Hypocrétine : caractéristiques et fonctions

L'hypocrétine est une hormone polypeptidique associée, entre autres, à la bonne humeur, à la faim et au plaisir. Apprenez-en plus sur elle !
Hypocrétine : caractéristiques et fonctions

Dernière mise à jour : 22 février, 2021

L’hypocrétine (ou orexine) est un type d’hormone neuropeptidique excitante. Spécifiquement, c’est une hormone polypeptidique que l’on trouve dans l’hypothalamus postérieur.

Ses fonctions comprennent l’induction de la sensation de faim, la stimulation de l’état d’éveil ou de vigilance et la promotion d’un état d’esprit positif, entre autres. D’autre part, un niveau élevé de cet hormone est lié aux troubles du sommeil tels que l’insomnie ou la narcolepsie.

Certaines actions liées à l’alimentation et aux habitudes de vie pourraient augmenter la présence de cette hormone. Des pratiques telles que les bains de soleil, l’exercice, la consommation d’aliments contenant du lactate, la restriction du glucose et l’augmentation du fructose, pourraient stimuler sa sécrétion.

Le rôle de l'hypocrétine.

L’hypocrétine, qu’est-ce que c’est ?

L’hypocrétine, également appelée orexine, est un type d’hormone neuropeptidique excitante qui a été découverte dans le cerveau de rats, selon Sakurai et. al (1998) et De Lecea et.al (1998). L’hypocrétine, dont le nom d’origine vient de l’anglais, hypocretin, a été découverte en 1998.

C’est une hormone neuronale polypeptidique composée de 30 acides aminés. Elle est située dans l’hypothalamus, une structure cérébrale impliquée dans des fonctions physiologiques telles que l’appétit, la libido et la régulation du sommeil.

Ses fonctionnalités

Au départ, il a été suggéré que l’hypocrétine était impliquée dans la stimulation de l’apport alimentaire (c’est-à-dire la faim). On pensait que l’administration centrale de cette hormone, en particulier l’orexine-A / hypocrétine-1, augmentait la prise alimentaire.

Plus tard, les chercheurs ont également découvert que l’hypocrétine stimulait l’insomnie, la dépense énergétique et l’éveil. Ainsi, cette hormone exercerait différentes fonctions.

La vigilance

L’hypocrétine ou orexine favorise la vigilance. Des études récentes indiquent que l’une de ses fonctions pertinentes est d’intégrer les influences métaboliques du rythme circadien et de la dette de sommeil, afin de déterminer si un animal doit être endormi ou éveillé et actif.

Plus précisément, l’hypocrétine exciterait fortement divers noyaux cérébraux et jouerait un rôle important dans l’insomnie (systèmes dopaminergiques, acétylcholine, noradrénaline…). D’autre part, selon une étude de Lin et al.  (1999), une mutation de l’orexine provoque des troubles du sommeil, tels que la narcolepsie.

L’envie de manger

L’hypocrétine remplit également la fonction de stimuler ou d’augmenter le désir de nourriture. En ce sens, elle interagit avec des substances qui favorisent sa production. Plus précisément,  étant située dans le noyau arqué de l’hypothalamus, l’hypocrétine agit en augmentant son expression.

D’autre part, certaines études animales montrent qu’un faible niveau d’orexine provoque l’obésité. Et ce, même en cas d’une consommation de calories moindre.

Le lien entre la maladie d’Alzheimer et l’hypocrétine

Selon une étude de Kang (2009,  l’hypocrétine peut être liée à la maladie d’Alzheimer. Selon l’étude, l’expression de la protéine bêta-amyloïde (un peptide qui apparaît généralement dans la maladie d’Alzheimer) augmente le jour et diminue la nuit, et tout cela est contrôlé précisément par l’hypocrétine.

Il a été constaté que la privation de sommeil pouvait être à l’origine du développement de plaques bêta-amyloïdes. La même étude suggère également que le maintien de périodes de sommeil ou d’éveil appropriées pourrait prévenir la maladie d’Alzheimer.

La bonne humeur

L’hypocrétine n’est pas seulement liée aux fonctions physiologiques, mais aussi aux fonctions émotionnelles. Ainsi, un niveau élevé d’hypocrétine est lié à une humeur positive, ainsi qu’à une sensation de bonheur.

Anxiété et addictions

On pense qu’un faible d’hypocrétine influence l’envie de fumer et de boire de l’alcool, en particulier en cas de dépendance. De plus, sa présence a également été associée aux mécanismes de récompense du cerveau. Il a été observé qu’une activité anormalement élevée conduit à des états d’anxiété, qui pourraient faire rechuter la personne vers la consommation de toxines.

Stimuler son hypocrétine.

Comment stimuler l’hypocrétine ?

Certaines actions ou habitudes de vie peuvent augmenter la présence d’hypocrétine dans notre corps. Il s’agit des suivantes :

  • Bains de soleil. Les lumières vives, comme la lumière du soleil, augmentent le niveau d’hypocrétine.
  • Exercice. L’acidification du sang qui se produit lors de l’exercice augmente l’excitabilité de l’hypocrétine.
  • Consommation d’aliments contenant du lactate. Le lactate régule l’hypocrétine, tout en augmentant notre énergie.
  • Diminution du glucose et augmentation du fructose. Un taux de glucose élevé peut bloquer l’activité des orexines.

En ce qui concerne le dernier point, parmi les aliments qui contiennent du glucose sain, figurent les pâtes, le pain de blé entier, les pommes de terre ou les légumineuses. À l’inverse, parmi les aliments contenant du glucose malsain, figurent le pain blanc, les collations salées et les aliments frits, entre autres.

Comme nous l’avons vu, l’hypocretine est une hormone liée à de multiples fonctions, à la fois physiologiques et psychologiques. Beaucoup l’ont surnommée “l’hormone de la bonne humeur” et, en ce sens, elle a été associée à des états émotionnels positifs.

Elle est responsable de la régulation des émotions, de l’humeur et des cycles veille / sommeil, et est également liée aux processus d’apprentissage. Enfin, une altération de son niveau est liée aux troubles du sommeil, à l’obésité et même à la maladie d’Alzheimer.


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  • De Lecea L, Kilduff TS, Peyron C, Gao X, Foye PE, Danielson PE, Fukuhara C, Battenberg EL, Gautvik VT, Bartlett FS, Frankel WN, van den Pol AN, Bloom FE, Gautvik KM, Sutcliffe JG (1998). “The hypocretins: hypothalamus-specific peptides with neuroexcitatory activity”. Proc. Natl. Acad. Sci. U.S.A. 95 (1): 322–7.
  • Kang, J.E., Lim, M.M., Bateman, R.J., Lee, J.J., Smyth, L.P., Cirrito, J.R., Fujiki, N., Nishino, S. & Holtzman, D.M. (2009). «Amyloid-{beta} Dynamics Are Regulated by Orexin and the Sleep-Wake Cycle». Science.
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