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Chavela Vargas : biographie d'une icône mexicaine

4 minutes
La voix et l'interprétation de Chavela Vargas ne ressemblent à aucune autre de son genre. Découvrez sa biographie.
Chavela Vargas : biographie d'une icône mexicaine
Gema Sánchez Cuevas

Relu et approuvé par Psychologue Gema Sánchez Cuevas

Écrit par Edith Sánchez
Dernière mise à jour : 15 mai, 2023

Chavela Vargas est l’une de ces femmes qui n’existent qu’une fois par siècle. Elle fut la grande icône de la musique mexicaine et une figure qui a traversé la vie en suscitant l’admiration des uns et la surprise des autres. Sa voix et le sentiment qu’elle insufflait à chacune de ses interprétations constituent un héritage précieux pour l’histoire de la musique.

L’un des aspects curieux à propos de Chavela Vargas, l’icône mexicaine, est que son nom n’était pas Chavela et qu’elle n’est pas née au Mexique. Son véritable nom est Maria Isabel Anita Carmen de Jesús Vargas Lizano et elle est née dans un petit village du nom de San Joaquin de Flores, dans la province d’Heredia (Costa Rica). C’est à elle que nous devons la célèbre phrase « Nous, mexicains, naissons là où nous voulons naître ».

« Quand on est vrai, on s’impose ».

-Chavela Vargas-

Elle a commencé sa carrière musicale assez tardivement, vers l’âge de 30 ans, et a séduit dès le début avec sa voix rauque, simulant un homme ivre, ainsi qu’avez le minimalisme musical qui l’a amenée à chanter en n’étant accompagnée que d’une guitare.

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Chavela Vargas et le cœur brisé de son enfance

Chavela Vargas est née le 17 avril 1919 au Costa Rica, et eut une enfance triste. Sa famille était excessivement religieuse et pleine de préjugés. Chavela n’était pas comme les autres filles : quelque chose ne coïncidait pas dans son apparence et ses parents avaient honte d’elle. Lorsqu’il y avait une visite, ils lui demandaient de se cacher.

Elle commença à chanter dès l’âge de 8 ans et ne s’arrêta jamais. Chavela ne jouait pas avec les poupées ; elle était renfermée et solitaire. Ses parents divorcèrent alors qu’elle était encore très jeune. Aucun des deux ne voulait s’occuper de cette jeune fille qui chantait avec son âme. Elle partit donc vivre avec son oncle et sa tante et, peu de temps après, tomba malade de la polio.

À l’âge de 17 ans, lasse de ces déchirements, elle partit au Mexique en quête d’une nouvelle vie. Elle commença alors à chanter dans des boîtes de nuit, vêtue de talons hauts et parfaitement maquillée. Elle dira plus tard qu’elle se sentait « comme un travesti » quand elle le faisait.

Par la suite, elle décida rapidement de se couper les cheveux, de mettre des pantalons – qui, à l’époque, n’étaient pas portés par les femmes et d’enfiler un poncho pour chanter. Bien évidemment, elle intégra un revolver à sa ceinture afin qu’il n’y ait aucun doute sur le message à transmettre.

Une empreinte dans la musique mexicaine

José Alfredo Jiménez, le grand compositeur et interprète mexicain, était fasciné par sa présence sur scène. Ils devinrent ainsi amis et « compagnons de tournée ». Elle tourna beaucoup avec lui et c’est probablement à cette époque qu’elle prit goût à l’alcool. Ils se produisaient dans les clubs et les cabarets, mais jamais dans les grands théâtres.

C’est pendant cette période qu’elle rencontra la célèbre peintre Frida Kahlo avec qui elle entretint apparemment une relation sentimentale. Ce ne fut d’ailleurs pas sa seule amante. Néanmoins, ses flirts amoureux n’étaient pas très connus car ils se déroulaient presque tous dans le secret.

Plus tard, elle fut dévastée par la mort de José Alfredo Jiménez qui la fit plonger dans l’alcoolisme. Elle se retira alors complètement de la scène et vécut de la charité de ses amis et connaissances. Deux de ses amies l’aidèrent à sortir de ce gouffre, puis elle partit dans un pays qui deviendra cher à son cœur : l’Espagne.

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La fin d’une vie, le début d’une légende

C’est en Espagne qu’elle commença une nouvelle étape de sa vie, comblée et heureuse. Son ange gardien et promoteur fut le célèbre cinéaste Pedro Almodovar. Ce dernier a d’ailleurs déclaré que les chansons de Chavela Vargas le faisaient pleurer depuis longtemps. Lorsqu’il la rencontra personnellement, ils devinrent des amis proches. Plusieurs de ses chansons furent même utilisées dans les films de ce réalisateur espagnol.

L’Espagne donna une nouvelle projection à sa carrière et à sa vie. Elle y construisit des amitiés éternelles : Joaquin Sabina, par exemple, Almodovar ou encore Miguel Bosé. Elle eut également de grands amis au Mexique, comme Gabriel Garcia Marquez avec qui elle dînait une fois par an, où qu’ils se trouvent.

À l’âge de 80 ans, Chavela fit un saut en parachute. À 90 ans, elle faisait encore salle comble. Et, à 94 ans, elle trouva la mort dans son cher Mexique, après un voyage tortueux en Espagne au cours duquel elle avait pratiquement fait ses adieux. Elle mourut un dimanche, comme elle le souhaitait : elle l’avait dit, elle ne voulait pas « gâcher le weekend de quelqu’un ».


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  • Le Franc, R. (2009). Chavela Vargas:” la ídola”. Revista Herencia, 22(2).

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