La transsexualité n'est pas un problème, la haine de la différence si

La transsexualité n'est pas un problème, la haine de la différence si

Dernière mise à jour : 05 octobre, 2017

Voici un exemple édifiant de ce que nous venons de dire sur l’intolérance de certaines personnes. Le groupe ultracatholique “HazteOir”, pour “Fais-toi entendre”, a décidé de faire le tour de l’Espagne en minibus, en partant de Madrid. Le but de cette opération ? Endoctriner la société sur l’identité de genre à travers des slogans comme : “Les garçons ont des pénis. Les femmes ont des vagins. Si vous naissez homme, vous êtes un homme. Si vous naissez femme, vous le resterez“.

Ce gimmick totalement transphobe, rance et discriminatoire a eu un écho considérable dans les médias espagnols, ainsi que dans ceux du monde entier. En effet, personne ne peut rester indifférent face à ce genre de propos.

haine contre la transsexualité

Le sexe ressenti et le sexe assigné

Nous devons débuter le développement de notre article en vous parlant de Trinity Xavier Skeye. Cette jeune fille de 12 ans vit dans le Delaware, aux États-Unis. Elle est absolument magnifique. Mais, lorsqu’on observe cette jeune fille aux grands yeux et aux cheveux multicolores, il est difficile d’imaginer qu’elle a tenté de se suicider lorsqu’elle avait 4 ans.

Trinity est née avec un pénis et, comme l’impose notre société, elle a été élevée, habillée et orientée en fonction de son sexe physiologique, de son sexe assigné. Cependant, à l’âge de 3 ans, elle a dit à sa mère qu’elle se sentait mal, très mal. Elle se sentait fille, absolument pas garçon. Sa famille n’a pas donné excessivement d’importance à ses propos et il s’est passé ce qui devait se passer. Comment gérer cette situation impliquant un enfant de 3 ans seulement ?

Trinity Xavier Skeye

Trinity Xavier Skeye, 12 ans

Lorsque Trinity a atteint l’âge de 4 ans, elle a sombré dans un mutisme absolu et a commencé à mâchonner ses vêtements de petit garçon, en espérant que les autres s’inquiéteraient de son état. Puis, quelques semaines plus tard, Trinity a essayé de se couper le pénis. Comme ses parents ne lui avaient pas offert de choix, elle a tenté d’imposer le sien et d’en finir avec un corps qui n’était pas qu’une enveloppe physique, mais plutôt une prison.

Lorsque des thérapeutes spécialisés dans l’enfance ont reçu Trinity, ils ont rapidement conclu que le problème ne venait pas de la petite fille. Ils ont tenté tout de suite de la rassurer en lui expliquant que rien n’était de sa faute, que ses parents avaient mal réagi. Ils ont donc pris position très fermement. Ils ont demandé aux parents de Trinity : “Préférez-vous une fille heureuse ou un garçon mort ?

Actuellement, Trinity est la première mineure du Delaware a recevoir un traitement médical subventionné. Sa mère, DeShanna Neal est devenue une grande défenseure de sa fille, quelqu’un qu’elle n’avait pourtant pas su aider lorsqu’elle lui avait demandé de la soutenir. Elle a fini par comprendre que les enfants ne devaient pas être élevés en fonction de leur sexe assigné biologiquement, mais de leur sexe ressenti.

La transsexualité et l’intersexualité

Les personnes qui ne correspondent pas à l’assignation traditionnelle du sexe demandent une plus grande visibilité. Elles exigent d’être respectées et d’avoir enfin voix au chapitre. Nous pouvons illustrer nos propos en vous parlant des enfants intersexes. Être intersexe, et cela doit être parfaitement clair, ce n’est pas être hermaphrodite. Cela se produit lorsqu’il y a une différence entre le sexe génétique, celui de la gonade, et le sexe génital. C’est une situation qui, selon l’Organisation Mondiale de la Santé, touche 1% de la population.

Johnathan

Jonathan, 8 ans

Voici un bon exemple qui peut nous permettre d’expliquer l’intersexualité. Jonathan a 8 ans et, depuis qu’il est âgé de 2 ans, il sait parfaitement qu’il est à la fois un petit garçon et une petite fille. Sa famille a également dû prendre conscience qu’il s’agit bien d’une réalité physique et que l’enfant ne jouait pas un jeu. Et ses parents ont rapidement su ce qui était au centre de la situation : le bonheur de leur enfant. Car des parents qui aiment et qui respectent leur enfant, doivent l’appuyer, le soutenir, l’accepter et l’aider.

Actuellement, Jonathan passe toutes ses vacances dans le Camp Arc-en-Ciel, dans la baie de San Francisco en Californie. Les enfants peuvent y exprimer librement leur identité de genre. Notre protagoniste peut s’amuser à se déguiser en son animal préféré : la licorne.

Voici venu le moment de redéfinir le concept de genre

Dans notre société, il n’y a pas une “inquisition gay”, comme l’affirme pourtant le groupe “HazteOir”. Il n’existe pas non plus de communes, d’écoles ou de familles qui cherchent, par caprice, à brouiller chez les enfants leur identité de genre. C’est pourtant ce que défendent les personnes qui font circuler cette caravane à travers l’Espagne et qui tentent de provoquer des polémiques inutiles. Il y a une chose dont nous pouvons être absolument certain-e-s : l’identité de genre ne se choisit pas.

Aucun enfant se réveille le matin et décide d’être une fille, de la même manière qu’il choisit les vêtements qu’il va mettre aujourd’hui car il veut s’habiller d’une certaine manière, par caprice. Le genre n’est pas une couleur, une saveur ou une paire de chaussures que l’on enfile et que l’on retire à sa convenance.

De nos jours, la majorité d’entre nous sait que les termes “masculin” et “féminin” ne s’accordent pas avec certitude. Le sexe est un amalgame construit par des chromosomes (X et Y), par l’anatomie (organes génitaux internes et externes), par les hormones et, surtout, par la psychologie de l’individu en question. Voilà pourquoi les enfants peuvent savoir, dès leur plus jeune âge, quelle est leur identité de genre.

Ceci explique aussi pourquoi, ces dernières années, le nombre de familles qui demandent aux centres éducatifs de traiter leur enfant en fonction de leur sexe ressenti, au lieu de leur sexe assigné, est en pleine explosion. Les enfants, quelle que soit leur identité, ont besoin d’être acceptés.

Si nous continuons à vivre dans le rejet de la différence, dans le “Si vous naissez homme, vous êtes un homme. Si vous naissez femme, vous le resterez“, nous allons alimenter la haine et encourager les événements traumatiques et impardonnables, comme le révèle l’exemple de Leelah Alcorn. Cette jeune trans s’est suicidée il y a quelques années en Ohio, car elle n’était pas acceptée par ses parents.

Prenons parti. Comprenons que le monde ne se divise pas en rose et bleu, qu’il est temps de redéfinir en profondeur le concept de genre. Que nous le voulions ou non, des termes comme transgenre, cisgenre, genre non-binaire, queergenre ou agenre donnent forme à une réalité sociale indiscutable, que nous devons reconnaître pour soutenir et normaliser des millions de personnes qui connaissent aujourd’hui l’exclusion et le rejet.

Il est de notre responsabilité de créer un monde plus juste pour tou-te-s.

 


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