Les femmes NoMo, au-delà de la maternité
Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González
Tout au long de l’histoire et dans divers contextes, on a donné à la femme le rôle de mère (la mère). Cependant, au fil du temps, ce concept a fini par changer dans certaines cultures. Désormais, de plus en plus de personnes pensent que l’on ne doit plus faire cette association. Il existe même des groupes de femmes NoMo, des femmes qui ont décidé de ne pas avoir d’enfants.
Il s’agit de personnes qui revendiquent leur décision de ne pas être mère, tout simplement parce qu’elles ne veulent pas l’être. Par ailleurs, elles savent parfaitement que prendre ce chemin ne va pas les rendre moins femmes ou faire d’elles des personnes incomplètes.
Ce terme vient de l’anglais Not Mothers. Il a commencé à se populariser grâce à toutes ces femmes qui luttent pour que la société voit la maternité comme une option et non comme une obligation. Nous vous parlerons plus en détail de ce nouveau mouvement tout au long de cet article.
Origines du mouvement
Les femmes qui ne souhaitent pas ou ont décidé de ne pas avoir d’enfants ont toujours existé. Il est simplement plus facile de l’exprimer dans l’actualité grâce aux espaces qu’a gagné la femme, espaces dans lesquels elle n’avait aucun rôle dans le passé, et grâce aux groupes qui revendiquent leurs droits.
Il s’agit donc d’un phénomène avec une visibilité différentielle en fonction de la culture. Mais comment s’est-il popularisé ? Grâce aux associations qui agissent en tant que garantes de la liberté et du droit de la femme à ne pas être mère.
L’une de ces associations est Gateway Woman. À travers un blog, une communauté virtuelle, des livres, des réunions et d’autres ressources invitent à ce que la femme soit séparée de la maternité ; c’est-à-dire, au fait qu’elle doive être mère simplement parce qu’il s’agit d’une femme.
Sa fondatrice, Jody Day, a contribué à rendre ce mouvement visible grâce, entre autres choses, à son livre Living the life unexpected. Elle y dévoile ses réflexions sur la maternité, en incluant certaines expériences personnelles des moments où elle a compris que la vie qu’on lui avait montrée et pour laquelle elle était préparée depuis toute petite n’existait pas.
Par conséquent, grâce à ces mouvements, on donne de plus en plus de visibilité à l’idée de maternité en tant que choix. Ne pas vouloir être mère ne veut pas dire que la femme a quelque chose qui ne va pas.
La société et la maternité
La société a lié les concepts de femme et de maternité pendant très longtemps. Même, si, actuellement, il y a des mouvements qui veillent à ce que le droit de la femme à choisir si elle veut être mère ou non soit respecté, il existe encore des sociétés où la maternité s’impose, d’une certaine façon.
Ceci se retrouve dans des phrases comme :
- Ton horloge biologique n’a pas encore sonné ?
- Il commence à être tard pour avoir des enfants
- Ne pas avoir d’enfants est une marque d’égoïsme
- Tu dis cela maintenant parce que tu es jeune
- Que se passera-t-il quand tu seras vieille et que personne ne sera là pour s’occuper de toi ?
- Qu’est-ce qui va donner un sens à ta vie ?
La pression sociale est nettement visible à travers ces commentaires – ou d’autres. Or, en réalité, les recevoir est loin d’être une situation dramatique. Il s’agit plutôt d’une décision consciente et alignée sur les désirs de la personne.
Cependant, beaucoup de femmes, en dépit de leur désir de ne pas être mère, continuent à ressentir la pression de leur environnement social. Elles ne savent pas comment agir face à cette situation. Pour cela, il existe différents groupes de soutien ou l’option d’aller consulter un psychothérapeute qui les aidera à sortir de cette impasse qu’elles ne savent pas comment surmonter.
Comment sont les femmes NoMo ?
Les femmes NoMo ne sont pas moins femmes parce qu’elles n’ont pas d’enfants. Ce ne sont pas des personnes incomplètes, égoïstes ou qui n’ont pas rempli leur devoir. Elles ont simplement pris la décision de ne pas avoir d’enfants. Voici ce qui caractérise ce type de femmes :
- Leur réalisation ne se base pas sur le fait d’avoir des enfants
- Elles considèrent qu’elles peuvent réussir sans avoir d’enfants
- Elles ne pensent pas que les enfants soient une assurance pour la vieillesse. Ces femmes voient d’autres alternatives
- Elles croient que la maternité est une décision personnelle
- Elles savent qu’elles ne doivent pas faire ce qu’on attend d’elles pour se sentir comblées
- Les femmes NoMo ne remettraient pas à plus tard leurs objectifs ou leurs projets pour être mères
Pour les femmes NoMo, ne pas avoir d’enfants ne signifie pas ne pas être maternelle. On peut avoir cette façon d’être avec des animaux de compagnie, ses neveux/nièces, des proches, etc. Par ailleurs, elles pensent que les raisons de ce choix devraient être respectées.
Plusieurs recherches ont été menées sur ce thème. Par exemple, celle de Sharon K. Houseknecht, professeure au département de sociologie de l’Université de l’état de l’Ohio, dans son article «Voluntary Childlessness», revoit la littérature sur les études portant sur le fait de ne pas avoir d’enfants de façon volontaire.
Dans son article, Houseknecht explore des points comme : les tendances et l’incidence du phénomène, les raisons qui poussent à ne pas avoir d’enfants, les acteurs impliqués dans cette décision, le rôle de la société et les différences entre ne pas vouloir d’enfants et ne pas pouvoir en avoir.
Comme toute autre décision, celle-ci concerne chaque personne. C’est pour cela que les femmes NoMo ne comprennent pas qu’on leur demande d’être mères parce que ce sont des femmes. Elles ont d’autres buts et projets et souhaitent simplement que leur opinion soit respectée.
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- Day, J. Rocking The Life Unexpected: 12 weeks to Your Plan B for a Meaningful and Fulfilling Future Without Children. (2016) Londres: Pan Macmillan.
- Gateway Women, United and beyond childlessness. Recuperado de: https://gateway-women.com/
- Houseknecht, S.K. (1987). Voluntary childlessness. En Handbook of marriage and the family. Springers, Boston, MA.
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