La transsexualité n'est pas un problème, la haine de la différence si
Voici un exemple édifiant de ce que nous venons de dire sur l’intolérance de certaines personnes. Le groupe ultracatholique “HazteOir”, pour “Fais-toi entendre”, a décidé de faire le tour de l’Espagne en minibus, en partant de Madrid. Le but de cette opération ? Endoctriner la société sur l’identité de genre à travers des slogans comme : “Les garçons ont des pénis. Les femmes ont des vagins. Si vous naissez homme, vous êtes un homme. Si vous naissez femme, vous le resterez“.
Ce gimmick totalement transphobe, rance et discriminatoire a eu un écho considérable dans les médias espagnols, ainsi que dans ceux du monde entier. En effet, personne ne peut rester indifférent face à ce genre de propos.
Le sexe ressenti et le sexe assigné
Nous devons débuter le développement de notre article en vous parlant de Trinity Xavier Skeye. Cette jeune fille de 12 ans vit dans le Delaware, aux États-Unis. Elle est absolument magnifique. Mais, lorsqu’on observe cette jeune fille aux grands yeux et aux cheveux multicolores, il est difficile d’imaginer qu’elle a tenté de se suicider lorsqu’elle avait 4 ans.
Trinity est née avec un pénis et, comme l’impose notre société, elle a été élevée, habillée et orientée en fonction de son sexe physiologique, de son sexe assigné. Cependant, à l’âge de 3 ans, elle a dit à sa mère qu’elle se sentait mal, très mal. Elle se sentait fille, absolument pas garçon. Sa famille n’a pas donné excessivement d’importance à ses propos et il s’est passé ce qui devait se passer. Comment gérer cette situation impliquant un enfant de 3 ans seulement ?
La transsexualité et l’intersexualité
Les personnes qui ne correspondent pas à l’assignation traditionnelle du sexe demandent une plus grande visibilité. Elles exigent d’être respectées et d’avoir enfin voix au chapitre. Nous pouvons illustrer nos propos en vous parlant des enfants intersexes. Être intersexe, et cela doit être parfaitement clair, ce n’est pas être hermaphrodite. Cela se produit lorsqu’il y a une différence entre le sexe génétique, celui de la gonade, et le sexe génital. C’est une situation qui, selon l’Organisation Mondiale de la Santé, touche 1% de la population.
Voici venu le moment de redéfinir le concept de genre
Dans notre société, il n’y a pas une “inquisition gay”, comme l’affirme pourtant le groupe “HazteOir”. Il n’existe pas non plus de communes, d’écoles ou de familles qui cherchent, par caprice, à brouiller chez les enfants leur identité de genre. C’est pourtant ce que défendent les personnes qui font circuler cette caravane à travers l’Espagne et qui tentent de provoquer des polémiques inutiles. Il y a une chose dont nous pouvons être absolument certain-e-s : l’identité de genre ne se choisit pas.
Aucun enfant se réveille le matin et décide d’être une fille, de la même manière qu’il choisit les vêtements qu’il va mettre aujourd’hui car il veut s’habiller d’une certaine manière, par caprice. Le genre n’est pas une couleur, une saveur ou une paire de chaussures que l’on enfile et que l’on retire à sa convenance.
De nos jours, la majorité d’entre nous sait que les termes “masculin” et “féminin” ne s’accordent pas avec certitude. Le sexe est un amalgame construit par des chromosomes (X et Y), par l’anatomie (organes génitaux internes et externes), par les hormones et, surtout, par la psychologie de l’individu en question. Voilà pourquoi les enfants peuvent savoir, dès leur plus jeune âge, quelle est leur identité de genre.
Ceci explique aussi pourquoi, ces dernières années, le nombre de familles qui demandent aux centres éducatifs de traiter leur enfant en fonction de leur sexe ressenti, au lieu de leur sexe assigné, est en pleine explosion. Les enfants, quelle que soit leur identité, ont besoin d’être acceptés.
Si nous continuons à vivre dans le rejet de la différence, dans le “Si vous naissez homme, vous êtes un homme. Si vous naissez femme, vous le resterez“, nous allons alimenter la haine et encourager les événements traumatiques et impardonnables, comme le révèle l’exemple de Leelah Alcorn. Cette jeune trans s’est suicidée il y a quelques années en Ohio, car elle n’était pas acceptée par ses parents.
Prenons parti. Comprenons que le monde ne se divise pas en rose et bleu, qu’il est temps de redéfinir en profondeur le concept de genre. Que nous le voulions ou non, des termes comme transgenre, cisgenre, genre non-binaire, queergenre ou agenre donnent forme à une réalité sociale indiscutable, que nous devons reconnaître pour soutenir et normaliser des millions de personnes qui connaissent aujourd’hui l’exclusion et le rejet.
Il est de notre responsabilité de créer un monde plus juste pour tou-te-s.