autres, par sa qualité de temporalité. Chaque homme a un passé, un présent et un futur. La conception de cette temporalité est ce qui rend l’existentialisme sartrien si spécial. Sa manière de concevoir l’existence est l’une des plus importantes du XXe siècle.

Selon l’existentialisme sartrien, la conscience est intentionnelle

Selon la théorie marxiste, la conscience humaine est réflexive et passive face au conditionnement du monde qui l’entoure. En somme, pour cette ligne de pensée, la conscience est totalement séparée du monde.

Sartre nie ces théories marxistes en postulant un matérialisme humaniste. Pour lui, la conscience humaine est active : elle construit le futur. La conscience et le monde sont inséparables : il n’y a pas de “conscience de soi” sans “conscience du monde”.

Le futur sartrien.

Qu’est-ce que signifie que la conscience est projetée vers l’extérieur ?

Sartre distingue deux modalités de l’être : “être en soi” et “être pour soi”. La première modalité de l’être renvoie à ce qui est immuable et qui le sera toujours. La deuxième modalité consiste à s’ouvrir au monde et à se projeter dans le futur. C’est être dans un état de courage afin d’accomplir un projet.

Ces deux modalités coexistent chez l’être humain. “Être en soi” renvoie aux choix faits tout au long de la vie d’un être. Nous sommes en partie ce que nous avons choisi tout au long de notre histoire.

“Être pour soi” renvoie à la conscience projetée vers l’avenir et aux décisions qui n’ont pas encore été prises. L’homme est un pur projet.

L’homme, selon l’existentialisme sartrien

La réalité humaine a derrière elle un passé déjà immuable. Nous sommes notre passé. D’un autre côté, le futur n’est pas encore là, mais la conscience est éjectée vers lui. La conscience actuelle regarde ses choix possibles. C’est pourquoi l’existentialisme sartrien postule que l’être humain actuel est un pur projet.

L’être humain actuel n’est rien. Nous sommes notre passé, mais nous ne sommes pas seulement cela. Le présent nous conduit vers ce que nous allons être.

L'être sartrien.

“L’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait”

Maintenant, nous pouvons mieux comprendre cette phrase qui définit si bien l’existentialisme sartrien. Le monde et la conscience ne font qu’un. Le monde fait de l’homme ce qu’il choisit parmi ses nombreuses possibilités, limitées par les conditions extérieures.

Notre passé est ce que nous avons choisi, ce que le monde a rendu possible pour nous. Cependant, comme nous l’avons souligné précédemment, nous ne sommes pas seulement notre passé, puisqu’ici et maintenant nous sommes jetés dans un monde où nous pouvons choisir plein de possibilités différentes.

L’homme est condamné à être libre ! Nous pouvons ici mentionner l’impératif pindarique : “Devenez ce que vous êtes”. Allez-vous oser ?


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