Tsunami cérébral : que se passe-t-il dans notre cerveau avant de mourir ?

Tsunami cérébral : que se passe-t-il dans notre cerveau avant de mourir ?
Sara Clemente

Rédigé et vérifié par Psychologue et journaliste Sara Clemente.

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Une équipe de neurologues de l’Hôpital Charité-Universitätsledizin de Berlin en Allemagne et de l’Université de Cincinnati aux Etats-Unis est parvenue à réaliser l’une des plus grandes avancées en matière de neurologie. Le cerveau, avant de mourir, génère une vague d’activité électrique, phénomène qu’ils ont baptisé le « tsunami cérébral ». Une fois la tempête passée, la mort est irréversible.

En fait, cette étude pionnière dont le titre est « dépolarisation de la diffusion terminale et silence électrique dans la mort du cortex cérébral humain », publiée dans la revue Annals of Neurology, suppose une double trouvaille.

D’une part, on comprend que la conscience peut continuer d’être active quelques minutes après que le corps n’ait quant à lui cessé de l’être. D’autre part, on comprend que ce retard augmente la probabilité que pendant ces quelques minutes de conscience active – corps inactif, le processus de mort cérébrale puisse s’inverser.

L’échantillon de patients

L’équipe de neurologues allemands et nord-américains eut recours à un échantillon de 9 patients venant d’Allemagne (Berlin) et des Etats-Unis (Cincinnati et Ohio). Tous présentaient des lésions cérébrales irréversibles car ils avaient vécu des accidents de la route, des coups ou des arrêts cardiaques.

Pour cela, les docteurs et chercheurs avaient l’ordre de ne pas les ressusciter. Pour cela, ils ont solliciter préalablement l’accord des proches de ces patients de ne pas les réanimer si besoin était de le faire.

étude du tsunami cérébral

Comment étudièrent-ils le tsunami cérébral

Pour étudier l’activité électrique de cet organe, ils mirent des électrodes sur la superficie cérébral. L’objectif principal était de découvrir les mécanismes qui intervenaient dans la mort cérébrale. Un autre objectif était de connaître les évènements neuronaux qui avaient lieu à ce moment précis.

Et ils y parvinrent ! Ils observèrent en direct le prénommé « tsunami cérébral » : une vague de décharges électriques qui traverse tout le cortex cérébral et provoque des lésions irréparables. Cet instant est le principe de la fin des cellules cérébrales. C’est le moment au cours duquel, elles s’éteignent en marquant ainsi leur mort irréversible.

Conscience sans battement de cœur

Ce tsunami cérébral se déroule 5 minutes après l’arrêt du cœur de battre. Sans pulsations cardiaques, les neurones peuvent en fait continuer de fonctionner. Ainsi, après l’arrêt circulatoire, une perte graduelle du potentiel électrochimique se produit dans les neurones. C’est un phénomène connu sous le nom de dépolarisation neuronale.

Pourquoi ? Car les neurones ont besoin d’oxygène pour fonctionner correctement. Lorsqu’ils cessent de recevoir ce gaz, fruit de la circulation cérébrale décroissante, ils se nourrissent de réserves énergétiques. Ainsi, ils se maintiennent en vie quelques minutes, avant de s’éteindre complètement.

« Après l’arrêt de la circulation, l’expansion de la dépolarisation marque la perte d’énergie électro-chimique stockée dans les neurones et l’apparition de processus toxiques qui conduisent éventuellement à la mort. »

-Jens Dreier-

La diminution graduelle du potentiel enclenche une série de processus toxiques qui provoquent éventuellement la nécrose et ensuite la mort cellulaire. Néanmoins, comme le soutient l’auteur principal de cette étude, le docteur Jens Dreir ; lorsque la circulation sanguine est rétablie, ce processus peut s’inverser.

Ainsi, les experts ont fait la conclusion suivante : il existe une similitude entre la mort cérébrale des animaux et celle des humains. De plus, ils affirment qu’il existe une période au cours de laquelle la restauration du fonctionnement cérébral est hypothétiquement possible.

la conscience lors du tsunami cérébral

La pertinence de cette découverte

Le cerveau est encore aujourd’hui l’un des organes humain pour lesquels les connaissances sont les moindres. Pour cela et en plus des grandes avancées qui ont été faites au cours de ces dernières décennies comme les techniques de neuroimagerie, cette découverte peut « conduire à l’amélioration future de procédés de diagnostic et de traitement » selon le leader de la recherche.

La mort cérébrale est « l’arrêt irréversible de toutes les fonctions cérébrales », selon le système de santé de l’université de Miami aux Etats-Unis. Néanmoins dans l’actualité, les scientifiques ne savent pas avec certitude la méthode de diagnostic de celle-ci. De plus, on ne sait pas exactement à quel moment l’on perd la capacité de conscience.

En fait, cette recherche suppose une avance aussi bien pour développer les stratégies contre l’arrêt cardiaque que les accidents vasculaires-cérébraux (AVC). Les résultats de cette recherche pionnière fournissent des données incroyables sur la neurologie de la mort et sont très encourageants. Peut-on sauver de la mort cérébrale une personne ayant souffert d’un arrêt cardiaque ?

 

 


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