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Préparation psychologique pour arrêter de fumer

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Si nous avons parfois tant de mal à arrêter de fumer, c'est parce que notre préparation psychologique pour y parvenir n’est pas suffisante.
Préparation psychologique pour arrêter de fumer
Dernière mise à jour : 07 octobre, 2020

Si nous ne parvenons pas à arrêter de fumer, c’est souvent parce que notre préparation psychologique pour le faire n’est pas suffisante. Notre volonté peut être forte, mais nos stratégies sont, elles, trop faibles. Les raisons pour lesquelles nous souhaitons cesser de fumer manquent peut-être de clarté, ou bien nous manquons de conviction quant aux bienfaits de notre décision d’abandonner la cigarette.

La dépendance au tabac est physique, mais aussi psychologique. Nous ne fumons pas simplement par habitude. Nous pouvons en effet ignorer les raisons qui se cachent derrière cette action.

Malgré sa nocivité, la cigarette procure également une forme de bien-être ou de soulagement, même si cette sensation n’est qu’éphémère. Par conséquent, arrêter de fumer signifie également cesser de ressentir cette sensation agréable.

La nicotine est une substance très addictive. Y renoncer suppose donc un effort, mais aussi, dans de nombreux cas, un exercice d’intelligence.

Par ailleurs, tout n’est pas forcément lié à une question organique. Une personne qui commence à fumer élabore en effet toute une série de directives et de comportements inhérents au tabac . Arrêter de fumer implique donc également de laisser tous les constructions autour de cette conduite.

Le comportement tabagique peut être associé à des contextes sociaux, des contextes de solitude, des moments après les repas, de l’anxiété, etc. Un exercice intelligent serait donc de réduire autant que possible, et surtout dans les premiers jours, l’exposition à ces contextes.

« Prenez soin de votre corps. C’est le seul endroit que vous avez pour vivre. »

-Jim Rohn-

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Fumer : les raisons

Le psychanalyste Gustavo Chiozza propose une analyse intéressante au sujet des raisons à l’origine du tabagisme et des raisons à l’origine de l’intolérance aux fumeurs si répandue aujourd’hui.

Selon lui, le tabac est une sorte de « nourriture spirituelle » pour le fumeur. Il souligne qu’il n’incorpore pas autant de fumée dans son corps, tel le feu qui lui donne naissance.

Il note qu’un grand nombre de personnes commencent à fumer pendant la puberté et l’ adolescence en « volant » des cigarettes à leurs parents ou à d’autres adultes. Au début, fumer a donc une signification de transgression. Dans un sens symbolique, le feu est volé, comme l’a fait Prométhée, pour devenir l’égal des dieux. Cet acte équivaut chez les adolescents à entrer dans le monde adulte.

Ce vol initial, cette entrée dans le monde adulte, génère également un sentiment de culpabilité inconscient. Cette dernière est aujourd’hui accentuée par l’intolérance dont font l’objet les fumeurs dans tous les espaces.

Le désir de fumer ainsi que l’auto-punition augmentent donc lorsque cette transgression et cette culpabilité sont liées à une grande tension avec le monde adulte. La compulsion apparaît alors, un comportement très difficile à éradiquer.

Arrêter de fumer : les raisons

Pour revenir au point précédent, le fumeur développe de l’anxiété, de la culpabilité et de l’auto-punition. Tout cela trouve souvent son origine dans l’adolescence, où le tabac était symboliquement une déclaration d’entrée dans le monde adulte. L’habitude de fumer acquiert des racines plus profondes si ce monde adulte était rejeté ou générait de très fortes tensions.

Dès lors, même si cela semble absurde, nous fumons pour dire “je suis”. Et nous ressentons de la culpabilité lorsque nous le disons. Presque tous les fumeurs présentent des sentiments d’anxiété et de culpabilité associés et un sentiment de réconfort lorsqu’ils fument. Il s’agit d’un acte d’agréable et gratifiant, mais en même temps autodestructeur.

Les raisons d’arrêter de fumer sont presque aussi importantes que les raisons de fumer. Si la motivation est la censure, elle est inconsciemment assimilée au fait de revivre les limites de l’enfance face aux adultes.

Il s’agit de la raison pour laquelle de nombreuses personnes échouent dans leur tentative d’arrêter de fumer. Elles le ressentent au fond d’elles-mêmes comme l’abandon de leur rébellion et comme un « cesser d’être ».

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La préparation psychologique pour arrêter de fumer

Nous considérons qu’environ 60 % des fumeurs essaieront d’arrêter de fumer à un moment donné de leur vie. Toutefois, seulement 10 % d’entre eux réussiront. Dans la plupart des cas, ce constat est la conséquence de l’existence d’une force inconsciente qui finit par prévaloir sur les motifs conscients pour arrêter de fumer.

Il serait peut être bon d’aller au-delà des techniques spécifiques pour arrêter de fumer et de commencer par comprendre ce que la cigarette signifie dans la vie personnelle de chacun.

Se souvenir des premiers moments où nous avons pris l’habitude de fumer peut notamment nous aider. Quelles étaient les circonstances à ce moment ? Quelles sensations produisait le tabagisme ? Quels sensation cela produit-il maintenant ? À quels moments ressentez-vous davantage l’envie de fumer ?

La dépendance au tabac possède évidemment une composante physique très forte. De nombreuses aides efficaces existent déjà pour gérer cela d’un point de vue organique.

En revanche, c’est la motivation qui fait souvent défaut. Nous pourrons peut-être comprendre les axes d’autodestruction du tabagisme en explorant ce que le tabagisme signifie dans nos vies. Et nous cesserons alors peut-être de nuire à notre corps.



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Marqueta, A., Jiménez-Muro, A., Beamonte, A., Gargallo, P., & Nerín, I. (2010). Evolución de la ansiedad en el proceso de dejar de fumar en fumadores que acuden a una Unidad de Tabaquismo. Adicciones, 22(4), 317-324.


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