Les 10 types de psychopathes, selon Kurt Schneider

Les types de psychopathes décrits par Kurt Schneider sont un classique de la criminologie. Sa description était très précise et fondée sur des preuves.
Les 10 types de psychopathes, selon Kurt Schneider
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas.

Dernière mise à jour : 15 octobre, 2021

Kurt Schneider, médecin, psychiatre et philosophe allemand, fut le pionnier de la classification des types de psychopathes. Il est considéré comme le principal représentant de l’école d’Heidelberg, avec Karl Jaspers. Son travail laissa une marque importante dans l’histoire de la psychopathologie.

L’école de Heidelberg se caractérisait par une approche des troubles mentaux mettant l’accent sur les facteurs biologiques. Dans les membres de ce courant, il y avait une forte influence d’Emil Kraepelin, qui avait fait des efforts pour classer les troubles du point de vue de leurs manifestations et non de leurs causes.

La classification par Kurt Schneider des types de psychopathes a eu une grande influence sur les développements ultérieurs de la psychiatrie. Elle se base sur l’idée qu’un psychopathe est celui qui s’écarte de manière ambiguë du comportement normatif. De ce point de vue, il existe dix types qui sont les suivants.

“Le manque d’empathie dont souffre le psychopathe l’empêche de ressentir du plaisir en observant le bonheur chez les autres. Le plaisir des autres ne provoque que l’envie et la cupidité.”
– Vicente Garrido Genovés –

types de psychopathes

1. Hyperthymique

Le premier des types de psychopathes est l’hyperthymique, qui se caractérise par une humeur joyeuse, active et impulsive. Schneider parla de ce type de personne comme du “tempérament sanguin de l’homme au sang léger”. Il les définit comme querelleurs, amicaux et bavards, sujets à des délits tels que les offenses, les mensonges, les escroqueries et les petites transgressions.

2. Dépressif

C’est l’un des types de psychopathes aux esprits sombres. Cette caractéristique n’est toutefois pas toujours facile à reconnaître chez eux car ils ont tendance à cacher ce qu’ils ressentent. Chez certains, la mélancolie prévaut. Tandis que dans d’autres cas, la mauvaise humeur ou la paranoïa est présente. Ce type et le précédent ont tous deux une propension à l’alcoolisme. Le dépressif paranoïaque peut devenir très insensible.

3. Insécures, une sorte de psychopathe

Au sein de ce groupe, il existe deux types de psychopathes : sensibles et anankastiques. Les premiers sont très impressionnables, mais ont du mal à exprimer leurs émotions.

Les anankastiques transforment leurs insécurités en obsessions, qui deviennent très rigides et inflexibles. Bien que ces types de personnalités soient “étranges” et parfois “suspectes”, elles commettent rarement un crime.

4. Fanatiques

Dans ce cas, il existe un groupe d’idées surestimées qui sont vécues avec une grande intensité émotionnelle. Il y a des fans passifs et des fans de combat.

En général, cette typologie se produit chez les hommes ou les femmes d’âge mûr. Ils peuvent commettre des délits mineurs en fonction de leurs convictions. Mais en général ils ne commettent que des actes de perturbation de la vie sociale.

5. Besoin d’estime

La marque de fabrique de ce type de psychopathe est la vanité. Ils doivent paraître plus qu’ils ne le sont, tant pour eux-mêmes que pour les autres. Ces personnes disent délibérément des mensonges et les croient.

Ils falsifient leurs émotions et c’est pourquoi ils ne peuvent pas établir de liens intimes et ne savent pas aimer. Il existe des excentriques (ils attirent l’attention avec des actes inhabituels), des fanfarons (ils se vantent) et des pseudo-scientifiques (ils organisent des fantasmes structurés pour tromper les autres).

6. Labiles

C’est l’un des types de psychopathes qui peuvent être confondus avec les dépressifs. Cependant, dans ce cas, la personne présente des épisodes très intenses de tristesse ou de mauvaise humeur, comme des tempêtes, mais qui passent ensuite, de manière quasi inattendue. Ils sont souvent dépendants et peuvent commettre des crimes émotionnels ou occasionnels. C’est typique des très jeunes ou des très vieux psychopathes.

7. Explosifs

Les psychopathes explosifs ont une humeur violente, qui se déchaîne même pour des raisons insignifiantes. Dans la plupart des cas, cela correspond aux femmes de moins de 50 ans.

Elles sont connues pour s’impliquer dans des crimes de toutes sortes. Elles manquent de respect, désobéissent et nuisent à leur environnement. Ce sont des personnalités enfantines, peu développées et avec peu de maîtrise de soi.

8. Sans cœur

Ils représentent le psychopathe dans ce qui le caractérise le plus, sans compassion, honte, ou culpabilité. Leur trait caractéristique est un faible développement de la conscience. Ils ont tendance à être maussades, froids et asociaux.

Ils commettent toutes sortes de crimes et délits, dont beaucoup peuvent inclure la brutalité. Cependant, nombre d’entre eux sont capables de vivre leur manque de scrupules sans enfreindre formellement la loi.

types de psychopathes

9. Les influençables

Ce sont des personnes extrêmement influençables, perméables à toutes sortes de stimuli. Elles sont agréables, raisonnables, mais inconstantes et malléables. Ce type de personnalité est très fréquemment associé aux vols, aux détournements de fonds, à la fraude et à la prostitution. Ils ne peuvent commettre des crimes que sous la pression de leur groupe ou de leur environnement. Habituellement, cela correspond aux jeunes.

10. Asthéniques

Il existe des asthéniques corporels et psychiques. Tous deux maintiennent une observation vigilante d’eux-mêmes, dans un cas centré sur le corps et dans l’autre, sur l’esprit. Dans les deux cas, il y a un sentiment d’éloignement devant eux-mêmes. Souvent, ils souffrent de maladies imaginaires, en raison de leur hypervigilance. Ils se livrent rarement à la criminalité et sont des patients hospitalisés assez fréquemment.

Les types de psychopathes de Kurt Schneider sont une classification considérée comme dépassée aujourd’hui. Cependant, plusieurs de ses approches ont servi de base à des développements ultérieurs, qui ne nient pas cette catégorisation, mais l’ajustèrent.

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  • Pozueco Romero, J. M., Romero Guillena, S. L., & Casas Barquero, N. (2011). Psicopatía, violencia y criminalidad: un análisis psicológico-forense, psiquiátrico-legal y criminológico (Parte I). Cuadernos de Medicina Forense, 17(3), 123-136.


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