Chaque deuil est une preuve de notre maturité

Chaque deuil est une preuve de notre maturité

Dernière mise à jour : 09 avril, 2017

Nous entendons habituellement parler du deuil comme du temps nécessaire pour nous remettre de la perte d’un être cher. Le plus commun est de le voir de ce point de vue, mais nous sommes conscient-e-s que nous vivons des deuils quotidiens, qui sont peut-être moins frappants, mais plus fréquents. De cette manière, nous grandissons et nous mûrissons en faisant face à différentes pertes et en intégrant les sentiments qu’elles font naître chez nous dans notre histoire personnelle.

Nous vous parlons ici d’un autre type de deuil, et c’est le deuil que nous vivons quand une relation amoureuse prend fin. Le processus que deux personnes vivent quand elles mettent fin à leur relation après quelque temps. Durant ce processus, au cours duquel nous pouvons être amené-e-s à nous sentir diminué-e-s, fragiles et incapables de continuer, des similitudes existent avec d’autres deuils, comme peut l’être le décès d’un être aimé.

Phases du deuil relationnel

Il est évident que chaque personne vit le deuil relationnel à sa manière, d’une certaine façon, et qu’il ne se vit pas de manière égale, quand c’est l’un des deux qui prend la décision, quand c’est une décision mutuelle ou quand cela a été causé par une trahison. Mais généralement, nous pouvons parler de différentes phases par lesquelles nous passons avec plus ou moins d’intensité :

  • Quand cette rupture intervient, nos émotions produisent tout d’abord un bouclier de protection contre la douleur, et il n’y a pas de meilleure façon de faire cela qu’en niant ce qui est arrivé. Quand on n’accepte pas ce qui est arrivé et quand on pense que quelque chose ne va pas bien. Cette manière de s’enfermer dans votre bulle ne vous permet pas de percevoir la réalité de manière objective.
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  • Au fur et à mesure que nous commençons à prendre conscience de ce qui est arrivé, le bouclier fait place à la bataille, une bataille interne et qui vous est propre, faite de colère et d’énervement. Ce qui ne fonctionnait pas auparavant commence à devenir inexplicable et par conséquent, viennent les questions telles que : “Qu’est-ce que j’ai mal fait ?”, “Comment a-t-il pu me faire ça ?”, “Peut-être que je me suis trompée dans mon choix”, etc.
  • À ce moment-là, vous commencez à assimiler vos raisonnements et à regretter l’être idéalisé, plus que le couple, et vient alors la tristesse réaliste associée à la rupture. La bataille interne s’est terminée, il n’y a plus rien contre quoi lutter. Le sentiment de douleur émotionnelle sera plus fort qu’à n’importe quelle phase, mais ce sera juste pour passer à la phase suivante.
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  • Après la tristesse, la vie commence à reprendre un sens naturel. L’autre personne existe et vous en êtes conscient-e, mais ce n’est pas pour cela que vous en souffrez. C’est une vérité objective que vous savez immuable et qui n’est pas un problème. Vous commencez à vous rappeler des gens qui vous aiment, car durant ce moment, ils vous l’ont fait savoir plus que vous ne l’espériez. Vous prenez conscience de la situation, c’est sûrement la meilleure et vous êtes prêt-e pour la dernière phase.
  • C’est à ce moment que vient le meilleur, le plus pratique. C’est le moment où vous regardez derrière vous et vous n’en tirez plus que des leçons. Une accumulation de situations que vous avez vécues ensemble et qui ont fait de vous une meilleure personne, avec de nouvelles qualités. Vous êtes tout à coup conscient-e que ce qui est arrivé n’est pas destructeur, que vous êtes quelqu’un de plus sage, et que vous ne souhaitez que des bonnes choses pour l’autre, car ce n’est pas un-e ennemi-e, mais ce fut un-e compagnon/compagne durant une partie du trajet de votre vie.
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L’apprentissage est l’objectif final du deuil

Au final, cela reste ni plus ni moins qu’un chemin durant lequel nous devons apprendre et vivre ce que nous avons à vivre, même si cela est dur, de la meilleure façon possible. Toute chose a deux faces, et l’une des deux est bonne, au minimum. Dans cet extrait du libre Hommes sans femmes, Murakami décrit parfaitement la dernière phase de ce deuil :

– Cela t’a semblé dur ?
– Quoi donc ?
– D’être tout à coup tout seul alors qu’avant, vous étiez deux.
– Parfois – répondis-je sincèrement.
– Mais tu ne crois pas que tant que tu es jeune, d’une certaine manière, il est nécessaire de vivre des périodes tristes et difficiles comme celle-ci ? C’est-à-dire comme une partie du processus de maturation.
– Tu crois ça ?
– C’est comme un arbre : pour grandir de manière forte et robuste, il a besoin de passer des hivers durs. Si le climat était chaud et doux, il n’aurait que quelques fines branches.

 


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