7 séries à suspense reposant sur des faits réels

Les séries à suspense sont parfois inspirées de faits réels. Nous vous invitons ici à découvrir 7 d'entre elles.
7 séries à suspense reposant sur des faits réels
Cristina Roda Rivera

Rédigé et vérifié par Psychologue Cristina Roda Rivera.

Dernière mise à jour : 22 décembre, 2022

Les meilleures séries à suspense reposant sur des événements réels nous offre deux « avantages ». Pouvoir profiter d’une fiction et d’autre part apprendre des données sur le contexte et l’époque dont s’inspire la série.

Nous pensons que les histoires à suspense ou Thriller que nous voyons à l’écran sont préfabriquées et différentes de la vraie vie. Mais il n’en est rien. Les meilleures séries de suspense reposant sur des événements réels montrent que ce genre trouve sa meilleure inspiration dans la vie réelle.

Voir ces histoires à l’écran divertit, étonne, intrigue et nous motive à en savoir davantage sur des événements qui se sont véritablement déroulés. Nous plongeons dans les histoires et dans leur contexte en raison d’un sentiment logique d’intérêt et d’affliction. Non à cause d’une morbidité jaunâtre.

Nous présenterons dans cet article quelques-unes des meilleures séries à suspense reposant sur des histoires vraies et particulièrement intéressantes pour leur valeur historique et humaine. Ces séries ont la capacité de nous rapprocher de dures réalités sans tomber dans la tentation du sensationnalisme.

Laëtitia ou la fin des hommes (Filmin), une série à suspense basée sur des faits réels

Le meurtre de Laëtitia Perrais a choqué la France en 2011. La jeune femme a été agressée et tuée par Tony Meilhon, condamné à la prison à vie en 2013.

Le réalisateur Jean Xavier de Lestrade a décidé de s’inspirer de cette actualité pour créer la série Laëtitia ou la fin des hommes (6 épisodes de 45 minutes) sur France 2. L’audience a été incroyable.

Il s’est basé sur le livre Laetitia ou la fin des hommes d’Ivan Jablonka qui a reçu le Prix Médicis. Pour éviter les polémiques, le tournage n’a pas eu lieu à Pornic, la ville où tout s’est déroulé en 2011, mais à la Baie de Somme (Dunkerque ou Le Crotoy) au printemps 2019.

La série reconstitue le calvaire de cette jeune femme maltraitée depuis l’enfance. La contextualisation des événements est spectaculaire. Cette série nous fait également voir Laëtitia autrement que comme une femme de plus qui apparaît dans les journaux. Elle nous montre les détails les plus effrayants de sa mort.

Pourquoi Laetitia (Marie Colomb) a-t-elle été séduite par ce violeur à répétition ? C’est quelque chose que le gendarme en charge de l’enquête, le formidable Yannick Choirat, ne cesse de se demander. Il s’agit de la rencontre de deux trajectoires unies par la violence. Il ne s’agit pas seulement de déterminisme social, mais de patriarcat : il finit par l’assassiner parce qu’elle dit non.

Dans leur regard (Netflix)

Dès les premières scènes de Dans leur regard sur Netflix, nous devenons que la mini-série va être douloureuse. “L’histoire des cinq de Central Park ” de 1989 est une version humanisée de l’une des affaires judiciaires les plus négligées de l’histoire américaine.

La certitude de son innocence fait que sa descente aux enfers nous blesse. Nous la ressentons dès la manipulation des faux aveux qui ouvrent la mini-série. La médiatisation accablante de la pensée de groupe qui s’ensuit nous touche également.

Le premier épisode se concentre sur le crime lui-même et sur les arrestations de cinq jeunes âgés de 14 à 16 ans. Il s’agit d’Anton McCray (Caleel Harris), Yusef Salaam (Ethan Herisse), Raymond Santana (Marquis Rodríguez), Kevin Richardson (Asante Blackk) et Korey Wise (Jharrel Jerome).

