7 conséquences psychologiques du coronavirus

En plus de prendre des mesures extrêmes pour nous protéger du COVID-19, il est essentiel que nous prenions soin de notre santé mentale. Dans ce contexte, nous souffrons souvent d'une série d'effets psychologiques qui nous permettront d'anticiper.
7 conséquences psychologiques du coronavirus
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater.

Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

Les institutions de santé et les organisations gouvernementales nous informent à tout moment sur les mesures de protection contre l’avancée du COVID-19. Cependant, on parle peu des conséquences psychologiques du coronavirus. Des facteurs tels que l’isolement social, le confinement à domicile et le poids de l’incertitude peuvent certainement affecter notre santé mentale.

En outre, il existe une autre variable décisive dont nous ne tenons pas compte. Des milliers de personnes souffrant de dépression ou de troubles anxieux considèrent cette situation comme un élément susceptible d’aggraver leur état.

Il est donc essentiel d’offrir des canaux d’aide, de stratégies et de soutien. Afin que, pendant la durée de la pandémie, ils se sentent accompagnés.

Il est clair que nous n’avons jamais été confronté à une telle situation auparavant. Cela ne devrait pas nous empêcher de nous effondrer, bien au contraire. Nous devons continuer à nous défendre activement contre le coronavirus et ses “effets secondaires” (comportements irrationnels, craintes non fondées, etc.).

Nous sommes obligés de réagir, d’agir, de créer des ponts et des liens d’aide pour que, dans chaque famille, dans le silence de chaque maison ou de chaque pièce, notre esprit ne nous trahisse pas, n’agisse pas contre nous en intensifiant la souffrance.

Il est donc recommandé de connaître l’impact psychologique que ce type de contexte peut avoir.

Un homme inquiet à cause du coronavirus

7 conséquences psychologiques du coronavirus que nous devons connaître

La revue scientifique The Lancet a publié il y a tout juste un jour une étude sur les conséquences psychologiques du coronavirus. Pour mener à bien ce travail, d’autres situations similaires ont été prises en compte (avec un impact différent bien sûr). L’une d’entre elles était, par exemple, la quarantaine qui a été appliquée dans plusieurs villes du Canada à la suite de l’épidémie de SRAS en 2003.

La population a été confinée pendant 10 jours et les psychologues ont également profité de l’occasion pour analyser l’effet de ce type de situation. A partir de ces données et des observations que nous constatons ces jours-ci, nous pouvons estimer que les conséquences psychologiques du coronavirus pourraient être les suivantes.

1. Le confinement pendant plus de 10 jours génère du stress

L’une des mesures que nous prenons pour prévenir le coronavirus et même pour transmettre la maladie elle-même (lorsque les symptômes sont légers) est de procéder à une quarantaine.

Cette période d’isolement dure 15 jours. Eh bien, une chose que les chercheurs de cette étude, les docteurs Samanta Brooks et Rebecca Webster du King’s College London, ont pu constater, c’est qu’après 10 jours, la santé mentale en souffre.

Dès le onzième jour, le stress, la nervosité et l’anxiété apparaissent. Ainsi, si une restriction de plus de 15 jours était appliquée, les effets seraient beaucoup plus complexes et difficiles à gérer pour la plupart.

2. Les conséquences psychologiques du coronavirus : la peur de l’infection devient irrationnelle

L’une des conséquences psychologiques les plus évidentes du coronavirus est la peur de l’infection. Lorsqu’une situation d’épidémie ou de pandémie s’éternise, l’esprit humain a tendance à développer des peurs irrationnelles.

Il importe peu que nous disposions d’informations fiables. Il n’est pas pertinent que nous soyons avertis des mesures de sécurité (lavage des mains, distance de plus d’un mètre…).

Progressivement, nous développons davantage de craintes, jusqu’à ce qu’elles soient de plus en plus infondées. Il peut y avoir une crainte irrationnelle que l’infection puisse également provenir de la nourriture que nous mangeons ou que nos animaux domestiques soient des transmetteurs… Ce sont des situations extrêmes que nous ne devrions jamais atteindre.

