La crise de panique et l'incompréhension sociale

La crise de panique et l'incompréhension sociale

Dernière mise à jour : 23 décembre, 2016

On ne choisit pas de faire une crise de panique. On n’invente pas ces véritables peurs qui nous attrapent, nous asphyxient et nous coupent le souffle jusqu’à nous faire croire que l’on va mourir.

Cependant, l’incompréhension sociale tissée autour de ces troubles intensifie d’autant plus la sensation d’angoisse et, bien sûr, de solitude.

Toutes les personnes sujettes aux crises de panique se souviennent certainement de la première qu’elles ont connue.

Une crise de panique peut se manifester dans toutes sortes de contextes ; imaginez, par exemple, que vous sortez du travail, que vous prenez le métro et que soudain, vous entendez des gens crier au beau milieu d’une conversation…

C’est alors que s’instaurent en vous mal au coeur et gêne et que votre coeur s’emballe comme si vous étiez en train de chuter dans le vide, dans un abîme très profond.


“Ce n’est pas celui qui n’a pas peur qui est courageux, mais celui qui fait face à la peur.”

-Nelson Mandela-


On estime que presque 10% de la population mondiale a déjà fait une crise de panique. Or, le vrai problème se pose lorsque cette expérience terrifiante devient récurrente et, ce qui est encore pire, imprévisible.

Ce qui est étrange là dedans, c’est que même si la panique est l’un des problèmes psychologiques les plus communs aujourd’hui, c’est aussi un des plus méconnus.

Ceux qui souffrent d’une crise de panique ne sont ni fragiles ni psychotiques. Ils n’ont pas non plus besoin de notre compassion ; ce qui compte, c’est la compréhension, et surtout de voir ces situations d’angoisse comme quelque chose que nous pouvons tous vivre à un moment ou un autre.

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La crise de panique et le monde solitaire des peurs

Transpiration, mal au coeur, bouche sèche, palpitations, nausées, étouffement… La crise de panique arrive sans que l’on si attende, comme si quelqu’un avait appuyé sur ce bouton rouge qui malheureusement déclenche l’horreur dans son sens le plus authentique.

Ainsi, on ne peut pas oublier qu’aux symptômes physiques s’ajoutent ces impressions nous laissant penser qu’on a véritablement perdu le contrôle et que notre vie est en danger.

Or, de quoi a-t-on vraiment peur quand cela arrive ? Parfois, il s’agit de la peur de prendre l’avion, de la peur de la foule, de la peur des petits espaces, voire même de certaines perceptions déformées de ce qui se passe dans le corps.

Ces peurs, bien qu’injustifiées et infondées, finissent véritablement par dévorer le calme, l’équilibre et le contrôle de soi.

Il est presque réconfortant de savoir que tout cela a une origine très claire dans notre cerveau.

Les scientifiques ont appelé cela le “réseau de la peur”, et expliquent que généralement, chez les personnes qui souffrent de ce que le DSM-V définit comme “une crise d’angoisse ou un trouble de panique”, certaines parties du cerveau présentent un type d’activité quelque peu inhabituel.

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Selon une étude publiée dans la revue Molecular Psychiatry , dans le cortex cingulaire antérieur se développe un type de réseau qui contrôle notre perception de la peur.

C’est dans cette zone que sont gérées des dimensions telles que l’introspection, ou encore l’auto-perception de la condition physiologique de notre corps.

Qu’est-ce que cela signifie ? Initialement, dans le cadre de ce trouble, nos mécanismes de la peur “se dérèglent”, si bien qu’ils en viennent à générer des réactions de véritable panique, même lorsqu’il n’y a pas de risque réel.

C’est quelque chose dont on devrait tenir compte afin de mieux comprendre cette réalité, qui n’a rien à voir avec le fait de répondre aux caprices des personnes qui en souffrent.

Vous pouvez surmonter ce trouble, mais pas seul : demandez de l’aide

Beaucoup de patients qui présentent des troubles de panique préfèrent, si cela est possible, souffrir en silence.

Pour autant, il suffit d’un élément déclencheur ponctuel pour faire apparaître une nouvelle crise. Les démons de la peur surgissent et mêlent confusion ainsi que incompréhension de ceux qui nous entourent, mais intensifient aussi d’autant plus le problème.

Si vous souffrez de troubles de panique, vous devez prendre les choses en main et demander de l’aide.

N’oubliez pas que les troubles de panique peuvent être associés à des maladies telles que l’hyperthyroïdie, l’hyperparathyroïdie, le phéochromocytome, des dysfonctionnements vestibulaires ou encore des troubles convulsifs.

Cependant, dans les cas où les troubles de panique ne sont liés à aucune maladie sous-jacente, on combine traitement pharmacologique et psychothérapie.

Alors que les médicaments permettent de rétablir les niveaux de sérotonine dans le cerveau, des approches psychologiques telles que la Thérapie Cognitive et Comportementale (TCC), par exemple, peuvent nous aider à gérer aussi bien les crises de panique que les troubles d’anxiété généralisée.

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L’essentiel dans ces cas-là, c’est de rendre capable la personne touchée par un trouble de panique d’observer, de comprendre et de contrôler ses sensations physiques, mais aussi de la sensibiliser aux outils qui lui permettront de prendre conscience de ces pensées qu’elle peut avoir qui sont impliquées dans les épisodes d’angoisse intense.

Or, on sait bien qu’il ne s’agit pas là d’un processus rapide ni simple à mettre en place, et même si des techniques telles que l’exposition intéroceptive ou encore la pratique de la relaxation progressive sont toujours essentielles dans le traitement de ces troubles, le soutien de la famille et des amis est également nécessaire.

Car qu’on le veuille ou non, la crise de panique est, aujourd’hui encore, un sujet truffé de fausses croyances ; on ne finit pas par devenir fou à force de faire des crises d’angoisse, la crise de panique n’est pas un problème qui concerne uniquement les femmes, et ce n’est pas non plus une maladie qui ne peut être soignée qu’au moyen d’un traitement médicamenteux.

Nous devons changer certains schémas et être plus proche et sensible face à ce type de dimensions.

Car finalement, si les maladies mentales ont un traitement, aujourd’hui, bon nombre de préjugés sociaux n’en ont toujours pas.


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