Faire chaque jour quelque chose qui nous fait peur

Faire chaque jour quelque chose qui nous fait peur
Sergio De Dios González

Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González.

Dernière mise à jour : 09 mars, 2018

La peur est l’une de ces forces qui nous amène à entreprendre de grandes manœuvres défensives  ou à nous asservir. A construire des mécanismes pour prendre soin de nous-mêmes et faire face au danger, ou pour nous isoler et mettre un mur entre le monde et nous. Nous devons par conséquent la regarder en face de sorte qu’elle ne devienne pas incontrôlable. D’où la proposition suivante : faire tous les jours quelque chose qui nous fait peur.

Il est très probable que les personnes qui nous aiment ne nous invitent pas à le faire, afin de nous protéger. En effet, ces personnes tendent généralement à n ous persuader de ne pas nous exposer, de ne pas risquer et ne pas essayer d’affronter la peur.

” L’homme qui a peur sans danger, invente le danger pour justifier sa peur.”

-Alain-

Elles le font de bonne foi. La peur n’est pas exactement une sensation  agréable, même si aujourd’hui de nombreuses personnes deviennent dépendantes du risque. Dans des conditions normales, nous l’éprouvons comme une préoccupation dont nous cherchons à nous débarrasser le plus vite possible. L’inconvénient est que c’est ainsi que nous finissons également par construire des modes de vie nous faisant stagner.

Faire quelque chose qui nous fait peur : quitter notre zone de confort

La zone de confort s’étend partout où nous avons tout facilement sous contrôle. Il s’agit d’une autre façon de nommer la routine, le connu, le familier, raison pour laquelle nous restons où nous sommes, sans nous fixer de défi, sans grandir, sans aller de l’avant.

enfant marchant sur des poteaux

Il est évidemment très sain de disposer de zones de confort. Des espaces physiques et émotionnels qui nous permettent de mettre de côté les soucis, ne pas avoir à prendre systématiquement des décisions et pouvoir profiter des petites choses, sans plus de prétention que d’être tranquille. Ces espaces sont absolument nécessaires pour digérer les expériences, les assimiler et nous rééquilibrer.

Il arrive parfois que ces espaces fonctionnent également comme des bulles protectrices finissant par nous séparer des expériences  enrichissantes. Ils agissent comme des refuges dont nous ne voulons jamais sortir. Ils permettent de maintenir les peurs à distance, même celles que nous devrions affronter et surmonter afin de grandir ou de minimiser certaines souffrances. Il s’agit de la raison pour laquelle, lorsque nous proposons de faire quelque chose qui nous effraie, nous invitons simplement à quitter les zones de confort.

La peur est partout

La peur, en principe, est valable en tant que mécanisme de préservation. Lorsqu’elle grandit de manière excessive, elle commence à envahir l’âme des personnes telle de mauvaises herbes. Elle possède une dynamique propre : elle se nourrit d’elle-même. La peur tend à augmenter, à grandir toute seule. Si nous ne lui opposons pas de limite, elle peut même augmenter de façon disproportionnée.

Nous avons tous besoin d’un peu de peur pour vivre, mais nous courrons tous le risque de lui succomber. Chose qui passe souvent inaperçu. Nous avons peur de parler en public et nous construisons une vie dans laquelle nous n’avons jamais à le faire, ou nous évitons toute situation qui nous amène à y faire face. Cela semble logique. Ce qui n’est peut être pas logique est que nous laissons passer de petites et grandes opportunités seulement par peur.

Cela se passe également avec des questions plus pertinentes, telles que la souffrance par exemple. Nous avons peur de  souffrir  et renonçons alors à mille belles expériences de vie afin de nous protéger. Ou bien, nous avons peur de la solitude et renonçons à notre liberté de ne pas y être exposé.

Faire quelque chose qui nous fait peur

Le point central est qu’il n’existe pas d’autre moyen de surmonter la peur que de lui faire face. Ici également commence à opérer une dynamique dans laquelle plus nous l’affrontons, plus nous nous sentons capable et plus nous devenons courageux. Le courage se nourrit également de lui-même.

Par ailleurs, lorsque nous faisons quelque chose qui nous effraie, nous commençons à découvrir d’autres facettes de nous-même, ce qui augmente notre confiance et notre estime de soi. Il est agréable de pouvoir surmonter nos limites. Mais il existe bien évidemment différents niveau en terme de peur. Nous ne pouvons pas commencer par ce qui nous terrifie, parce que nous ne sommes peut être pas prêt et qu’au lieu de nourrir notre courage, nous finirons par avoir davantage peur.

homme regardant des baleines

C’est pourquoi il peut être efficace de suivre notre proposition de faire chaque jour quelque chose qui nous effraie. Et pour ce faire, nous pouvons commencer avec de petites peurs. Par exemple, si nous avons peur de l’obscurité, nous pouvons rester quelques minutes dans l’obscurité totale, et ressortir de cette expérience en étant un peu plus fort. Ou simplement marcher pendant un moment quelque part que nous ne connaissons pas et qui ne nous inspire pas confiance.

C’est nous et seulement nous qui savons par où commencer. Essaierez-vous ?

 



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