3. L’ennui et la frustration

C’est évident. Dans un contexte où l’interaction sociale est réduite, où seul le silence règne dans les rues et où nous sommes contraints de nous confiner à la maison, il est évident que le démon de l’ennui ne tardera pas à se manifester. Nous pouvons le combattre de plusieurs façons, nous le savons.

Cependant, au fur et à mesure que les jours passent et que l’incertitude grandit, la piqûre de la frustration apparaît déjà. Le fait de ne pas pouvoir maintenir notre mode de vie et notre liberté de mouvement nous précipite dans ces émotions plus complexes et plus problématiques.

4. Le sentiment de manque de biens de première nécessité et le comportement de panique

Dans le contexte d’une épidémie ou d’une pandémie, l’esprit agit souvent par impulsion. L’un de ces effets sont les achats compulsifs.

Il faut se souvenir, par exemple, de la pyramide classique des besoins fondamentaux d’Abraham Maslow. A la base, l’être humain a besoin de faire des réserves de nourriture et de biens de première nécessité pour se sentir bien.

Dans un scénario d’incertitude, notre cerveau concentre son attention sur cette priorité : que nous ne manquions pas de ces fournitures de base. Il importe donc peu que nos supermarchés n’aient pas de problèmes d’approvisionnement.

Il importe peu non plus que nos pharmacies ne manquent pas de médicaments. Notre esprit nous fait croire qu’il nous manque ces biens et que nous devons les obtenir.

5. La méfiance : ils ne nous donnent pas toutes les informations !

Une autre conséquence psychologique du coronavirus est la méfiance à l’égard des sources autorisées. Institutions de santé, politiciens, scientifiques de référence… Il arrive un moment, au milieu de ces contextes de crise et d’incertitude, où l’esprit humain se déconnecte et se méfie.

On a pu le constater lors de la crise du SRAS en 2003. La raison ? Des données parfois contradictoires ont été proposées. D’autres fois, il n’y avait pas de coordination entre les différents membres du gouvernement, de la santé et d’autres juridictions.

Nous devons garder à l’esprit qu’il s’agit d’un événement inhabituel. Nous n’avions jamais fait face à une telle situation auparavant.

Il faut aussi considérer que ce petit adversaire, le COVID-19 est inconnu, comme l’était le SRAS en son temps. Les autorités réagissent en fonction des événements et des besoins. La méfiance populaire est le pire ennemi dans ce contexte.

Bientôt, les théories du complot se multiplieront et, loin d’aider, elles entraveront la résolution de tous les problèmes.

6. Les troubles psychologiques peuvent s’aggraver

Nous l’avons souligné au début. La population la plus sensible, les personnes souffrant de dépression, de phobies, d’anxiété généralisée, de troubles obsessionnels compulsifs, peuvent souffrir beaucoup plus dans ce contexte. Il est essentiel qu’elles se sentent soutenues et qu’elles ne passent pas ces journées dans la solitude.

Une femme pensive au sujet du coronavirus

7. Les conséquences psychologiques du coronavirus : la pensée négative est le pire ennemi de tous

Il existe un facteur évident et très dangereux dans les conséquences psychologiques du coronavirus. Ce n’est rien de moins qu’une pensée catastrophique. Celle qui anticipe le pire, celle qui nous dit que nous allons perdre notre emploi, que rien ne sera plus comme avant, que nous finirons par être infectés, que quelqu’un que nous aimons va mourir, que l’économie va s’effondrer.

N’entrons pas dans ce genre de réflexions. Loin de nous aider, elles compliquent notre réalité et font ressortir le pire de nous-mêmes. Prenons donc soin de notre santé, suivons les mesures de prévention, mais en plus de cela, prenons soin de notre santé psychologique. En conclusion, en temps de crise, restons calme et créons des alliances. Aidons-nous les uns les autres à surmonter avec succès cette situation qui va passer.


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  • Brooks, S. K., Webster, R. K., Smith, L. E., Woodland, L., Wessely, S., Neil Greenberg, Fm., … James Rubin, G. (2020). The psychological impact of quarantine and how to reduce it: Rapid review of the evidence. The Lancet6736(20). https://doi.org/10.1016/S0140-6736(20)30460-8

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