Santiago Ramon y Cajal : biographie du père de la Neuroscience

Les apports de Santiago Ramon y Cajal à la Neuroscience furent fondamentaux pour l'avancée de la connaissance du cerveau humain, de la plasticité cérébrale et de la structure des neurones qu'il appelait "les neurones de l'âme".
Santiago Ramon y Cajal : biographie du père de la Neuroscience
Sergio De Dios González

Relu et approuvé par le psychologue Sergio De Dios González.

Écrit par Sonia Budner

Dernière mise à jour : 27 janvier, 2023

Ramon y Cajal fut l’un des scientifiques les plus importants de l’histoire. Il est à l’échelle de Galilée, Einstein et certains autres. Ces mots sont utilisés par Eduard Punset pour le décrire ; et il a raison. Cet historien espagnol a établi les bases les plus importantes de la neuroscience moderne. Il a exposé des concepts totalement contraires à la manière de penser qui dominait la science à son époque afin de prouver qu’il avait raison. 

Ramon y Cajal a découvert l’individualité des neurones et il a établi les bases du concept que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de plasticité cérébrale. Il nous a également présenté les cellules gliales. Ce scientifique a toujours été un rebelle, dans le bon sens du terme. Il n’a jamais eu de remords à contredire les raisonnements déjà établis. Il était doté d’un esprit brillant, avec un sens extraordinaire de la curiosité. C’était un être méthodique et infatigable. Ces qualités lui ont d’ailleurs permis d’obtenir le premier prix Nobel de médecine en Espagne.

Ses premières années

Ramon y Cajal est né en 1852 en Aragon. Son père était un médecin de province qui souhaitait avant tout inculquer son amour pour la médecine à son fils. Mais cela fut laborieux. Santiago Ramon y Cajal était un enfant turbulent qui était bien plus intéressé par la découverte de la réalité que par la lecture de livres. 

Ses deux passions étaient la nature et la peinture. Sa famille décida donc de l’envoyer en internat afin de l’obliger à étudier mais cela ne fonctionna pas. Lorsqu’il était adolescent, son père souhaita lui donner une leçon et il l’obligea à travailler en tant qu’apprenti dans un salon de barbier puis chez un cordonnier. On dit que lors de ces expériences, il parvint à acquérir de très grandes compétences. En fait, par nature, cet enfant aurait été bon dans n’importe quel domaine.

Finalement, il décida d’étudier la médecine à l’Université de Saragosse où son père avait réussi à obtenir une place en tant que professeur de dissection anatomique. Les cours avec son père lui ont permis de développer des talents de dessins. Il appliqua d’ailleurs cette compétence aux dessins du corps humain.

Une fois les études de médecine terminées, il est envoyé à la guerre de Cuba où il doit vivre plusieurs mois dans des conditions très précaires jusqu’à en tomber malade. A son retour de Cuba, il obtint son doctorat en médecine à l’Université de Madrid et il atteint le rôle d’assistant en anatomie à l’école de médecine de Saragosse. A cet époque, l’un de ses mentors le professeur de San Juan, le forma aux techniques d’observations microscopiques.

Ramon y Cajal et la médecine

Sa carrière

Sa découverte du microscope lui permit de développer une autre de ses passions. Il affirma d’ailleurs qu’il réussit à la convertir en une extension de son corps. Il se maria et eut 7 enfants dont 2 ne vécurent pas plus longtemps que l’enfance. Après avoir obtenu de nombreux postes importants à l’Université de Saragosse et plus tard à Valence, il déménagea avec sa famille vers l’Université de Barcelone en 1887 où il travailla d’abord en histologie. En 1892, il travailla en anatomie pathologique à Madrid.

L’une de ses filles fut touchée par la méningite, ce qui sembla l’affecter profondément. Il se réfugia dans la recherche et dans son laboratoire jour et nuit. Le jour du décès de sa fille, Ramon y Cajal fit l’une des découvertes les plus importantes. Il se rappela toute sa vie de l’intensité des sentiments opposés vécus à cet instant.

Il créa des méthodes de coloration d’échantillons pour l’étude des connexions de cellules nerveuses. Grâce à cette méthodologie, il parvint à démontrer le fait que les neurones sont des cellules indépendantes non connectées physiquement les unes avec les autres. A ce moment, la science se basait sur l’idée que les cellules nerveuses n’étaient pas séparées entre elles et qu’elles formaient une masse emmêlée et compacte.

Santiago Ramon y Cajal et son étude des neurones

Ramon y Cajal et le Prix Nobel

Santiago Ramon y Cajal étudia également en profondeur la structure du cervelet, de la moelle épinière et du bulbe rachidien. Il fit également des recherches sur les centres sensoriels associés notamment à l’odorat et à la rétine. Après un voyage à Berlin et la présentation à un congrès de ses avancées sur la connaissance de la structure du système nerveux et des neurones, il obtint le Prix Nobel de Physiologie et de Médecine en 1906. 

Il ne cessa de travailler qu’un seul jour de sa vie. On dit même que le jour de sa mort, en 1934, il passa sa journée à travailler dans son lit alors qu’il était profondément malade. Les apports et l’héritage de Santiago Ramon y Cajal à la Neuroscience furent fondamentaux dans l’avancée de la connaissance du cerveau humain, de la plasticité cérébrale et de la structure des neurones qu’il appelait “les papillons de l’âme”.

 


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