4 difficultés au travail auxquelles sont confrontées les personnes atteintes d'autisme

Avoir un emploi rémunéré ou une activité régulière est très bénéfique pour les gens. Cela nous fait nous sentir utiles, précieux et autonomes. Un phénomène qui n'est pas différent pour les personnes avec autisme. Ce qui est différent, ce sont les difficultés qu'ils ont à trouver un emploi.
4 difficultés au travail auxquelles sont confrontées les personnes atteintes d'autisme
Elena Sanz

Rédigé et vérifié par Psychologue Elena Sanz.

Dernière mise à jour : 14 janvier, 2023

On estime qu’environ 2 % des adultes sont sur le spectre de l’autisme. Cela signifie que des millions de personnes dans le monde souffrent des conséquences du manque de sensibilisation et de soutien social concernant ce trouble. Plus précisément, leurs difficultés à se gérer dans le monde du travail peuvent être importantes, affectant significativement leur qualité de vie. Pour cette raison, nous voulons aujourd’hui parler des expériences des personnes atteintes d’autisme en milieu professionnel.

femme au travail
Un environnement de travail non structuré peut causer un grand inconfort chez les personnes atteintes de TSA.

Autisme et employabilité

Ce n’est pas une question de manque de compétences. En fait, les personnes atteintes de troubles du spectre autistique (TSA) peuvent jouer différents rôles, étant particulièrement douées pour certains d’entre eux, se démarquant même du reste de la population. Le problème se trouve dans l’absence de soutien, d’ajustements et de compréhension de la part des organisations et des entreprises.

Les difficultés commencent lorsqu’il s’agit de trouver un emploi. Et il a été observé qu’entre 76 % et 90 % des adultes avec TSA sont au chômage. Ces chiffres alarmants ont diverses causes : du décrochage scolaire supérieur et du manque d’orientation professionnelle à la discrimination active et passive. Et c’est que, dans certains cas, les organisations n’envisagent même pas d’embaucher des personnes ayant ce profil ; et, lorsqu’elles le font, elles ne sont pas en mesure de s’adapter à leurs besoins et à leurs demandes.

Pour cette raison, ces personnes éprouvent des difficultés dans leur milieu de travail et peuvent finir par partir. De cette façon, en raison de l’incapacité à obtenir un emploi durable, ils sont condamnés à l’instabilité économique et émotionnelle que cela implique. Mais quelles sont alors ces difficultés auxquelles ils sont confrontés ?

Difficultés rencontrées par les personnes atteintes d’autisme au travail

Bien que le spectre de l’autisme soit très hétérogène et que le degré de fonctionnement varie considérablement d’un individu à l’autre, voici quelques-uns des principaux défis qui se posent dans les environnements de travail :

Surcharge sensorielle

Le cerveau des personnes autistes est hypersensible aux stimuli externes. Pour cette raison, des facteurs tels que l’éclairage, le bruit ou l’agitation sociale peuvent déclencher chez eux de l’anxiété et de l’inconfort.

Et c’est que, malgré le fait que la plupart des gens s’adaptent facilement à ces éléments de l’environnement, ceux qui ont un TSA n’atteignent pas cette adaptation sensorielle et sont de plus en plus dépassés et surchargés. Et cela génère non seulement un grand inconfort émotionnel, mais affecte également leur productivité et leur capacité à fonctionner socialement.

Pour cette raison, un environnement de travail dans lequel ces aspects ne sont pas pris en compte peut être extrêmement difficile.

Difficultés interpersonnelles

La cognition sociale est l’un des principaux domaines de difficulté des TSA. Pour cette raison, la personne peut avoir des difficultés à socialiser avec les patrons et les collègues (au travail et en dehors) et à comprendre la politique de l’entreprise.

Souvent, vous avez besoin d’aller à l’essentiel et n’aimez pas errer dans cette mer de subtilités et de conventions sociales implicites et improductives qui se produisent souvent dans les environnements de travail. De plus, il peut être difficile pour vous de travailler en équipe et de suivre les directives imposées par d’autres personnes.

Manque de structuration

La rigidité cognitive de l’autisme fait de l’adaptation au changement un véritable défi. Ainsi, un environnement mal structuré, dans lequel il n’y a pas de positions fixes, dans lequel de multiples tâches assignées coexistent et dans lequel tout est excessivement dynamique et imprévisible peut provoquer un grand inconfort.

De même, une personne atteinte de TSA qui travaillait parfaitement dans un poste de travail peut cesser de le faire s’il y a des changements dans la dynamique. Ce qui pour beaucoup de gens ne serait guère un inconvénient, devient un nid de poule insurmontable.

Camouflage

Une autre des difficultés auxquelles les personnes avec autisme sont confrontées sur le lieu de travail est l’épuisement produit par le camouflage.

Imaginez devoir jouer un rôle dans une représentation théâtrale pendant huit heures d’affilée, devoir constamment faire semblant et vous forcer à être et à faire ce que vous ne voulez pas. Ce besoin de se camoufler pour s’intégrer est épuisant et peut nécessiter de longues périodes de récupération par la suite.

Homme avec stress au travail travaillant
Les personnes atteintes de TSA s’épuisent souvent à essayer de se fondre dans les environnements de travail.

Comment aider les personnes atteintes d’autisme en milieu professionnel ?

Bref, une personne atteinte de TSA fait face chaque jour dans son environnement de travail à des stimuli intenses qui attaquent ses sens, à des interactions sociales difficiles à naviguer, à des changements brusques et accablants, et tout cela en jouant un rôle qui n’est pas naturel. Il est facile de comprendre alors pourquoi garder un emploi est si difficile.

Pour éviter que cela ne se produise, il faudrait commencer au stade scolaire, en assurant une bonne orientation qui permette aux gens de faire un bon choix de carrière. Et c’est que choisir un travail adapté aux besoins, aux intérêts et aux capacités personnelles est crucial.

De plus, les organisations devraient être plus conscientes et sensibles à ces défis et difficultés et faciliter certains ajustements et soutiens. Prendre soin de la stimulation sensorielle de l’environnement, proposer un enseignement structuré des tâches, communiquer directement et donner de l’autonomie seraient d’excellents apports.

Bref, si les entreprises prenaient soin et soutenaient la santé mentale de leurs travailleurs, ces difficultés de travail seraient grandement réduites.


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