Trouble cyclothymique : symptômes, causes et traitement
Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
La principale caractéristique du trouble cyclothymique est une altération chronique et fluctuante de l’humeur. Nous connaissons tous quelqu’un à propos duquel nous disons familièrement qu’il change souvent d’humeur, passant de la tristesse à la joie en quelques jours.
Ces personnes pourraient souffrir d’un trouble cyclothymique, mais pas nécessairement, évidemment. L’humeur d’une personne souffrant de trouble cyclothymique fluctue entre des états de “bonheur” exagéré et des états dépressifs. Autrement dit, il existe un changement d’humeur notable que la plupart des personnes ne considèrent pas comme “normal”.
Il est important de distinguer le trouble cyclothymique du trouble bipolaire. Le trouble bipolaire est plus grave dans la mesure où ses symptômes sont plus sévères. Selon le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux ( DSM-V ), les critères d’un épisode dépressif majeur, maniaque ou hypomaniaque ne se rencontrent jamais dans le trouble cyclothymique.
Quels critères doivent être remplis pour diagnostiquer un trouble cyclothymique ?
Selon le DSM-V, les critères de diagnostic du trouble cyclothymique sont les suivants :
A. Présence, pendant au moins 2 ans, de nombreuses périodes de symptômes hypomaniaques et de nombreuses périodes de symptômes dépressifs ne répondant pas aux critères d’un épisode dépressif majeur.
Note : Chez les enfants et les adolescents, la durée doit être d’au moins 1 an.
B. Au cours de la période de plus de 2 ans (1 an chez les enfants et les adolescents), la personne n’a pas cessé de présenter les symptômes du critère A pendant une durée supérieure à 2 mois.
C. Aucun épisode dépressif majeur, épisode maniaque ou épisode mixte n’est survenu au cours des 2 premières années de l’altération.
Note : Après les 2 premières années du trouble cyclothymique (1 an chez les enfants et les adolescents), peuvent apparaître des épisodes maniaques ou mixtes superposés au trouble cyclothymique (auquel cas les deux troubles seront diagnostiqués, cyclothymique et le trouble bipolaire I) ou des épisodes dépressifs majeurs (auquel cas les deux troubles seront diagnostiqués, le trouble cyclothymique et le trouble bipolaire II).
D. Les symptômes du critère A ne sont pas mieux expliqués par la présence d’un trouble de schizo-affectif et ne se superposent pas à une schizophrénie, le trouble schizophréniforme, un trouble délirant ou un trouble psychotique non spécifié.
E. Les symptômes ne sont pas dus aux effets physiologiques directs de l’administration ou de la consommation d’une substance (par exemple, une drogue, un médicament) ou d’une maladie (par exemple, hyperthyroïdie).
F. Les symptômes provoquent un mal-être cliniquement significatif ou une altération dans les domaines sociaux, professionnels ou dans d’autres domaines importants de l’activité de l’individu.
Caractéristiques diagnostiques
Comme nous l’avons précisé en introduction, le trouble cyclothymique suppose une altération chronique et fluctuante de l’humeur. Il implique de nombreuses périodes de symptômes hypomaniaques et des périodes de symptômes dépressifs, différenciés les uns des autres. L’hypomanie est un terme qui définit les humeurs exaltées qui ne deviennent pas maniaques mais qui provoquent néanmoins des états d’irritabilité et d’attitudes compulsives douces.
Les symptômes de l’hypomanie passent inaperçus la plupart du temps, d’abord parce que le patient lui-même se sent stable (il pense même connaître un “grand jour” et être “en possession de la raison” face aux autres), ensuite parce qu’ils ne causent pas toujours une détérioration significative de l’environnement de travail, familial ou social.
Sa détection est d’autant plus délicate que l’hypomanie se confond parfois avec une “simple joie” ou une légère hyperactivité ponctuelle. La manie, d’autre part, est définie comme un contrepoint à la dépression. Le patient se montre euphorique et exalté, avec un humour excessif.
En outre, les symptômes dépressifs du trouble cyclothymique sont insuffisant en nombre, gravité, généralisation ou durée pour répondre aux critères d’un épisode dépressif majeur. Un diagnostic de trouble cyclothymique n’est réalisé que si les critères d’épisode dépressif majeur, maniaque ou hypomaniaque sont remplis. Ceci est très important, il s’agit de ce qui le distingue d’un trouble bipolaire.
Développement et évolution du trouble cyclothymique
Le trouble cyclothymique commence habituellement à l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Il est parfois considéré comme le reflet d’une prédisposition tempéramentale à d’autres troubles bipolaires. L’apparition du trouble cyclothymique est généralement progressive, et son développement est persistant. Il existe un risque de 15 à 50% qu’un patient souffrant d’un trouble cyclothymique développe par la suite un trouble bipolaire.
Si le début des symptômes hypomaniaques ou dépressifs surviennent plus tard à l’âge adulte, il sera nécessaire, avant de le diagnostiquer comme un trouble cyclothymique, de le distinguer clairement du trouble bipolaire et des troubles associés en raison d’un autre troubles de l’état de santé (par exemple, la sclérose en plaques).
Chez les enfants présentant un trouble cyclothymique, l’âge moyen de survenue est de 6 ans et demi. Comme nous l’avons précisé antérieurement, le trouble cyclothymique est une sorte de frère cadet du trouble bipolaire. Il existe un changement notable de l’humeur, lequel n’est pas considéré comme normal mais qui ne devient pas aussi drastique que dans le trouble bipolaire.
Références bibliographiques
American Psychiatry Association (2014). Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), 5ème Ed. Madrid : Editorial Medica Panamericana.
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Amerikan Psikiyatri Birliği (2014). Manual diagnóstico y estadístico de los trastornos mentales (DSM-5), 5ª Ed. Madrid: Editorial Médica Panamericana.
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