La psychopathologie de la conscience

Bien qu'il n'y ait pas de consensus pour la définition de la construction de la conscience en psychologie, des troubles qui impliquent "un manque de connaissances dans la connaissance de soi" ont été définis. Nous effectuons ici une classification exhaustive de ces troubles.
La psychopathologie de la conscience

Dernière mise à jour : 16 octobre, 2020

La conscience a été étudiée à partir des annales de la philosophie et de cette étude a surgi la psychopathologie de la conscience. Après 2500 ans de discipline, il ne semble pas y avoir de consensus dans la définition de cette construction.

Descartes a parlé d’esprit et ses efforts avaient pour but de comprendre ce que signifiait pour un esprit de pouvoir dire quelque chose sur lui-même. Block (1995) a parlé de deux types de conscience. Chalmers (1998), lui, estimait qu’il faudrait “un siècle ou deux” pour résoudre cette question.

Actuellement, la conscience psychologique et l’existence de corrélats neuronaux avec des états conscients font l’objet d’études. (Pérez, 2007). Mais les axes de recherche ne sont pas clairs. Faut-il se concentrer sur les corrélats des états de conscience ou sur le contenu de la conscience ?

Quels sont les troubles de la psychopathologie de la conscience ?

Les troubles psychopathologiques de la conscience

Bien que la définition de la conscience ne soit pas claire, il existe des troubles spécifiques de la conscience. Bleuler (1857-1939), un psychiatre suisse, a défini la conscience comme la connaissance de la connaissance de soi.

Une personne subissant une altération de la conscience ne peut pas répondre de manière adéquate et compréhensible aux exigences de l’environnement, ni aux stimuli internes. C’est sur la base de cette définition que s’est organisée la psychopathologie de la conscience.

Gastó et Penades (2011, dans Santos, Hernángomez et Travillo, 2018) ont parlé de quatre caractéristiques de la conscience. Ces caractéristiques sont particulièrement pertinentes :

  • subjectivité ou intimité de nos esprits ;
  • existence d’une seule conscience chez chaque individu ;
  • chaque acte est dirigé vers une fin ;
  • la capacité de se connaître et de se reconnaître comme tel.

Les troubles de la conscience sont organisés en fonction de ce qui est affecté par le trouble. Le Manuel CeDe de Préparation PIR de Psychopathologie (2018) est pris comme référence pour les exposer.

Les troubles déficitaires de la conscience : perdus dans un rêve

La psychopathologie de la conscience comprend les troubles du comportement déficitaires. Ces derniers sont caractérisées par des images du cerveau où la personne présente des difficultés à se “réveiller”, à s’orienter et à répondre à une stimulation sensorielle. Ils semblent perdus dans le temps ou dans la léthargie.

Il existe trois types de troubles déficitaires de la conscience :

  • Léthargie, somnolence
    • Les individus concernés sont incapables de maintenir leur attention même lorsqu’ils s’efforcent de le faire. La léthargie n’est pas une sensation subjective lié au manque de repos, mais une altération où il n’y a pratiquement aucune stimulation physique ou verbale.
  • Brouillard
    • L’individu est dans un état plus profond de distraction et de manque de stimulation. Elle se sent confuse et irritée lorsque quelqu’un essaie de le sortir de cet état. Tout son fonctionnement psychologique est perturbé. Elle présente aussi des distorsions perceptuelles, auditives et visuelles.
  • Stupeur
    • Il y a stupeur dans certaines conditions telles que la schizophrénie catatonique. Le sujet abandonne tout mouvement volontaire et sa verbalisation est incohérente et à peine compréhensible.

Il y a absence totale de conscience lorsque la personne entre dans le coma ; ses réflexes comme la pupille cornéenne disparaissent, et l’électroencéphalogramme est plat pendant trente minutes. C’est à ce moment que l’on peut dire qu’il n’y a plus de conscience chez la personne.

Les troubles productifs de la conscience : des hallucinations excessives

Dans la psychopathologie de la conscience, nous trouvons également des altérations qui suggèrent que, bien qu’il y ait une conscience, elle est éloignée de la réalité, se caractérisant alors par des hallucinations et des illusions.

