Il est possible d'avoir une conversation avec une personne endormie, selon une étude

Une étude menée par des scientifiques américains a montré qu'une personne endormie n'est pas complètement isolée de son environnement. Ces travaux représentent une avancée dans la compréhension de ce qui se passe dans le cerveau pendant le repos.
Il est possible d'avoir une conversation avec une personne endormie, selon une étude

Écrit par Edith Sánchez

Dernière mise à jour : 01 juillet, 2023

Une étude menée par la Northwestern University, aux États-Unis, a montré qu’il est possible de converser avec une personne endormie, en abordant des points essentiels. Cette découverte élargit la compréhension d’un monde que, jusqu’à présent, la science n’a pas entièrement déchiffré : le sommeil.

L’étude s’intitule Real-time dialogue between experimenters and dreamers during REM sleep. Dans cette dernière, certains participants ont répondu aux questions posées par les expérimentateurs pendant le sommeil paradoxal, en utilisant les mouvements oculaires comme mode de communication. Cependant, l’interaction était limitée et il n’y avait pas de conversation complète, fluide et bidirectionnelle.

Ce travail représente une percée dans la compréhension des mécanismes du sommeil paradoxal et de la possibilité de communiquer avec quelqu’un pendant son sommeil. Cependant, il est important de noter qu’il s’agit d’un projet pionnier et que davantage de recherches sont nécessaires avant que la communication en temps réel avec les personnes en sommeil paradoxal ne devienne une réalité répandue et pratique.

Dormir est le seul endroit où je peux échapper à tout et me retrouver.

~ Lauren Oliver ~

Converser avec une personne endormie : les données essentielles de l’étude

La recherche sur la communication avec une personne endormie a été dirigée par le professeur Karen Konkoly, qui a étudié en profondeur le sujet du rêve lucide, comme le rapporte Consciousness and Cognition.

L’échantillon de l’étude Real-time dialogue between experimenters and dreamers during REM sleep était composé d’un groupe de 36 participants. Ces derniers ont été recrutés par annonces et répondaient à certains critères de sélection, comme être en bonne santé générale et ne pas avoir de troubles du sommeil diagnostiqués.

Tous ont subi des séances d’expérimentation pendant le sommeil paradoxal, au cours desquelles des techniques de stimulation et de signalisation motrice ont été utilisées pour tenter d’établir une communication en temps réel avec eux pendant qu’ils rêvaient.

Il est essentiel de noter que même si l’étude a fourni des informations préliminaires sur la possibilité de communication pendant le sommeil REM, l’échantillon était relativement petit et ne représente pas la population générale.

Comment était-il possible de converser avec une personne endormie ?

Cette expérience a été réalisée en utilisant une combinaison de techniques de neuroimagerie et de stimulation pendant le sommeil paradoxal (mouvements oculaires rapides) ; stade où se produisent les rêves les plus vifs. La technique d’électroencéphalographie (EEG) a été appliquée pour surveiller l’activité cérébrale des participants et déterminer quand ils se trouvaient dans cette phase de sommeil.

Les chercheurs ont utilisé des signaux auditifs, en particulier des tonalités audio. Le but était de stimuler chaque personne endormie pendant qu’elle rêvait. De tels signaux ont été conçus pour être détectés par le cerveau, mais sans réveiller les participants.

De même, une technique appelée signalisation motrice a été utilisée, qui consiste à demander aux volontaires d’effectuer des mouvements oculaires spécifiques, comme déplacer les yeux de gauche à droite ou de haut en bas. Cela correspondait à une réponse affirmative ou négative face aux questions posées par les expérimentateurs.

En surveillant l’activité cérébrale et les mouvements oculaires des participants, les scientifiques ont tenté d’établir une communication bidirectionnelle entre eux et les volontaires. Cela s’est fait en temps réel, pendant que les participants rêvaient.

Les résultats de l’étude

Les résultats de l’étude ont montré que certains participants étaient capables de répondre aux questions posées pendant le sommeil paradoxal en utilisant des mouvements oculaires spécifiques. Cela suggère la possibilité d’une communication limitée pendant les rêves. En dehors de cela, il n’était pas possible de converser couramment et complètement avec la personne endormie.

Cette analyse a représenté une première étape vers l’exploration de la communication pendant les rêves. Néanmoins, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour bien comprendre les mécanismes impliqués et améliorer les techniques d’interaction en temps réel avec les dormeurs.

L’étude a été évaluée et revue par des experts indépendants dans le domaine, avant d’être publiée dans la revue scientifique Current Biology. Ceci est habituel dans le cadre de publications sur des sujets scientifiques.

Considérations finales

Bien que les recherches de Konkoly soient révolutionnaires à bien des égards, en 1965, Charles Tart, l’un des fondateurs de la psychologie transpersonnelle, imaginait et spéculait sur la communication avec les personnes endormies, selon un article du Psychological Bulletin.

(…) Dans quelle mesure pourrait-on développer un « système de communication bidirectionnelle », à travers lequel l’expérimentateur pourrait demander au sujet de faire telle ou telle chose en rêvant, et le sujet pourrait rapporter les événements du rêve pendant qu’ils se produisent ? Si une telle évolution était possible, le rêve perdrait son statut d’événement purement subjectif qui ne pourrait être rapporté qu’avec du recul(…)

~ Charles Tart ~

Au fil des années, en 1981, Stephen La Berges, dans un article publié dans Perceptual and motor skills, a non seulement démontré l’existence du rêve lucide mais a également mis en évidence la possibilité d’une communication volontaire pendant le sommeil paradoxal.

Pour terminer, il est important de noter que la communication pendant le sommeil paradoxal est un sujet difficile à étudier, en raison de la nature éphémère et subjective des rêves. Bien que cette étude soit prometteuse, davantage d’exploration est encore nécessaire afin d’identifier les mécanismes sous-jacents et de développer des techniques plus sophistiquées.


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