5 merveilleux micro-récits bouddhistes qui vous rendront plus sage
“Bouddhisme” provient du mot “bouddhi”, qui signifie éveiller. Pour cette raison, la philosophie bouddhiste se considère comme étant la philosophie du “processus d’éveil”.
Un processus grâce auquel nous ouvrons non seulement les yeux, mais également le reste de nos sens et notre intellect de façon complète à l’aide de différents moyens. Les micro-récits en font partie.
Vous trouverez dans cet article 5 micro-récits bouddhistes vous invitant à laisser de côté l’apathie, à développer une plus grande compréhension et à devenir une personne plus sage.
Nous espérons que ces petits récits vous plairont et que vous ressentirez la sagesse qu’ils dégagent.
Le bouddhisme nous apprend que, au lieu de cultiver l’amour et la bonté, nous devrions essayer de développer notre capacité intellectuelle pour atteindre un jugement clair.
La tasse de thé
Nan-In, un maître japonais du XIXème siècle, reçut un jour la visite d’un professeur d’université américaine qui désirait s’informer à propos du Zen.
Pendant que Nan-In préparait du thé silencieusement, le professeur étalait à loisir ses propres vues philosophiques.
Lorsque le thé fut prêt, Nan-In se mit à verser le breuvage brûlant dans la tasse du visiteur, tout doucement.
L’homme parlait toujours et Nan-In continua de verser le thé jusqu’à ce que la tasse déborde.
Alarmé à la vue du thé qui se répandait sur la table, ruinant la cérémonie du thé, le professeur s’exclama : « Mais la tasse est pleine ! Elle n’en contiendra pas plus ! »
Tranquillement, Nan-In répondit: « Vous êtes comme cette tasse, déjà plein de croyances et d’idées préconçues. Comment pourrais-je vous parler du Zen ? Pour pouvoir apprendre, commencer par vider votre tasse ! ».
Le premier de ces petits récits bouddhistes nous enseigne qu’avec un esprit rempli de préjugés, il est impossible d’apprendre et de prendre en considération de nouvelles croyances.
Il est nécessaire de se “vider” des vieux préceptes et de s’ouvrir à de nouveaux apprentissages.
Le cadeau
Il était une fois un religieux qui avait quitté sa maison et abandonné ses richesses pour enseigner la Voie. On appelait cet homme le Bouddha.
Un jour alors qu’il parlait sur une place publique, un homme s’approcha pour l’écouter.
Il avait entendu dire que le Bouddha gardait toujours un grand amour et une grande bienveillance pour les êtres.
La bonté du Bouddha agaçait cet homme, alors il se mit à l’injurier.
Mais le bouddha resta paisible.
Il écouta cet auditeur qui hurlait de plus en plus.
Lorsqu’il eut fini et qu’il reprit son calme, le Bouddha lui demanda :- Si tu fais un cadeau à un homme et que cet homme n’en veut pas, que fais-tu de ce cadeau ?
– Je le reprends !
– De la même manière, si tu adresses des injures à une personne et que celle ci ne les reçoit pas, tu peux les remporter car celui qui ne reçoit pas ton cadeau ne peut pas être ébranlé.
Celui qui jette la poussière contre quelqu’un dans le sens opposé au vent ne salit pas l’adversaire mais son propre corps.
De même quand on fait une mauvaise action c’est à soi-même qu’on fait du tort.
Les deux moines et la belle jeune femme
Deux moines Zen s’apprêtaient à traverser une rivière. Ils rencontrèrent une très belle jeune femme qui désirait aussi traverser, mais elle avait peur. Aussi l’un des moines la prit sur ses épaules et la porta sur l’autre rive.
Son camarade était furieux. Il ne dit rien, mais il bouillonnait à l’intérieur : c’était interdit ! Un moine bouddhiste ne devait pas toucher une femme. Et non seulement il l’avait touchée, mais il l’avait portée sur ses épaules.
