Relation entre la lumière nocturne artificielle et la dépression
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
Nous savons que la pollution lumineuse de nos villes provoque souvent des insomnies. Sans parler de l’impact environnemental évident. De plus, la relation directe entre la lumière artificielle et la dépression semble évidente ces dernières années. Nos ampoules LED, écrans mobiles, ordinateurs et téléviseurs, etc, deviennent de sérieux ennemis de notre santé psychologique.
Comment peut-il en être ainsi ? Depuis que la lumière électrique apparut et que le monde remplaça le gaz par l’électricité et que les nuits furent « remplies de lumière », d’autres changements commencèrent également à se produire. Soudain, par exemple, les emplois de nuit augmentèrent. Les usines commencèrent à fonctionner sans interruption.
Avec la prédominance de la lumière artificielle, nos rythmes biologiques commencèrent à se modifier. Celles des animaux également, notamment des oiseaux et des insectes. Ainsi, une conséquence directe des progrès fut l’augmentation de l’insomnie de la population ainsi que les changements d’humeur. Les effets sur la biodiversité sont sans aucun doute une autre preuve.
Nous nous sommes adaptés psychologiquement à la lumière artificielle pendant nos heures nocturnes sans savoir que cette adaptation n’a jamais eu lieu biologiquement et que les conséquences sont multiples.
Quelle est la relation entre la lumière artificielle et la dépression ?
Depuis plus de 130 ans, nous nous sommes pleinement adaptés à une vie rythmée par la lumière électrique. Parfois, pour plaisanter, nous disons que seuls les ruraux vivent d’une manière ajustée aux rythmes établis par la nature et à notre biologie. Parce que la réalité est que la plupart d’entre nous vivons en décalage avec le comportement du cycle solaire.
Ainsi, même si certains aiment se définir comme des oiseaux de nuit, la vérité est que nous sommes des êtres de lumière. Nous sommes des créatures régies par des rythmes circadiens dans lesquels l’obscurité totale est nécessaire à certains moments de la journée pour effectuer d’importantes tâches hormonales. Substituer la lumière artificielle à l’obscurité modifie complètement nos rythmes biologiques.
Nous savons toutefois cela. La vie moderne est ainsi construite : nous travaillons la nuit et consacrons une partie de nos loisirs à ces heures nocturnes. Même si parfois, et presque sans le savoir, nous payons un prix silencieux pour cette façon de construire notre existence.
La lumière artificielle modifie la structure de notre cerveau
Des neuroscientifiques de l’Ohio State University (États-Unis) menèrent une intéressante recherche sur ce sujet. L’expérimentation a été réalisée en laboratoire et avec des souris. Ce qui était évident, c’est que l’exposition à la lumière artificielle réduit la production de mélatonine. L’absence de cette hormone polyvalente laissa les animaux apathiques et affaiblis.
Une diminution drastique de la taille de l’hippocampe put également être observée, laquelle est directement associée aux troubles dépressifs. De même, et comme si cela ne suffisait pas, un autre effet a été observé. Un niveau plus élevé d’une protéine associée à la nécrose tumorale commença à se produire. Par conséquent, la relation entre la lumière nocturne artificielle et la dépression était non seulement évidente, mais d’autres facteurs vinrent s’ajouter.
La lumière bleue de nos appareils : relation entre lumière artificielle et dépression
Ce n’est pas la même chose d’utiliser nos appareils le jour que la nuit. Idéalement, une fois la nuit tombée, on met de côté toutes les technologies : téléphones portables, ordinateurs portables, tablettes… De cette façon, notre cerveau ne subirait pas l’impact de la lumière bleue de ces appareils, laquelle a un effet plus nocif en ces heures nocturnes.
Les rétines contiennent un optopigment appelé mélanopsine qui est particulièrement sensible aux ondes de lumière bleue. Cette surstimulation a un sérieux impact sur les rythmes circadiens, altérant également la production de mélatonine, comme l’explique une étude publiée dans la revue Nature.
Cette hyperactivation de la mélanopsine a d’autres effets. Elle active les réseaux névralgiques du thalamus qui finissent par altérer également des zones du cortex préfrontal, de l’hippocampe et de l’amygdale. Tout cela altère notre humeur, conduisant à des troubles dépressifs majeurs.
Comment réduire l’impact des lumières artificielles sur la santé ?
Nous savons que la lumière artificielle et la dépression montrent une relation directe. Cependant, ce qui est également clair pour nous, c’est que nous ne pourrons pas nous adapter pleinement aux cycles de la lumière du soleil. Le monde moderne ne peut pas concevoir de se coucher quand le soleil se couche et de se lever à l’aube.
Nous continuerons nos quarts de travail de nuit et nous coucherons entre 23 h et minuit. Que faire donc pour réduire l’impact des lumières artificielles sur notre humeur ? Voici quelques clés.
Ampoules incandescentes
De nombreuses villes remplacent les ampoules électriques par des ampoules incandescentes. La raison? Elles produisent une lumière de longueur d’onde de gamme jaune plus longue, de sorte qu’elle n’a pas autant d’impact sur la mélanopsine.
Lumières de couleur ambrée
Les lumières ambrées ne sont pas nocives pour les insectes, les oiseaux ou les humains, réduisant ainsi la pollution lumineuse.
Filtres et réglages de lumière bleue sur nos écrans
Actuellement, bon nombre de nos appareils nous permettent déjà de régler la luminosité et même d’appliquer le filtre de la veilleuse pour éviter les dommages que la lumière bleue nous cause.
Réduire (si possible) l’exposition la nuit
Idéalement, au moins deux heures avant d’aller dormir, nous éteignons tous nos appareils électroniques. Notre cerveau l’apprécierait. Nous privilégions ainsi une production adéquate de mélatonine et dormirons beaucoup mieux. Ce sont de petits gestes qui, bien qu’ils nous en coûtent compte tenu de notre mode de vie, vont directement favoriser notre bien-être.
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