Stress et syndrome algo-dysfonctionel de l'appareil manducateur
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
Stress et syndrome algo-dysfonctionel de l’appareil manducateur sont souvent liés. La douleur mandibulaire et cette gêne que l’on ressent en parlant, en baillant et même en mangeant sont des conditions qui affectent de plus en plus de personnes.
Ce n’est pas un hasard. Avec l’augmentation des troubles de stress et d’anxiété, cette réalité est une manifestation caractéristique que les dentistes retrouvent tous les jours lors de leurs consultations.
Le syndrome algo-dysfonctionel de l’appareil manducateur (SADAM) ou syndrome de Costen est, pour le dire de façon basique, cette douleur qui se concentre sur la zone d’articulation de la mandibule et des muscles qui l’entourent. Elle a tendance à apparaître le matin, quand nous nous réveillons.
Nous ressentons alors un élancement au niveau des molaires et, petit à petit, nous nous rendons compte qu’elle devient plus intense quand nous parlons ou essayons de manger. À partir de là, d’autres désagréments peuvent venir se rajouter : congestion dans les oreilles, tinnitus, maux de tête, tension dans le cou…
À un moment donné, le mal-être est si intense, diffus et constant que la personne se sent dépassée. Il est donc important de connaître cette condition et les éléments qui la déclenchent. Nous approfondissons ici le sujet.
Stress et syndrome algo-dysfonctionel de l’appareil manducateur : caractéristiques, causes et traitement
Si nous devions décrire l’appareil manducateur, il suffirait de visualiser une charnière. Il s’agit d’une zone clé qui connecte la mandibule à la partie latérale de la tête.
Avec cette image, nous pouvons deviner à quel point cette partie est décisive pour n’importe quelle activité quotidienne… Le simple fait de bailler le matin en nous levant n’est que l’antichambre de ce qui vient après. Parler, mastiquer, manger, boire…
Si nous ressentons de la douleur, il suffit de se rappeler qu’il ne s’agit pas de n’importe quelle articulation. La région temporo-mandibulaire intègre de nombreuses structures : disques cartilagineux, muscles, ligaments, nerfs, vaisseaux sanguins, dents et, enfin, elle atteint les oreilles et la zone du cou.
Le syndrome algo-dysfonctionel de l’appareil manducateur (SADAM) n’était pas, jusqu’à très récemment, un trouble dont on parlait beaucoup. Cependant, au cours de ces dernières années, son incidence n’a fait qu’augmenter.
Quels sont les symptômes du syndrome algo-dysfonctionel de l’appareil manducateur ?
Stress et syndrome algo-dysfonctionel de l’appareil manducateur apparaissent généralement de façon conjointe. Néanmoins, le plus commun est que les personnes consultent d’abord leur dentiste à cause de la gêne ressentie dans cette région, sans relier ce problème à un trouble psychologique.
Ce syndrome est, en moyenne, plus commun chez les femmes entre 30 et 50 ans. Voici ses principales caractéristiques :
- Une douleur dentaire apparaît.
- Beaucoup de personnes définissent cette souffrance comme une impression de mandibule déboîtée.
- Cette zone fait mal et pèse, comme si on nous avait frappé.
- La douleur est plus évidente en parlant ou en mangeant.
- On ressent une difficulté et une douleur au moment d’ouvrir la bouche.
- Il est commun d’entendre des bruits ou des claquements en ouvrant et fermant la bouche ou en mastiquant.
- Rigidité dans les maxillaires.
- Douleur au niveau des oreilles ou autour, et également au niveau des tempes.
- Dents sensibles et usées.
- Une douleur dans le cou peut aussi apparaître.
- Beaucoup de patients souffrent de tinnitus.
- Des céphalées peuvent se déclencher.
Quelle en est la cause ?
Le stress et le syndrome algo-dysfonctionel de l’appareil manducateur sont souvent la face d’une même monnaie. Il faut cependant recevoir le bon diagnostic des experts. Les éléments déclencheurs sont les suivants :
- Troubles dentaires : un mauvais alignement des dents peut dériver vers du bruxisme et celui-ci en syndrome algo-dysfonctionnel.
- Par ailleurs, dans plus de 70 % des cas, l’élément déclencheur est le stress. Dans une étude réalisée à l’Université d’État (Brésil), on décrit comment ce trouble est de plus en plus commun au sein de la population universitaire.
- Les préoccupations, les émotions non gérées, la pression et les problèmes quotidiens font que cette gêne se transforme en motif de consultation fréquent chez le dentiste.
- En outre, l’origine peut être liée à des aspects anatomiques, comme des dislocations au niveau de cette zone de la mandibule, des traumatismes, des problèmes musculaires et même des altérations neurologiques.
Stress et syndrome algo-dysfonctionel de l’appareil manducateur : comment se traite-t-il ?
Nous savons que stress et syndrome algo-dysfonctionel de l’appareil manducateur ont une relation étroite. Au cours de ces dernières années, nous avons aussi vu, à cause de l’augmentation du stress et des troubles anxieux, que cette manifestation et bien d’autres limitent la qualité de vie.
Dans ces situations, l’attention et la surveillance de plusieurs experts (médecins et psychologues) est nécessaire. Les odontologues peuvent opter pour les stratégies suivantes :
- Des gouttières de stabilisation. Ces appareils ont pour but de réduire la douleur musculaire en exerçant une pression mandibulaire. Grâce à ces gouttières, nous freinons le bruxisme et modifions également la stimulation sensorielle de cette zone.
- Une physiothérapie. En plus des gouttières classiques, un traitement basé sur une physiothérapie mandibulaire peut être très bénéfique. Elle donne généralement de bons résultats et améliore souvent ce problème.
- Par ailleurs, et pour traiter le point qui représente souvent le problème de base (le stress), il est recommandé d’intégrer différentes techniques dans sa routine. La respiration diaphragmatique, la relaxation musculaire progressive, la visualisation ou même le yoga peuvent nous être d’une grande aide.
Néanmoins, si cela fait des mois que cette condition dure et que d’autres sont venues s’y rajouter, comme l’insomnie, il est recommandé de consulter un psychologue. Nous pouvons parfois nous sentir dépassés, que ce soit par les symptômes physiques ou par les éléments déclencheurs psychologiques qui limitent notre vie. Demander de l’aide est la meilleure solution.
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- Viviane Gontijo Augusto , Keity Cristina Bueno Perina (2016) Disfunción temporomandibular, estrés y trastornos mentales. 2016 noviembre-diciembre; Actas ortopédicas. 24 (6): 330–333. doi: 10.1590 / 1413-785220162406162873
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