Différences entre la peur fonctionnelle et pathologique
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
La principale différence entre la peur fonctionnelle et la peur pathologique réside dans notre qualité de vie. Nombreuses sont les personnes qui voient n’importe quel domaine de leur performance psychosociale délimité par une phobie ou une anxiété inadaptée qui altère et délimite tout. Après tout, la peur irrationnelle et persistante nous rend captifs dans un monde plein de menaces inhabituelles.
On sait par exemple que l’épidémiologie des phobies dans le monde, selon un ouvrage publié dans Psychological Medicine, se situe dans une fourchette qui va de 5,5% à 7,4%.
Les peurs pathologiques sont un problème de santé mentale récurrent. De plus, ces émotions disproportionnées sont souvent à la base des troubles anxieux et du stress post-traumatique. Approfondissons…
Les femmes sont plus susceptibles de développer une phobie que les hommes.
Peur fonctionnelle et pathologique : comment les différencier ?
La peur est une émotion naturelle et un fabuleux mécanisme de survie. Grâce à cette expérience psychophysique, nous avançons en tant qu’espèce, surmontant les menaces par les stratégies les plus diverses. Ainsi, des enquêtes telles que celles publiées dans la Harvard Review of Psychiatry indiquent comment nous sommes biologiquement câblés pour agir dans ces situations à risque.
Les réponses de fuite, de blocage ou d’adaptation ne sont pas aussi efficaces pour s’adapter à des environnements toujours complexes ou difficiles. Cependant, le problème qui abonde aujourd’hui est que beaucoup de nos peurs ne répondent pas à des menaces tangibles ou rationnelles.
C’est alors que ces peurs inadaptées et parfois même problématiques entrent en jeu. Pour mieux comprendre cette nuance, détaillons quelles sont les principales différences entre peur fonctionnelle et pathologique.
1. L’intensité, de la proportionnalité à l’excès
La peur fonctionnelle est un mécanisme psychophysique normal qui émerge dans des situations menaçantes, dans lesquelles la réponse physiologique est proportionnée et ajustée à cet événement. Disons qu’il y a un équilibre et, grâce à lui, des réponses sont mises en branle qui permettent à l’événement d’être réussi.
Il n’en va pas de même pour la peur dysfonctionnelle. Les peurs pathologiques provoquent l’émission d’une réponse intense et disproportionnée qui n’est pas ajustée à la situation qui la motive. De plus, dans ces expériences, les émotions d’angoisse, de terreur et d’égarement persistent longtemps et mettent du temps à s’éteindre.
2. Durée : la tempête émotionnelle de la peur pathologique
L’une des principales distinctions entre la peur normale et pathologique est la durée. Alors que dans le premier c’est toujours transitoire et que les réactions psychophysiologiques disparaissent quand la menace survient, dans le second il n’en est pas de même.
La peur pathologique déclenche une réponse d’une grande intensité et d’une durée qui ne s’éteint généralement pas lorsque la focalisation adverse s’éteint. Souvent, la personne est toujours alerte et dominée par cette émotion capable de la faire réagir aux stimuli les plus inattendus et arbitraires.
L’Université d’Oxford décrit les mécanismes de cette expérience dérégulée, derrière laquelle se cache généralement l’activation excessive de l’amygdale cérébrale.
3. L’impact sur le fonctionnement de la personne
La plupart d’entre nous ont déjà vécu une peur intense, dysfonctionnelle et disproportionnée. Nous savons ce qui se passe. Lorsqu’une peur pathologique nous contrôle, le comportement cesse d’être fonctionnel et nous perdons le contrôle de nous-mêmes. La vie devient limitante et il y a des situations auxquelles on cesse de s’exposer.
Ainsi, alors que les peurs normales sont des réponses adaptatives, les dysfonctionnelles altèrent complètement notre fonctionnalité sociale, professionnelle, personnelle, etc. L’impact est immense et durable, si des mécanismes d’action sont mis en œuvre.
4. L’origine des peurs
Les peurs pathologiques peuvent partir d’un déclencheur spécifique et se propager arbitrairement à d’autres domaines. Ceci est fréquemment observé chez les patients souffrant d’anxiété sociale. Des enquêtes récentes, comme celle rapportée dans la revue PLOS ONE, mettent en évidence la forte prévalence de cette affection dans la population plus jeune.
De cette façon, ce que nous voyons souvent, c’est comment ces garçons et ces filles commencent avec des peurs spécifiques telles que parler en public. Petit à petit, ils développent davantage de peurs, comme parler au téléphone ou aller à des événements sociaux, par exemple. Alors que les peurs fonctionnelles ont une cause identifiable, les peurs pathologiques peuvent se développer de manière désordonnée.
