Dysthymie ou lorsque la mélancolie triomphe sur la vie

Dysthymie ou lorsque la mélancolie triomphe sur la vie

Dernière mise à jour : 23 juin, 2015

La dysthymie est une forme légère de dépressionLe trouble dysthymique pourrait se situer à une extrêmité du spectre de la dépression, alors que le trouble dépressif, qui est plus grave, se trouve à l’autre extrémité.

Le terme dysthymie vient du grec, et signifie “mélancolie”.
Les personnes qui souffrent de dysthymie peuvent mener une vie normale pendant des années sans suivre aucun type de traitement.

À première vue, ces personnes sont simplement un peu tristes, mais il s’agit d’un véritable trouble affectif, et celles qui en souffrent répondent généralement très bien au traitement.

Qui peut souffrir de dysthymie ?

Le trouble dysthymique touche approximativement 1,5 pour cent de la population, et comme tous les autres désordres de type émotionnel, les femmes sont légèrement plus touchées que les hommes.

Il est très important de ne pas confondre une période de tristesse avec la dysthymie, car n’importe qui peut se sentir triste à un moment ou un autre de sa vie, pour des raisons toutes plus différentes les unes que les autres, et cela est tout à fait normal.

Mais pour qu’un état de mélancolie soit considéré comme un trouble dysthymique, il est nécessaire qu’il soit présent tous les jours, pendant minimum deux années.

Comment se manifeste-t-elle ?

 Les signes les plus notoires remarqués chez les patients atteints de dysthymies sont la tristesse et la mélancolie. En général, ils ont beaucoup de mal à trouver le bonheur et se satisfaire des activités de la vie quotidienne. Souvent, ils ont faible estime d’eux-mêmes, et des difficultés à prendre des décisions.

Ce trouble s’accompagne également de fatigue, et très souvent, les cycles du sommeil et l’alimentation sont aussi perturbés. En ce qui concerne le repos, les personnes souffrant de dysthymie peuvent aussi souffrir d’insomnie , ou dormir plus que la normale.
Les patients peuvent également connaître des épisodes d’ingestion de nourriture compulsive ou, au contraire, des périodes où ils mangent très peu.

Autre difficulté qui se manifeste très fréquemment sont les problèmes liés à la mémoire et à la concentration, lesquelles peuvent être très sérieusement touchées.
En outre, il est très courant que les personnes atteintes de dysthymie tendent à s’isoler petit à petit, ce qui peut parfois aboutir à des inaptitudes sociales et même à une phobie des autres.

D’où vient-elle ?

Les chercheurs ne connaissent pas exactement la cause de ce trouble dysthymique. Même s’il la cause est probablement génétique en partie, les chercheurs penchent plutôt pour la théorie de l’isolation sociale, des déboires personnels, et des situations de stress.

La caractéristique unique de la dysthymie est que plus des trois quarts des patients souffrent de problèmes chroniques, comme une maladie physique, un problème d’abus de substances ou autre type de trouble psychiatrique.

Les médecins et les thérapeutes ont souvent des difficultés à déterminer exactement qui est arrivée la première, la dysthymie ou l’autre maladie, car les lignes initiales sont souvent floues.

En quoi consiste le traitement ?

Les options pour traiter le trouble dysthymique de départ requièrent un travail intense entre le patient et le docteur pour déterminer les causes subjacentes. Certains traitements qui ont prouvé leur efficacité comprennent la psychothérapie et la thérapie cognitivo-comportementale.

De plus, les patients peuvent avoir recours à des options pharmaceutiques pour guérir leurs troubles dysthymiques. Par exemple, il peuvent prendre des médicaments qui peuvent leur apporter une aide significative.

Dans tous les cas, parler des problèmes avec les patients est très bénéfique, et aide à dissiper certains mythes bien ancrés comme le sentiment d’inutilité. Le traitement met également l’accent sur le fait que la personne peut apprendre à gérer ses émotions de façon pertinente.

Outre la thérapie individuelle, la thérapie de groupe peut également aider à retrouver cette confiance perdue chez le patient, et à alimenter sa capacité à interagir socialement.

Quelles sont les différences avec la dépression ?

  • Une personne atteinte de dysthymie peut mener une vie relativement normale, malgré la tristesse qu’elle porte avec elle, alors qu’une personne qui souffre de dépression ne peut pas le faire. Ainsi, la différence principale se trouve dans le niveau d’incapacité dont la personne est atteinte.
  • Les personnes atteintes de dysthymie ont des intérêts et connaissent le plaisir.
  • Elles ne manifestent pas d’agitation ou de lenteur motrice.
  • Elles ne sont pas rongées par les pensées suicidaires typiques chez les dépressifs.
  • Elles ne pensent pas qu’à la mort de façon récurrente.

Évidemment, un diagnostic certain peut seulement être établi par un psychologue ou un psychiatrique dûment qualifié. 

Ainsi, si vous pensez que vous souffrez de dysthymie, ou si vous connaissez quelqu’un dans cette situation, il est fortement recommandé de chercher une aide professionnelle le plus vite possible, car la dysthymie qui n’est pas prise en charge peut se transformer en dépression, un trouble qui peut présenter des conséquences bien plus graves. 

Image avec l’aimable autorisation de Gabriele Negri


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