Onirisme, délire, rêve, confusion entre le réel et l’imaginaire caractérisent les troubles productifs de la conscience. Les individus sont plongés dans des états oniriques entrecoupés de moments de lucidité.

Voici quelques troubles :

  • Stade asthénico-apathique
    • Il apparaît principalement chez les personnes âgées, précédant les symptômes toxico-confusionnels. Le stade asthénico-apathique peut apparaître chez les personnes à risque de délire, et se caractérise par une labilité affective, une irritabilité, une fatigabilité et une apathie. Il existe également des altérations dans certaines fonctions psychologiques comme la mémoire ou l’attention.
  • État confusionnel 
    • Elle précède l’état confusionnel aigu ou delirum. Des symptômes tels que perte de cohérence, distorsion de la mémoire, langage incompréhensible et désinhibition du comportement apparaissent.
  • Délire
    • Le délire est un dysfonctionnement cérébral aigu qui produit une altération globale de l’état mental et se caractérise par une altération de la conscience et des altérations attentionnelles marquées et des troubles de la perception, de la pensée, des souvenirs à court et à long terme, de l’activité psychomotrice et du cycle veille-sommeil.

La psychopathologie de la conscience et changement de contexte dans le délire

Le délire survient généralement chez les personnes âgées internées à l’hôpital, quelle que soit la raison. Quand la nuit tombe, elles entrent dans un état de confusion aiguë.

Le changement de contexte et le niveau d’anxiété lié au fait d’être à l’hôpital sont à l’origine de cet état. Le problème est que les employés des hôpitaux ne savent souvent pas quoi faire. La clé est le changement de contexte.

Les troubles du rétrécissement du champ de conscience : division entre la pensée et le comportement

Ces troubles se caractérisent par un manque de continuité entre perception et cognition. Mais le comportement est apparemment “normal”, plein d’automatismes.

Les états crépusculaires constituent les principaux troubles du rétrécissement du champ de conscience. Dans l’état crépusculaire, la conscience est totalement opacifiée, mais la compréhension du monde, bien que déformée, est partielle.

Le comportement du sujet semble cohérent avec l’environnement : son comportement est automatisé. Ces automatismes sont des mouvements involontaires (non effectués à partir de la conscience) que le sujet savait faire avant le crépuscule. Cela les différencie des personnes atteintes de schizophrénie dont les automatismes conduisent à un comportement étrange.

Des impulsions peuvent également apparaître, des comportements impulsifs sans fondement cognitif. Les impulsions se différencient des compulsions qui peuvent apparaître, par exemple, dans les TOC.

Les états crépusculaires viennent brusquement, mais disparaissent aussi brusquement. Ils durent généralement quelques heures ou quelques jours, et le sujet ne se souvient pas de ce qu’il a vécu.

Les effets de la psychopathologie de la conscience.

Psychopathologie de la conscience : les altérations circonscrites n’arrivent pas seules

La psychopathologie de la conscience se retrouve également dans les troubles psychologiques ou neurologiques sans pour autant constituer le problème principal. C’est le cas de certaines altérations telles que la dépersonnalisation et la déréalisation qui apparaissent généralement dans les tableaux cliniques de l’anxiété, de panique et les troubles névrotiques.

La dépersonnalisation est définie par Cruzado, Núñez et Rojas (2013) comme une altération de la conscience de soi où la personne se sent distante. Le sujet est un simple spectateur des processus mentaux et de son corps. Il ne peut définir ses symptômes qu’avec des expressions comme “comme si” en raison de la difficulté de leur description.


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  • Pérez, D. (2014). ¿La conciencia? ¿Qué es eso? Estudios de Psicología, 28(2), 127-140.
  • Cruzado, L., Núñez, P. y Rojas, G. (2013). Despersonalización: más que un síntoma, un síndrome. Revista Neuro-Psiquiatría, 76(2), 120-125.
  • Santos, J., Hernangómez, L. y Taravillo, B. (2018). Manual CeDe de Preparación PIR, 5ª edición. Madrid, España: CeDe.

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