Vouloir en dire beaucoup et savoir qu'il vaut mieux ne rien dire

Vouloir en dire beaucoup et savoir qu'il vaut mieux ne rien dire

Dernière mise à jour : 06 février, 2017

Excepté de l’amour, on n’a jamais autant parlé d’un sujet que des mots, parce que les mots et le silence cherchent toujours un équilibre.

Un proverbe chinois dit : “Si ce que tu as à dire n’est pas plus beau que le silence, alors tais-toi”.

Nous avons tous vécu ce moment précis où l’on sent qu’une conversation doit s’achever où, pourtant, on continue, et tout finit mal.

Nous voulons dire trop de choses sans réfléchir aux conséquences, sans être conscients que parfois, il vaut mieux se taire.

Si avant de parler, nous nous rendions compte que quand nous parlons et nous émettons des jugements et des opinions, nous révélons le fond de notre personnalité, et que nous nous jugions nous-mêmes, nous ne laisserions probablement pas notre langue aller plus vite que notre pensée.

Trop en dire

Entre amis, entre membres d’une famille et personnes que l’on aime, il arrive souvent que l’on ne fasse pas attention à la façon dont on parle et qu’on exprime tout ce que l’on pense.

C’est pourquoi, même si ça paraît banal, Corneille a dit que “le trop de confiance attire le danger”. Et c’est vrai.

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Les mots que nous prononçons en direction des personnes qui nous sont le plus proches sont parfois plus affûtés que n’importe quel couteau, ils créent des murs très difficiles à faire tomber et ils blessent les personnes que nous aimons réellement et que nous estimons.

Même si parfois, la volonté de parler est plus forte que nous, il est important de soupeser les mots, de nous demander à nous-mêmes ce que nous voulons dire à l’autre personne, soupeser les conséquences de nos opinions et faire toujours preuve de courtoisie et d’amabilité.

L’art de parler avec sagesse et respect

Il ne s’agit pas de se taire en permanence et de cacher ce que nous pensons, parce que nous ne pouvons pas oublier que ce dont on ne parle pas de façon concrète n’existe pas.

Les mots d’encouragement, ceux qui jaillissent de notre cœur pour atteindre celui de l’autre sont ceux qui ont une grande importance.

Parler quand il le faut, savoir écouter, ne pas parler pour parler, parce que trop parler sans penser à ce que l’on dit et sans contrôle peut nous conduire à dire des sottises ou des mots qui peuvent blesser l’autre.

L’importance de l’honnêteté

Des scientifiques de l’Université d’Harvard ont réalisé une étude sur l’activité cérébrale durant une série de tests au cours desquels on a analysé l’honnêteté d’un groupe de personnes.

Ils ont découvert que l’honnêteté dépend plus de l’absence de tentations que de la résistance active à celles-ci.

En termes neuronaux, le résultat obtenu signifie que l’activité cérébrale des personnes qui sont honnêtes ne varie pas face à la tentation (de gagner de l’argent grâce à des pièges), alors que l’activité cérébrale des personnes malhonnêtes se transforme face à la tentation, même si elles n’y cèdent pas.

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L’étude a été publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences et a été dirigée par Joshua Greene, un professeur de psychologie de la Faculté des arts et des sciences de l’Université d’Harvard.

Greene explique que, d’après ces résultats, être honnête ne dépend pas d’un effort de la volonté, mais plutôt du fait que l’on soit prédisposé ou non à être honnête de façon spontanée.

Selon le chercheur, cela peut ne pas être vrai dans toutes les situations, mais ça l’est dans la situation étudiée.

Les raisons pour lesquelles nous mentons ou nous disons la vérité

D’autre part, des chercheurs de l’Université autonome de Madrid et de l’Université du Québec, à Montréal, ont réalisé une expérience pour découvrir les raisons pour lesquelles les gens mentent ou disent la vérité face à une situation donnée.

Jusqu’à présent, on pensait que l’on disait toujours la vérité si elle nous convenait matériellement et que nous mentions dans le cas contraire.

Mais après avoir lu les résultats de la recherche, on a pu voir que les personnes disent la vérité, même si cela représente un coût matériel. La question est alors : pourquoi ?

En ce sens, différentes hypothèses sont mises en avant. Parce que d’un côté, on comprend que les gens sont sincères parce qu’ils l’ont intégré et que le contraire provoque chez eux des émotions négatives, comme la culpabilité ou la honte, ce que nous connaissons comme aversion pure au mensonge.

Cette aversion est proprement liée à l’aversion à créer une dissonance entre l’image qu’a une personne d’elle-même et sa façon de se comporter réellement.

D’autres raisons d’être sincères sont liées à l’altruisme, à la conformité avec ce que nous pensons que l’autre espère que nous disions, c’est-à-dire le désir de ne pas décevoir les attentes de l’autre personne.


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