Les kilomètres passèrent. Lorsqu’ils atteignirent le monastère, en franchissant la porte, le moine en colère se retourna vers son compagnon et lui dit :
– Eh bien, je vais devoir parler de cette affaire au Maître et tout lui raconter. Ce que tu as fait est interdit !
Le premier moine s’étonna:
– De quoi parles-tu, qu’est-ce qui est interdit ?
– L’as-tu oublié ? demanda le second. Tu as porté cette belle jeune femme sur tes épaules !
Le premier moine rit et dit :
– Oui, je l’ai portée.
Mais je l’ai laissée près de la rivière, à des kilomètres en arrière. Mais toi, es-tu encore en train de la porter !
Ce troisième récit bouddhiste nous aide à comprendre que parfois nous restons accroché au passé, à des émotions de culpabilité ou de ressentiment et que nous leur accordons souvent plus d’importance que ce qu’il s’est réellement passé.
En acceptant que l’incident ne fasse pas partie de notre présent, nous pouvons enlever un grand poids émotionnel de nos épaules.
L’intelligence
Un soir, Rabiya examinait le sol devant sa cabane.
– Que cherches-tu, Rabiya ? demandèrent les voisins.
– J’ai perdu mon aiguille, répondit la vieille femme.
Les voisins se mirent à chercher avec elle. Quelqu’un dit :
– Rabiya, il va faire nuit, nous n’aurons pas le temps de ratisser toute la rue. Essaie de te souvenir où tu as laissé tomber cette aiguille.
– Je l’ai perdue chez moi, dans ma maison, fut la réponse.
– Mais alors, s’étonnèrent les voisins, pourquoi chercher dans la rue ?
– Parce qu’ici il y a de la lumière, expliqua Rabiya, tandis que chez moi il fait noir.
– Voyons, Rabiya, protesta quelqu’un, même avec de la lumière tu ne trouveras pas une aiguille qui n’est pas là. Rentre plutôt chez toi et allume la lampe !
Rabiya se mit à rire :
– Vous êtes bien malins lorsqu’il s’agit de choses triviales ! Quand donc utiliserez-vous votre intelligence pour vivre en profondeur ? Je vous vois tous chercher au dehors ce que vous avez perdu au dedans.
Croyez-vous pouvoir trouver la félicité dans le monde extérieur ? L’avez-vous donc perdue quelque part hors de vous-même ?
Rabiya planta là ses voisins penauds et rentra chez elle.
Ce récit bouddhiste nous rappelle que souvent, par commodité, nous recherchons à l’extérieur ce qui réside à l’intérieur de nous.
Pourquoi cherchons-nous tant le bonheur à l’extérieur ? Peut-être l’avons-nous perdu là-bas ?
Nous ne sommes pas les mêmes
À l’époque, personne ne faisait autant preuve de bienveillance et de compassion que Bouddha. Parmi ses cousins, il y a avait Devadatta, qui était toujours jaloux du maître et qui faisait toujours tout son possible pour qu’il se retrouve au mauvais endroit au mauvais moment, bien disposé à l’assassiner.
Un jour où Bouddha se promenait tranquillement, son cousin Devadatta lui lança une grosse pierre depuis le haut de la colline. Celle-ci tomba à côté de Bouddha et Devadatta ne parvint donc pas à lui ôter la vie.
Bouddha, se rendant compte de ce qu’il venait de se produire, resta impassible, sans même perdre son sourire.
Le lendemain, Bouddha croisa son cousin et le salua affectueusement. Très surpris, Devadatta lui demanda : “Tu n’est pas fâché contre moi ?”. “Non, bien sûr que non”, lui assura Bouddha.
Ébahi, Devatta renchérit : “Pourquoi ?”, et Bouddha lui répondit : “Parce que ce n’est pas toi qui a lancé la pierre et que ce n’est pas moi qui était là lorsqu’elle a été lancée”.
“Pour celui qui sait voir, tout est transitoire ; pour celui qui sait aimer, tout est pardonnable.”– Krishnamurti –
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