Ils sont tous arrêtés après que Trisha Meili, une banquière âgée d’une vingtaine d’années a été violée et laissée presque morte à Central Park. Un intense interrogatoire sur l’affaire a ensuite lieu auprès de chacun des garçons.

La vague d’attention médiatique atteint son apogée lorsque Donald J. Trump, alors magnat de l’immobilier local, achète les annonces pleine page dans quatre publications new-yorkaises appelant au retour de la peine de mort afin d’exécuter les garçons.

DuVarney dresse un portrait dévastateur du traitement des garçons et des extrêmes auxquels ont recours les procureurs pour forcer les faits à s’adapter à leur récit. La résolution finale de l’affaire a eu lieu treize ans après le crime, lorsqu’un homme du nom de Matías Reyes avoue le viol.

Honour (Filmin)

Honour raconte le cas du viol, de la torture et du meurtre de Banaz Mahmod, 20 ans, en 2006 par cinq membres de sa famille. Il concentre néanmoins son attention sur l’admirable détermination de l’inspecteur Caroline Goode à traduire en justice les assassins de Mahmod.

Ce n’est pas un récit de sauveurs blancs. Le thème central est l’échec lamentable de la police à protéger un citoyen britannique terrifié qui a demandé leur aide à cinq reprises.

Il existe deux problèmes de police bien enracinés. D’une part, la misogynie qui alimente la violence « reposant sur l’honneur » dans un petit nombre de communautés. D’autre part, le racisme institutionnel qui couve au sein de la police. Ensemble, ils créent le breuvage toxique qui a menéa u meurtre brutal d’une jeune femme pour avoir embrassé son petit ami devant une station de métro.

Trois jours avant sa disparition, elle avait remis une liste sur laquelle figuraient tous les hommes de sa famille qui, selon elle, avaient l’intention de la tuer. Et la police n’a rien fait. Une officier qui lui a rendu visite à l’hôpital après qu’elle a été agressée par son père l’a même qualifié « d’hystérique ».

Il y a également une vidéo dans laquelle Banaz fait une déclaration dans un commissariat dans laquelle elle déclare : “A l’avenir, s’il m’arrive quelque chose… c’est eux ». Il ne s’agit pas d’un élément de dramatisation. La bande vidéo existe réellement.

22 juillet (Filmin)

Cette série norvégienne ne doit pas être confondue avec le film norvégien également très populaire Utoya, 22 juillet, sur le même thème. La mini-série 22 juillet est une série dramatique à suspense. Elle se compose de six épisodes diffusés pour la première fois sur NRK1 en 2020 et est disponible sur SVT Play, et sur la plateforme Filmin en Espagne.

La série suit les parties intéressées avant, pendant et après les attentats terroristes en Norvège en 2011. Reposant sur diverses expériences réelles, la série de Sarah Johnsen (Occupied) met en lumière les attentats terroristes d’Oslo et d’Utoya en 2011 sous différents angles. Les personnages de la série ont frôlé la tragédie car leur métier l’exigeait.

La série télévisée montre l’effet domino de l’explosion d’une bombe dans le quartier gouvernemental d’Oslo et du massacre d’Utøya. Les personnages principaux de la série sont Anine (journaliste à Aftenposten), Anne Cathrine (anesthésiste à l’hôpital Ullevål), E claim (policier du district de police de Nordre Buskerud), Helga (enseignante à l’école Henningsvær dans le nord de la Norvège) et Mads (blogueur d’extrême droite sur le site Breidablikk).

Tous les personnages sont fictifs. Mais ont été inspirés de ce que les créateurs ont appris lors de la préparation de la série.

