Logo image
Logo image

Arachnophobie : la peur des araignées

4 minutes
C'est l'une des phobies les plus habituelles, mais aussi l'une des plus méconnues. Ces petits animaux sont capables de provoquer une véritable terreur. Nous vous parlons ici de l'arachnophobie.
Arachnophobie : la peur des araignées
María Vélez

Rédigé et vérifié par le psychologue María Vélez

Dernière mise à jour : 27 septembre, 2023

Un exemple de phobie des animaux est l’arachnophobie, qui est aussi l’une des plus fréquentes. Les phobies sont des peurs irrationnelles vis-à-vis de quelque chose en particulier ; l’objet phobique ou craint peut être de nature très diverse et l’un des plus populaires est celui des animaux.

Cette réponse nous a aidés, à un moment donné, à survivre en tant qu’espèce : avoir peur d’être sauvages ou inconnus faisait se libérer suffisamment d’adrénaline pour pouvoir s’échapper. En revanche, quand la peur devient extrême et que l’on développe une phobie, toute notre vie peut se retrouver conditionnée.

Environ 3 personnes sur 10 ont une peur extrême des arachnides. Cette phobie n’inclut pas que les araignées, mais aussi d’autres arachnides, comme les scorpions, les acariens ou les tiques.

Ainsi, même si la majorité des personnes ressent cette phobie en présence de grandes araignées robustes, la peur peut s’étendre ou se concentrer sur des araignées plus petites ou sur d’autres types d’arachnides. Nous approfondissons ici le sujet.

Some figure

La phobie

Les phobies animales sont considérées comme des phobies spécifiques ou simples. Elles se développent généralement au moment de l’enfance ou de l’adolescence.

Ces phobies consistent en une peur irrationnelle, que ce soit en raison de la nature de cette dernière ou du niveau de peur, ce qui pousse la personne à éviter cet objet à tout prix. En ce qui concerne la manifestation des symptômes, ils sont très variés.

Certaines personnes n’en font l’expérience que lorsqu’elles se trouvent devant l’animal, et d’autres peuvent les présenter à tout moment. En fait, il n’est pas nécessaire que le stimulus phobique soit présente : l’image mentale ou des stimuli associés peuvent déjà faire apparaître la peur.

Les principaux symptômes de l’arachnophobie sont ceux du reste des phobies. Nous retrouvons donc les symptômes suivants :

  • Augmentation de la fréquence cardiaque.
  • Sueurs.
  • Nausées.
  • Vertige.
  • Manque d’air ou hyperventilation.
  • Tremblements.
  • Douleur abdominale.
  • Mal-être général.
  • Altérations gastro-intestinales.

Par ailleurs, sur le plan comportemental, les personnes qui souffrent d’arachnophobie essaient d’éviter à tout prix ces animaux.Elles font tout pour rester loin des zones habitées par des araignées et des endroits où il y a des indices de leur présence. Beaucoup tentent aussi de prévenir leur apparition et de les éliminer.

Quelles sont les causes de l’arachnophobie ?

Généralement, les phobies animales sont dues à des expériences traumatiques avec l’animal en question ou à un apprentissage. Il est possible que quelqu’un, à la maison, ait peur des araignées et, implicitement ou explicitement, ait transmis cette peur à un enfant.

La peur peut aussi se transmettre de façon génétique. Néanmoins, tout cela n’est pas strictement nécessaire pour développer une phobie.

La composante de dégoût qui caractérise l’arachnophobie a laissé penser aux experts qu’il s’agissait peut-être d’une peur plus évolutive. Une sorte d’avantage qui nous a aidés à survivre face aux piqûres létales ou d’autres dangers méconnus.

Une étude réalisée par des chercheurs de l’Institut Max Planck à Leipzig (Allemagne) assure que l’arachnophobie a une origine innée et évolutive. Lors de cette étude, l’anxiété de bébés devant des photos d’araignées et de serpents a été mesurée : la dilatation des pupilles des petits a été analysée.

Cette recherche a révélé que les bébés affichaient des signes d’anxiété (pupilles dilatées) en regardant des photos de ces animaux. Cela n’a pas été le cas avec des photos de fleurs et de poissons.

Some figure

Peut-on la soigner ?

Toutes les phobies peuvent être traitées avec succès. Avec l’aide d’un professionnel en psychologie, on peut apprendre des techniques de relaxation qui, en plus de soulager les symptômes, serviront de soutien à la désensibilisation systématique.

Cette technique consiste en une exposition graduelle à l’objet phobique. Ainsi, dans un premier temps, on procédera à des exercices de relaxation devant des photos d’araignées, par exemple. Le dernier objectif sera d’être capable de rester calme devant un animal vivant.

Il convient aussi de travailler ses croyancesavis-à-vis des arachnides, car l’ignorance renforce la peur. Il est donc très bénéfique de bénéficier d’informations précises sur l’objet de la phobie. Il serait alors bon de collecter des informations sur les risques d’une piqûre ou le nombre de personnes qui décèdent à cause d’un empoisonnement, par exemple.

Malgré tout, l’arachnophobie, en raison de sa composante de dégoût, est l’une des phobies animales les plus difficiles à éliminer. Cette émotion est plus instinctive et éloignée de tout raisonnement : s’en défaire est donc plus compliqué. Le travail psychologique peut néanmoins faire diminuer les symptômes et les pensées négatives.


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


Antony, M.M., McCabe, R.E., Leeuw, I., Sano, N. y Swinson, R.P. (2001). Effect of distraction and coping style on in vivo exposure for specific phobia of spiders. Behaviour Research and Therapy, 39, 1137-1150.

Capafóns, B.J. I. (2001). Tratamientos psicológicos eficaces para las fobias específicas. Psicothema, 13, 447-452.

Chamove, A.S. (2007). Therapy toy for spider phobics. International Journalof Clinical and Health Psychology, 7, 533-536


Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.