Que se passe-t-il dans le cerveau quand le cœur est brisé ? Impacts physiologiques du désamour

Que se passe-t-il dans le cerveau quand le cœur est brisé ? Impacts physiologiques du désamour

Dernière mise à jour : 09 novembre, 2016

Les ruptures difficiles nous laissent un sentiment de vide, de désolation, de confusion. Nous sentons le désamour comme si on nous avait arraché une partie de nous-même et il y a en effet de ça.

Des études scientifiques ont montré que les couples impliqués dans de longues relations développent des mémoires inter-connectées, transformant chaque individu en une partie d’un système duquel les deux personnes dépendent.

Quand la relation se termine, cette déconnexion est de manière traumatique. C’est comme si on nous avait amputé d’une extrémité et que le corps réagissait en recherchant partout cette dépendance apprise, tout comme le syndrome d’abstinence chez une personne qui est en manque d’une substance.

Tomber amoureux d’une personne est un processus affectif qui a de nombreux effets sur notre cerveau.

C’est pour cela que lorsque le moment de la rupture apparaît, il y a divers effets sur notre cerveau.

Pendant la phase de désamour, ce sont les mêmes zones impliquées dans la douleur physique qui s’activent. Il s’agit pourtant de douleur émotionnelle.

Les sentiments sont semblables aux vagues. Nous ne pouvons pas éviter qu’ils viennent jusqu’à nous, mais nous pouvons choisir ceux sur lesquels nous allons surfer.

Notre cerveau pendant le désamour

Diverses études montrent que les zones du cerveau qui s’activent quand une personne tombe amoureuse, qui provoquent un attachement et l’envie d’être avec l’autre sont les mêmes qui s’activent lors d’une rupture.

Cela signifie qu’en plus de la douleur vécue à cause de la situation, la personne peut continuer à ressentir un attachement certain à son ex-conjoint.

Le directeur du Centre pour la Neuroscience Cognitive et Sociale de l’Université de Chicago aux États-Unis, John Cacioppo, affirme que nous avons été conçus pour établir des liens émotionnels stables et lorsqu’ils se brisent, c’est très blessant car c’est toute la confiance en quelqu’un qui est détruite.

Les résultats d’autres travaux réalisés en lien avec des personnes qui se sentent effondrées après une rupture amoureuse montrent que le corps, lorsqu’il réagit face à la douleur, peut libérer les mêmes hormones que nous libérons lorsque nous nous sentons stressés. Des hormones qui peuvent affecter l’activité normale du système digestif ou du cœur. 

Si nous avons traversé des situations similaires, vous savez que cela fait très mal mais que la vie continue. Les amis, les proches, les passions et les ressources de notre intérieur nous aideront à surmonter la situation.

La rupture, c’est comme tomber amoureux mais à l’envers. Les réactions au niveau neuronal provoquées par la passion romantique sont similaires dans les deux cas.

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Le cerveau pendant le dépassement d’une rupture

Divers études ont démontré qu’au fur et à mesure qu’une relation romantique se développe, l’idéalisation de la personne aimée s’atténue mais elle revient à toute vitesse après la rupture.

Les systèmes de récompense du cerveau pendant le désamour attendent encore de recevoir leur “shoot amoureux”, mais puisqu’ils n’obtiennent pas la réponse adaptée, leur réaction, comme ce qui arrive avec les drogues, consiste à augmenter le volume du besoin.

Ce système de récompense cérébral qui demande sa dose à cor et à cri, nous mène à un comportement impulsif et stupide après une rupture.

Quand nous écrivons des messages d’adieu ou d’agonie à notre ex-conjoint, nous répondons en réalité à des désordres chimiques dans notre cerveau.

En définitive, l’amour fait mal lorsqu’il se termine. C’est une souffrance physique et réelle qui peut durer plusieurs mois. Mais cette douleur fait partie du processus de guérison et de dépassement de la rupture.

Différents scanners cérébraux réalisés sur des personnes pendant la phase de désamour montrent qu’il existe une activité spéciale dans les zones du cortex pré-frontal, la région du cerveau impliquée dans l’expression de la personnalité, dans les processus de prise de décision et dans la planification des comportements cognitivement complexes.

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C’est-à-dire que lorsque nous nous plaignons et que nous pleurons, la chimie de notre cerveau fonctionne pour rétablir nos comportements, équilibrer nos émotions et nous mettre en marche à nouveau.


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