En ce moment, je ne suis là pour personne parce que j'ai besoin d'être là pour moi
Relu et approuvé par le psychologue Sergio De Dios González
Aujourd’hui, je ne suis là pour personne parce que j’ai d’abord besoin d’être là pour moi. Cependant, beaucoup de personnes ne comprennent pas ce choix. “Antisocial-e”, “bizarre”, “égoïste” sont quelques mots que j’ai dû entendre et qui ont remis en doute ma volonté de me réfugier auprès de moi-même.
Éteindre le portable, passer du temps seul-e, rester une journée chez soi sans avoir à aller à un endroit précis… En définitive, fermer les portes à tout le monde et embrasser la solitude sont des comportements que la plupart des gens ne comprennent pas. Même si nous nous trouvons en plein dans l’époque de la connexion et de la demande continue de disponibilité, j’ai besoin de déconnecter pour prendre soin de moi et respirer l’odeur de la liberté.
Beaucoup de personnes se fâchent quand vous n’êtes pas disponible 24/24. Elles considèrent que se déconnecter du monde est une attitude égoïste. Moi, j’aime appeler cela “amour propre”.
J’ai atteint la limite, j’ai besoin de moi
Beaucoup trop souvent à mon goût, la frustration apparaît dans ma vie, aux côtés de l’irritabilité et de l’impatience. C’est comme si je m’embourbais dans une situation de tension constante. Je ne sais pas d’où cela peut venir et, par conséquent, je n’ai aucune idée de la manière dont je peux me défaire de ces sentiments. Cependant, quand je m’arrête une seconde pour analyser la situation, je découvre que ce sont des signaux m’indiquant que je dois freiner. Je ne me repose même plus, même si je dors huit heures par nuit.
Parfois, ce sont des signaux de frustration qui me crient que j’ai trop donné de ma personne, à tel point que j’en ai oublié ma priorité : moi-même. D’autres sont des signaux d’irritabilité qui ont le pouvoir de me faire bondir pour la plus petite bêtise et qui ne sont rien d’autre que des indices de ma saturation. Ou, peut-être, des signes d’apathie qui me poussent à vivre avec le pilote automatique et qui reflètent à quel point je suis enfouie sous la montagne de responsabilités que j’ai moi-même bâtie.
Le problème surgit quand tous ces signaux se manifestent et que je suis à bout ; une force s’éveille en moi et lutte pour sortir de cette situation. Il serait d’ailleurs peut-être plus simple de ne pas arriver à cette situation, mais je refuse parfois de voir ce qui m’arrive. Seuls les signaux mentionnés auparavant sont capables de me secouer et de me faire voir que j’ai énormément besoin de moi-même.
J’ai très souvent besoin d’être avec moi-même mais la peur d’être seul-e et d’être jugé-e me font ignorer les signaux d’alarme.
Rester seul-e ne fait pas de moi une personne égoïste
J’ai besoin de moi et je sais que cela ne fait pas de moi une personne égoïste, même si la société et, surtout, mon entourage, m’en font parfois douter. Pour eux, je me suis souvent relégué-e au second plan. Or, quand je fais cela, je sais que je ne fais pas ce que je veux vraiment mais, au contraire, ce que les autres souhaitent.
Se prioriser est une chose très mal vue ; quand on le fait, on prend le risque d’être considéré-e comme une personne égocentrique. Rester seul-e peut aussi faire penser aux autres que l’on refuse le contact avec elleux. Iels ne comprennent pas que nous sommes connecté-e-s en permanence, que nous participons à des événements sociaux, vivons des petites urgences, les écoutons, les soutenons lorsqu’iels ont des problèmes… Iels ne comprennent pas que s’oublier soi-même est une maigre faveur que nous faisons à notre estime de nous-même et notre bien-être et que, à long terme, cela a une répercussion sur les relations.
Me consacrer du temps, c’est développer mon amour propre
Tout cela, avec le temps, me pousse à bout car je n’ai plus d’énergie. Je dois la récupérer en passant du temps avec moi-même, sans que personne ne me juge pour cela. J’ai besoin de prendre soin de moi, de m’aimer et de m’écouter. En définitive, j’ai besoin de développer mon amour propre pour me sentir bien.
Par ailleurs, quand j’ai besoin de moi et que je me le permets, je me rends compte qu’être avec moi-même ne fait pas que recharger mes batteries : cela me permet aussi de rétablir mon auto-contrôle et d’améliorer mes relations. Même si cela peut sembler incompréhensible, lorsque je m’offre du temps, je suis capable de relativiser des petits problèmes quotidiens que j’étiquette parfois comme très graves alors qu’ils sont en réalité dérisoires.
Par-dessus tout, mon cerveau peut déconnecter et c’est quelque chose que mes neurones apprécient sans doute. M’accorder du temps m’aide à avoir les idées plus claires et à penser plus efficacement. Mais ce que j’aime le plus, c’est de pouvoir me connecter à mon être intérieur. Établir cette connexion avec ce “moi” pour mieux me connaître, savoir ce que je veux et comment je me sens.
J’ai besoin de moi et, aujourd’hui, je n’ai plus honte de l’admettre. J’ai décidé de me faire passer en priorité.
Ainsi, quand je me sens épuisé-e ou que je ne profite plus de la vie comme je le devrais, je m’éloigne de l’agitation quotidienne et m’accorde un moment pour être seul-e avec moi-même. Et si c’est une chose qui est assez difficile pour moi, j’essaye d’abord par m’accorder quelques minutes ou une heure chaque jour.
Nous ne devons pas accorder en permanence tout le temps que nous avons à d’autres personnes ou à d’autres responsabilités. Nous sommes aussi important-e-s. Si nous ne prenons pas soin de nous-mêmes, si nous ne nous priorisons pas, qui le fera ?
Images d’Akira Kusaka
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