The hunt for a killer (Filmin)

Si vous aimez les enquêtes policières avec de nombreux détails qui ne vous font pas tomber dans l’ennui, cette série réalisée par Mikael Marcimain est pour vous. Elle est inspirée de vraies enquêtes sur des homicides qui ont eu lieu dans le sud de la Suède entre 1989-2004. Le travail de la police s’éloigne ici des spectacles emprunts d’adrénaline auxquels nous sommes habitués.

La série met en vedette Anders Beckman (Midsommar) dans le rôle de Per-Åke Åkesson, Lotten Roos (Wallander) dans le rôle de Monica Olhed et avec Magnus Schmitz dans le rôle du tueur Ulf Olsson. La chaîne suédoise Yellow Bird a diffusé en premier la série. Plusieurs pays la diffusent à l’heure actuelle. La BBC va également la diffuser prochainement.

La série en six parties tourne autour d’un cas froid et effrayant. En mars 1989, une fillette de 10 ans, Helen Nilsson, a été kidnappée et tuée à Hörby, dans le sud de la Suède, un événement qui a choqué la nation.

Pendant 16 ans, l’enquête n’a abouti à aucune résolution, créant un fossé entre la communauté et les forces de l’ordre. Il y avait environ 20 pédophiles présumés vivant à Hörby la nuit de mars 1989 où Helen a disparu.

La mini-série suit les policiers Per-Åke Åkesson et Monica Olhed. Ils dirigent une équipe d’enquête qui a résolu précédemment plusieurs meurtres dans le sud de la Suède. Contre toute attente, ils ont reçu comme mission de retrouver enfin le responsable du meurtre de la jeune fille.

The Pacific  (HBO Espagne)

The Pacific est une mini-série puissante et très visuelle réalisée par deux personnes que l’on peut considérer comme des professeurs de l’histoire d’Hollywood, Tom Hanks et Steven Spielberg. La série rappelle Band of Brothers, une série également réalisée par Spielberg, Hanks et HBO, en 2001. Cette dernière affichait déjà la même intensité audiovisuelle et la même sévérité psychologique.

Les deux séries nous plongent dans l’action au sol, bruyante et anarchique, de la Seconde Guerre mondiale, lorsque les pilotes de drones et les combats de jeux vidéo étaient encore de la science-fiction. Mais The Pacific présente quelques différences significatives avec Band of Brothers, qui est sortie deux jours avant le 11 septembre.

Les hommes des îles du Pacifique se retrouvent dans un environnement qui leur est largement étranger. Ils font face à des défis différents de ceux des soldats en Europe, avec des pluies incessantes, une chaleur humide et des insectes de la jungle.

La série est également une évocation poignante de 10 heures de batailles internes féroces. En effet, les Marines qui luttent dans le Pacifique après Pearl Harbor, luttent pour rester humains ou du moins pour ressentir qu’ils sont humains.

Lorena, une série documentaire à suspense (Amazon Prime Video)

Lorena Bobbit avait 24 ans et était une immigrante relativement récente aux États-Unis lorsqu’à l’été 1993, après des années d’intenses violences physiques et mentales de la part de son mari, John Wayne Bobbitt, elle décide de prendre un grand couteau de cuisine, de s’approcher de son époux endormi et de lui couper le pénis.

Le documentaire modifie radicalement notre façon de voir un événement historique important. En effet, “Lorena”, diffusée sur Amazon Prime Video, récupère l’histoire de Lorena Bobbitt dans les tabloïds, ainsi que les traits d’humour liés à ce qu’elle fait à son mari.

Produit par Jordan Peele et réalisé par Joshua Rofé, Lorena pointe du doigt une industrie médiatique qui accordait plus d’attention à John Wayne qu’à la femme qu’il maltraitait et violait régulièrement.

La série va même jusqu’à pointer du doigt cette industrie à travers l’angle #MeToo, nous montrant subtilement des images de personnes comme Charlie Rose et Matt Lauer qui racontent et se moquent de l’histoire, nous rappelant ainsi que celui qui raconte une histoire a la même importance que l’histoire elle-même.


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