5. Le niveau de conscience entre peur fonctionnelle et pathologique
Chaque fois que nous éprouvons une peur fonctionnelle, nous avons une conscience réaliste de la situation et de ce qui se passe. Nous pourrions dire que, malgré cette expérience, nous avons tout sous contrôle. Nous comprenons ce qui se passe et ce qui le cause. Cependant, la peur dysfonctionnelle et irrationnelle conduit la personne à un état de grande détresse émotionnelle.
Dans ces moments, la conscience ou la perception de la réalité “est kidnappée” par l’amygdale et les émotions à valence négative. Il est impossible de penser clairement, de répondre instinctivement et sans réfléchir. Ce sont des situations complexes et difficiles à gérer. En fait, il n’est souvent même pas possible de clarifier ce dont vous avez peur.
6. Réponses physiologiques associées
Il existe une différence essentielle entre la peur fonctionnelle et la peur pathologique et elle fait référence aux réponses physiologiques et cognitives qui les déclenchent. Voyons-les en détail ci-dessous.
Peur fonctionnelle
- Vertiges.
- Frissons tremblants.
- Transpiration.
- Tachycardie.
- Tension musculaire.
- Pression dans la poitrine.
- Maux d’estomac.
- Besoin de s’évader.
- La personne contrôle la situation.
Peur dysfonctionnelle
- Vertiges.
- Transpiration.
- Frissons tremblants.
- Attaques de panique.
- Pression dans la poitrine.
- Développement de phobies.
- Besoin de s’évader.
- Altérations digestives.
- Tachycardie pendant des heures.
- Pensées irrationnelles.
- Tension musculaire persistante.
- Sentiment constant d’alarme.
- Problèmes pour prendre des décisions.
- Besoin d’isolement, de fuite ou de combat.
- La personne ne se contrôle pas.
7. Peur pathologique et anxiété d’anticipation
L’anxiété d’anticipation est le substrat de nombreuses peurs irrationnelles et pathologiques. Dans ces cas, la personne pense toujours au pire, se prépare au plus catastrophique, et presque sans s’en rendre compte, le monde est rempli de menaces. L’Université du Wisconsin-Madison, parle justement de cette réalité psychologique.
Ce que nous avons dans ces cas est l’ombre persistante d’une éventuelle menace future. Cette angoisse constante évite d’appliquer des stratégies d’adaptation, l’esprit reste coincé dans la peur et la nourrit. Tout cela construit la prison de l’anxiété d’anticipation.
De son côté, dans la peur fonctionnelle, la personne sait gérer ses peurs et les pensées associées. Elle les rationalise et atténue efficacement le poids de l’anxiété, façonnant des réponses plus adaptatives.
Les peurs pathologiques les plus fréquentes sont les phobies. Ce sont des réalités cliniques assez courantes.
Quelles sont les peurs pathologiques les plus fréquentes ?
Les peurs fonctionnelles peuvent parfois dégénérer en peurs pathologiques. Cela apparaît fréquemment chez ceux qui ont subi une expérience défavorable. Il est normal, par exemple, qu’après un accident de voiture on ait peur de prendre la voiture, au bout d’un moment. Cependant, il y a ceux qui développent une peur atroce de simplement entrer dans ces véhicules, même s’ils ne conduisent pas.
Les peurs pathologiques les plus fréquentes ont l’anatomie de multiples troubles psychiques qui se construisent petit à petit et qui peuvent s’éterniser dès l’adolescence. Regardez ce qui suit :
- Phobies.
- Trouble panique.
- Troubles anxieux.
- Troubles obsessionnels compulsifs.
- Trouble d’anxiété sociale (phobie sociale).
- Trouble Anxieux Généralisé (TAG).
- Trouble de stress post-traumatique (TSPT).
Cherchez de l’aide professionnelle si vous ressentez ces signes.
- Vous avez subi plusieurs attaques de panique.
- Vous ne dormez pas bien et votre alimentation a changé.
- Votre vie sociale et professionnelle est limitée par vos peurs.
- Les comportements d’évitement sont une constante au quotidien.
- Les peurs dominent complètement votre esprit. Vous ne pensez plus à rien d’autre.
- Si vous sentez que vous ne contrôlez plus votre réalité, demandez de l’aide.
Thérapies recommandées pour traiter les peurs
L’univers des peurs est complexe et chacun les vit de manière différente. Le plus important est de savoir quand il est nécessaire de demander de l’aide, car nos fonctionnalités et nos performances sociales sont limitées.
En bref, les différences entre la peur fonctionnelle et pathologique tracent une ligne claire entre le bien-être mental et l’inconfort psychologique. N’hésitez pas à demander une attention spécialisée. Les thérapies d’exposition, la thérapie cognitivo-comportementale ou la thérapie brève stratégique sont efficaces dans ces cas.
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