Dire la vérité : 5 clés pour ne pas blesser les autres
Dire la vérité s’est transformé en synonyme d’offenser les autres, dans la majorité des cas. La “vérité” est une valeur positive et il serait souhaitable que nous y ayons toujours accès. Alors, pourquoi est-elle devenue un moyen d’agresser les autres ?
La réponse pourrait se situer au niveau de la société qui vit en suivant le pacte implicite de mentir dans les relations humaines pour, apparemment, les rendre plus aimables. Il semblerait que nous n’ayons pas d’autre choix que de mentir à une personne si nous voulons maintenir une harmonie avec elle. Et si nous décidons d’en finir avec ce conte de fées, nous n’avons qu’à lui dire la vérité. Grand paradoxe.
“La vérité se pervertit aussi bien avec le mensonge qu’avec le silence.”
-Cicéron-
Parfois, dire la vérité est un acte qui s’accompagne de colère. D’autres fois, la personne concernée par cette “vérité” se sent mal quand on la lui dit, même si l’intention est constructive. Alors, que se passe-t-il avec elle ?
Nous devrions être capables de dire et d’écouter des vérités qui ne nous plaisent pas, sans que cela nous mène à de grands conflits. Nous allons par la suite étudier quelques clés pour que dire la vérité ne se transforme pas en quelque chose de désagréable et de blessant.
1. S’exprimer de façon constructive au moment de dire la vérité
Avant tout, il est important d’examiner quelles sont nos intentions au moment de dire la vérité. La première étape consiste à être honnêtes avec nous-mêmes et à définir si nous sommes poussés par un désir constructif ou si, au contraire, nous utilisons cette vérité dérangeante comme prétexte pour que quelqu’un se sente mal.
La façon de dire la vérité dépendra de cette intention. Quand la motivation est positive, on choisit une approche aimable pour communiquer avec l’autre. Par exemple, on lui signale un défaut, une erreur ou une inconsistance afin que cela se transforme en apport et non en affront. Pour cela, nous pouvons aussi nous appuyer sur des choses qui font du bien ou qui font mieux passer le message. De cette manière, le message ne sera pas aussi agressif.
2. Être disposé-e à écouter
Très souvent, une vérité dérangeante implique deux personnes. Ainsi, si nous sommes capables de dire la vérité, nous devrions aussi être capables de l’écouter. Les conversations sincères vont dans les deux sens. Les deux parties ont quelque chose à se dire.
Ecouter signifie ouvrir son esprit au point de vue de l’autre. Une écoute constructive a pour objectif de tirer des conclusions bénéfiques pour toutes les personnes concernées. Par conséquent, il ne doit pas y avoir de réticence au moment de comprendre les raisons des autres ou de reconnaître les vérités externes.
3. Ne pas penser à la place des autres
Penser à la place des autres n’est pas la chose adéquate, et ce à deux niveaux. Le premier consiste à imaginer quelle peut être la réaction de cette personne à qui l’on veut dire la vérité. Et à ne plus vouloir la lui dire car l’on imagine le mal ou l’inconfort que cela pourra lui causer.
Le second niveau consiste à supposer que l’on sait parfaitement ce que l’autre sent au fond de lui. Que l’on connaît ses intentions et ses sentiments les plus profonds, ce qui sert de base pour le juger. Dans les deux cas, penser pour les autres ne conduit qu’à l’erreur. Dire la vérité n’est pas la même chose que se croire en possession de la vérité.
4. Être clair-e et direct-e
Une vérité gênante peut être terrible quand on la dit en étant en colère, en utilisant des mots forts et en ne faisant pas preuve de considération. Cependant, il ne faut pas non plus l’exprimer par des euphémismes, des subtilités ou en employant des mécanismes pour l’adoucir de façon artificielle. Dans tous les cas, on retrouve une falsification du but central, qui est de dire la vérité.
Il vaut mieux communiquer ces vérités en faisant preuve de sérénité et de clarté. Les détours ne font que donner la sensation que l’on veut nous tromper ou manipuler la situation. Il est bon de réfléchir aux mots les plus adéquats pour faire passer un message précis, concis et compréhensible.
5. Établir un objectif
Dire la vérité devrait toujours avoir un but. Cependant, à de nombreuses occasions, nous ne faisons pas l’effort de le définir clairement avant de parler. C’est une grande erreur car l’expression de vérités pourrait obéir à des motivations peu positives ou pertinentes.
La question est : que cherche-t-on à faire en disant la vérité ? Une réponse saine aurait un lien avec une intention de surmonter des conflits, de chercher à atteindre un plus grand niveau de compréhension ou d’élever la qualité du lien qui nous unit à cette autre personne.
Il serait bon d’enterrer l’idée selon laquelle dire la vérité équivaut à insulter. Être grossier-ère ne signifie pas que quelqu’un est sincère. Les vérités s’écoutent et s’acceptent mieux si elles sont accompagnées de respect et d’une véritable intention de construire quelque chose de plus positif pour les personnes concernées.
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