A quel moment peut-on considérer qu’un-e adolescent-e souffre du trouble des conduites ?

A quel moment peut-on considérer qu’un-e adolescent-e souffre du trouble des conduites ?
Laura Reguera

Rédigé et vérifié par Psychologue Laura Reguera.

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Tous les enfants font des choses qui, à un moment ou à un autre, peuvent paraître inappropriées aux yeux des adultes. Cela veut-il pour autant dire qu’ils souffrent du trouble des conduites ? Pensez à votre propre adolescence… N’avez-vous pas eu un comportement que vous jugez aujourd’hui comme problématique ou dangereux ?

Donc, comment pouvons-nous différencier un comportement occasionnel d’une pathologie psychologique. Etant donné les conséquences que cette pathologie engendre, il est important d’en connaître les symptômes. Ainsi, si nous pensons qu’une personne peut en souffrir, nous pourrons avoir recours à des professionnel-le-s qualifié-e-s et en mesure de nous aider.

« Ne faire aucune action contraire aux règles est le chemin vers le bon comportement. »

– Confucius –

Le trouble des conduites est défini par le schéma comportemental

La première chose dont il faut être conscient-e a été évoquée dans les premiers paragraphes : une chose est que,  les comportements que nous expliquerons ensuite aient été réalisés à un  certain moment ou de manière ponctuelle, et une autre chose bien différente, est qu’une personne agisse de cette façon de manière fréquente .

Un modèle comportemental répétitif et inapproprié à l’âge de la personne est associé au trouble des conduites. Un modèle qui sera caractérisé par la violation fréquente des normes sociales basiques de cohabitation, qui sont acceptées et respectées dans la culture à laquelle l’individu appartient. De plus, il viole les droits basiques d’autres personnes.

« La culture engendre le progrès et sans elle, on ne peut réclamer aux peuples aucune conduite morale. »

-José Vasconcelos-

Pour considérer qu’il y a un trouble des conduites, ces comportements doivent être effectués au cours de la dernière année. Il faut être conscient-e qu’ils engendrent des conséquences innombrables pour les mineur-e-s qui les pratiquent et pour celleux qui les entourent. La situation familiale se complique, devenant dans certains cas insoutenable.Mais pas seulement, les relations sociales se voient également lésées. Les jeunes peuvent également avoir des problèmes d’ordre légal.

Quelles conduites sont caractéristiques du trouble des conduites ?

Les 15 conduites que ces jeunes ont pour habitude de pratiquer se regroupent en 4 groupes : agression de personnes et d’animaux, destruction de la propriété, mensonge ou vol et non-respect grave des règles. Ci-dessous, nous verrons de manière plus détaillée une liste de ces comportements. Un-e jeune atteint-e du trouble ne doit pas avoir réalisé tous ces actes, mais pour prendre en compte le trouble des conduites, iel doit en avoir réalisé au moins trois.

« Je ne serai pas celui qui avec des mots remplacera mes actes, mais ce seront mes actes qui expliqueront mon comportement. »

-Luis Cabrera-

Agression de personnes et d’animaux

  • Harcèle, menace ou intimide les autres fréquemment.
  • Amorce des bagarres fréquemment.
  • A utilisé une arme susceptible de provoquer de sérieuses blessures à des tiers.
  • A exercé de la cruauté physique sur des personnes.
  • A exercé de la cruauté physique sur des animaux.
  • A volé en se confrontant à une victime.
  • A violé sexuellement quelqu’un.

Destruction de la propriété :

  • A mis le feu délibérément et avec intention de provoquer de lourds dommages.
  • A détruit délibérément la propriété de quelqu’un, mais sans recours au feu.

Mensonge ou vol :

  • A envahi la maison, l’immeuble ou le véhicule de quelqu’un.
  • Ment fréquemment pour obtenir des objets ou des faveurs, ou pour contourner ses obligations.
  • A volé des objets de valeur non banals sans se confronter à la victime.

Non-respect grave des règles :

  • Sort fréquemment la nuit malgré l’interdiction de ses parents, en commençant avant 13 ans.
  • A passé une nuit hors de sa maison sans l’autorisation alors qu’iel vivait chez ses parents ou dans une famille d’accueil, au moins 2 fois ou une fois si l’absence était prolongée.
  • Sèche l’école fréquemment, en commençant avant 13 ans.

Les jeunes qui ont recours à ces comportements de manière persistante ont pour habitude d’avoir des émotions pro-sociales (émotions qui facilitent la compréhension de l’état émotionnel des autres) limitées, ce qui peut entraîner une absence de remords, une insouciance de sa performance, des sentiments superficiels ou déficients, ou même une insensibilité pour les autres et une absence d’empathie.

Comme nous pouvons l’imaginer, les conduites de ces jeunes peuvent causer des dommages importants et présumer un problème grave . Mais cela ne veut pas dire qu’on ne peut rien y faire. Au contraire, il est très important de prendre les cartes en main pour résoudre le problème. Si, en lisant cet article, vous avez associé des faits à une situation que vous vivez chez vous, n’en doutez pas… Cherchez un-e psychologue adapté-e et laissez le/la évaluer la situation !


Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.