Cyberharcèlement en classe, que faire ?

Vous êtes-vous déjà senti persécuté à l’école ? Chaque année, des millions d’enfants sont humiliés par leurs pairs. C’est pourquoi nous voulons aujourd’hui parler de ce que nous pouvons faire pour prévenir le cyberharcèlement.
Cyberharcèlement en classe, que faire ?

Dernière mise à jour : 03 mars, 2023

Vous êtes-vous déjà senti persécuté en classe ? Malheureusement, le harcèlement a toujours existé mais il brise désormais les murs qui servaient auparavant de protection. WhatsApp, Instagram, TikTok et d’autres réseaux sociaux sont des outils qu’utilisent fréquemment les harceleurs pour rendre visibles leurs actes malveillants. Le harcèlement et le cyberharcèlement en classe ont le potentiel de créer des blessures qui sont brûlées dans le cerveau des enfants.

La réalité exige une réflexion sur ce qu’est réellement le harcèlement. Il s’agit de l’ensemble des comportements qui impliquent la persécution, à la fois physique et verbale, ainsi que psychologique, d’un élève. Ces agressions peuvent se produire d’une personne à une autre ou d’un groupe envers une personne choisie comme victime d’agressions répétées.

“Au cours des deux dernières décennies, nous avons assisté à une plus grande prise de conscience et à une prise de conscience sociale des conflits scolaires.”

-Lucas-Molina-

cyberharcèlement
Le cyberharcèlement nuit à l’estime de soi des enfants ainsi qu’à leur capacité à établir des relations.

Cyberharcèlement en classe

Le harcèlement englobe un ensemble d’actions intentionnelles et négatives qui placent la personne harcelée dans une position de victime. Il englobe trois composantes : l’intention dans l’agression, le caractère répétitif de l’action et le déséquilibre de pouvoir entre l’intimidateur et l’intimidé.

Le cyberharcèlement ou ciberbullying est un sous-type de harcèlement. Il se caractérise par le fait que l’agression se produit via les smartphones et les réseaux sociaux. Par conséquent, sa portée est plus grande parce que l’agression est visible par plus de personnes. La victime est par ailleurs incapable d’échapper à la situation dans laquelle elle est harcelée, humiliée et intimidée. Le délinquant se cache souvent derrière l’anonymat que peut offrir Internet et devient invisible. Le harcèlement sur les réseaux sociaux peut même être permanent.

Des études indiquent que les élèves se sentiraient moins enclins à intimider dans des contextes moins permissifs avec ce type de comportement. Dans le même temps, des niveaux plus importants de harcèlement s’observèrent dans les classes comptant un plus grand nombre d’élèves. Au contraire, des niveaux inférieurs d’intimidation ont été observés dans les classes où les élèves se sentent soutenus et entretiennent de bonnes relations avec les enseignants.

“Les établissements aux climats sûrs, positifs et chaleureux, qui ont des règles claires et partagées contre le harcèlement, sont des facteurs de protection contre le cyber-harcèlement”.

-Morin-

Que faire? Quelques recommandations

Les données que nous traitons nous indiquent qu’environ 90 % des victimes subissent le harcèlement sous ses deux modalités : le face-à-face traditionnel et le cyberharcèlement . Les experts proposèrent donc que la meilleure approche consiste à promouvoir sa prévention, tout en renseignant sur la façon d’être « plus en sécurité sur Internet » et sur les aspects liés à la citoyenneté numérique.

Parmi les recommandations pour la prévention du harcèlement figurent celles proposées par Fonseca (2021) :

1. L’adoption d’une approche globale (whole-school-aproach) est essentielle

Les initiatives impliquant l’ensemble de la communauté éducative s’avérèrent plus susceptibles de réduire le cyberharcèlement. En plus d’intervenir en classe, il est important d’offrir une éducation à la prévention aux enseignants, à la famille et aux autres intervenants de l’établissement.

“L’engagement et l’implication de l’école dans la prévention du harcèlement et du cyber-harcèlement sont des facteurs importants qui contribuent à sa réduction. Le soutien des administrations publiques concernées est pour cela essentiel.”

-Sainio-

2. Commencer dès l’école primaire

Plus la prévention commence tôt, mieux c’est. De plus, il faut tenir compte des caractéristiques évolutives des élèves, comme le rôle des pairs ou des membres de la famille selon l’âge.

La recherche suggère que l’efficacité des programmes de prévention diminue à mesure que les élèves vieillissent. C’est l’une des raisons pour lesquelles il y a une augmentation des cas chez les élèves de l’enseignement secondaire.

La prévention consiste à arrêter le problème avant qu’il ne se produise. Si nous implantons des programmes de prévention du cyberharcèlement dans l’enseignement secondaire, nous ne ferons pas de prévention, mais nous interviendrons. L’objectif est d’éradiquer le harcèlement.

3. Perspective de genre

Selon les experts, il est nécessaire de faire de la prévention dans une perspective de genre. Les garçons sont souvent ceux qui jouent le rôle d’intimidateur, tandis que les filles souffrent davantage de cyberharcèlement.

Il existe des différences entre les sexes dans le harcèlement. Ils ont peu à voir avec la socialisation ou les attentes comportementales associées aux garçons et aux filles, mais avec le fait que les garçons, dans leur processus naturel de socialisation, utilisent l’agressivité pour exercer un pouvoir dans les relations au sein de leur groupe de pairs.

“La plus grande empathie observée chez les filles pourrait jouer un rôle protecteur, tandis que la plus grande prise de risque des garçons à la puberté pourrait être un facteur de risque.”

-Lucas-Molina-

cyberharcèlement
Le cyberharcèlement peut mener à l’anxiété et à la dépression.

4. Renforcer le lien entre les élèves et avec l’école

Le harcèlement est souvent une intimidation de groupe. Environ 90 % des situations de harcèlement se produisent généralement entre pairs d’un même groupe. Il est donc essentiel de promouvoir des relations positives entre pairs par le biais d’activités participatives.

Parmi les activités que nous pouvons inclure, il y a le travail coopératif, qui améliore les aspects de la relation “élève-élève” et “élève-enseignant”. Aussi, pour favoriser un climat sécuritaire, chaleureux et positif en classe, il est très important que le lien des élèves avec leur école soit soit satisfaisant. Le sentiment d’appartenance à l’institution est un facteur pertinent ici.

“Il ne peut y avoir de cohabitation scolaire sans réelle inclusion scolaire”.

-Llorent-

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  • Pedrero, F. E. (2021). Manual de Tratamientos Psicológicos. Infancia y Adolescencia. Pirámide.
  • Rivadulla López, J. C., & Rodríguez Correa, M. (2019). Ciberacoso escolar: experiencias y propuestas de jóvenes universitarios. RIED. Revista iberoamericana de educación a distancia.
  • Ramírez, F. C., & Hernández, F. J. R. (2017). Medidas relativas al acoso escolar y ciberacoso en la normativa autonómica española. Un estudio comparativo. Revista Electrónica Interuniversitaria de Formación del Profesorado, 20(1), 113-126.

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