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Que sont donc les peurs ataviques ?

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La liste des peurs ataviques n'est pas très longue, mais la liste de leurs dérives l'est. Une grande partie de nos peurs quotidiennes découle de ces peurs ancestrales dont nous avons hérité et qui nous aident à nous protéger contre de graves menaces.
Que sont donc les peurs ataviques ?
Dernière mise à jour : 11 janvier, 2021

Les peurs ataviques sont les peurs que la plupart d’entre nous partagent et que partageaient nos ancêtres. Nous les connaissons presque depuis notre existence, car elles y sont étroitement liés. Ces peurs ont été maintenues et transmises de génération en génération et, quelle que soit notre évolution, il est très probable qu’elles perdurent.

Le mot atavique fait référence au passé ancestral ou archaïque. Pour cette raison, lorsqu’on parle de peurs ataviques, on parle d’un passé lointain, très lointain. Inutile de dire combien il est intéressant d’explorer ces peurs anciennes, comme de nous rendre compte des moyens utilisés pour les gérer.

En principe, la peur est une réponse adaptative au risque ou au danger. C’est une alerte interne qui nous invite à adopter une position prudente. Par conséquent, elle joue un rôle très important dans la préservation de la vie et de l’intégrité. Les peurs ataviques représentent une adaptation collective aux menaces les plus graves.

“L’émotion la plus ancienne et la plus intense de l’humanité est la peur, et la plus ancienne et la plus intense des peurs est la peur de l’inconnu.”

HP Lovecraft

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Les 5 grandes peurs ataviques

Il existe de nombreuses peurs universelles. Cependant, on retrouve cinq d’entre elles à toutes les époques et dans des cultures différentes. Ces peurs ont traversé l’espace et le temps. Ce sont les suivantes.

Peur d’être enterré vivant ou de perdre complètement son autonomie

C’est l’une des grandes peurs ataviques : la peur d’être enterré vivant. Cependant, par extension, elle est associée à toute forme de piège, de paralysie ou de limitation qui empêche l’action, tout en maintenant la conscience. Ce qui est terrifiant, c’est d’être conscient d’une impuissance radicale face à une menace de mort.

Peur d’être attaqué quand on est seul

Peu importe à quel point nous sommes indépendants, une partie de nous est purement sociale et se sent beaucoup plus à l’aise quand elle sait qu’il y a d’autres individus comme elle très proches. L’être humain est un mammifère faible qui a largement réussi à survivre grâce au groupe.

On profite des grandes contributions de groupes qui ne sont plus là et on construit des réalités pour ceux qui arrivent. Lorsque l’on est seul, dans une forêt, par exemple, la peur atavique d’être attaqué se fait sentir.

Peur des mauvaises odeurs

Cette peur atavique s’exprime avant tout comme un rejet. Une mauvaise odeur, dans des conditions normales, génère de la répulsion, car elle renvoie à la décomposition et, par conséquent, semble dangereuse pour la santé et la vie. Si une odeur inconnue est détectée, un fort sentiment de peur peut survenir, car elle sera associé au risque et à l’agressivité.

Peur de la mutilation ou de la perte d’unité

Ce n’est pas une peur fréquente dans notre ligne de pensée, et pourtant c’est l’une des peurs ataviques qui se manifeste le plus fréquemment. La mutilation n’a pas seulement à voir avec la perte physique d’une partie du corps, mais aussi avec la perte de sa fonction.

Par conséquent, la peur de la maladie en fait partie. C’est une tentative de préserver notre corps tel que nous le connaissons et le comprenons.

La peur de l’agression sexuelle, l’une des peurs ataviques

Cette peur est présente chez les femmes et les hommes. Les femmes craignent d’être agressées sexuellement parce qu’elles savent que le désir est présent chez de nombreux hommes.

Ces derniers, de leur côté, craignent que les femmes qu’ils aiment soient agressées sexuellement et, dans une moindre mesure, soient victimes d’une telle humiliation. C’est l’une des peurs ataviques les plus évidentes.

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Les antidotes aux peurs ataviques

Une bonne partie de la configuration de nos bâtiments, villes et systèmes sociaux et culturels a été conçue pour conjurer ces craintes ataviques. La religion et la science sont aussi une réponse à ces peurs universelles auxquelles personne n’échappe.

Une autre façon d’éviter ces peurs est de ne pas y penser. De créer des situations qui nous éloignent de ces idées ou qui nous distraient à un point tel que ces peurs ne nous touchent pas. La société d’aujourd’hui a mis l’accent sur cette voie et c’est pourquoi l’univers des distractions et des divertissements est si vaste.

Cependant, peu importe à quel point nous les chassons de notre esprit, ces peurs sont et seront toujours là. Elles nous rappellent que nous sommes des mammifères curieux et débrouillards, mais aussi fragiles et mortels.


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Padilla, I. (2013). El legado de los monstruos. Tratado sobre el miedo y lo terrible. Taurus.


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