Giordano Bruno, biographie d'un libertaire

Le délit de Giordano Bruno fut celui de penser. Il n'accepta pas les "vérités absolues" que l'on prétendait lui imposer et pour cette raison, il fut jugé, condamné et brûlé vif. On avait peur qu'il parle sur la potence. Pour cette raison, sa langue fut paralysée par un clou.
Giordano Bruno, biographie d'un libertaire
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas.

Dernière mise à jour : 29 mai, 2019

Giordano Bruno était un personnage très intéressant qui, avec le temps, se transforma en icône de l’amplitude des pensées et de la fermeté des convictions. Il vécut à une époque dans laquelle les “vérités” et les dogmes primaient. Même dans cette situation, il a su se mettre à l’écart de cet environnement restrictif afin de penser par lui-même. Il consacra même sa vie à la défense de cette liberté.

Le vrai nom de Giordano Bruno était Filippo Bruno. C’est ainsi qu’il fut nommé lors de sa naissance à Nola (Italie), en 1548. Il a toujours apprécié son lieu d’origine et pour cette raison, il se faisait appelé le Nolano. A 14 ans, il déménagea à Naples et il commença ses études dans un monastère augustin. Il ressentit une profonde ferveur religieuse et décida d’intégrer l’Ordre des Dominicains afin de devenir prêtre.

Giordano Bruno était un homme spirituel extrêmement curieux. Il avait soif d’apprendre et de trouver les réponses à ses interrogations, quels que soient les moyens. Cela le poussa à lire Erasme de Rotterdam, un penseur hollandais, ce qui était alors interdit par l’Eglise. Ce geste nous montre qu’il était davantage poussé par sa soif de savoir que par le devoir imposé par les dogmes.

Giordano Bruno, un irrévérencieux

Tout comme il étudia Erasme avec grand intérêt, il se plongea dans les traités d’Aristote et de Saint Thomas d’Aquin. Il créa un système mnémotechnique qui impressionna ses professeurs qui le poussèrent à le présenter au Pape Pie V. Il fut déclaré prêtre en 1576 et obtint ensuite un doctorat en théologie.

Cependant, pendant ses années de sacerdoce, Giordano Bruno fut impliqué dans deux évènements qui développèrent la rage de sa communauté. Un jour, il ordonna de supprimer toutes les figures de saints de sa chambre et de ne laisser qu’une croix. Un autre jour, il demanda à un apprenti de cesser de lire un poème destiné à la Vierge et de faire à la place quelque chose plus important.

Sur la base de ces faits, 130 accusations furent formulées devant la Sainte Inquisition. Pour cette raison, il fut forcé de fuir l’Italie lorsqu’il n’avait que 28 ans. A partir de là, il se convertit en être errant. Il dût se loger dans des taudis, vivre avec très peu et se déplacer d’un point à un autre sans attache. Au-delà de ses opinions religieuses, c’était sa vision de l’univers qui éveillait des soupçons chez les religieux.

la vision de l'univers de Giordano Bruno

Un homme en avance sur son temps

Giordano Bruno déclara publiquement être en accord avec les idées de Copernicus. Selon lui, la Terre n’était pas le centre de l’univers. Il alla même plus loin. Il affirma que le Soleil n’était qu’une étoile de plus et qu’il existait des milliers de soleils, des milliers de mondes, et même l’infini. Puis, il signala également le fait que d’autres formes de vie pouvaient exister et que chacune d’entre elles disposait peut être de son propre Dieu.

Cet homme fabuleux affirmait que toute la matière était composée d’atomes, qui se déplaçaient par impulsions. L’esprit et la matière étaient donc 2 réalités identiques.

Giordano Bruno n’était pas un scientifique mais un philosophe et théologiste. Il diffusa des idées scientifiques mais il ne les découvrit et ne les testa pas personnellement. Sa popularité se développa et il trouva enfin du repos à Paris, puis plus tard en Angleterre et en Allemagne. Ses livres se vendraient comme des petits pains.

livre antique et Giordano Bruno

Un crime historique

Le Nolano tenta de rejoindre le calvinisme et ensuite le luthéranisme mais il fut également exclu de ces églises. Alors qu’il vivait en Allemagne, il reçut une invitation de Giovanni Mocenigo, un italien qui souhaitait en apprendre plus sur lui. Bien que de nombreuses personnes aient tenté de le dissuader de se rendre à ce rendez-vous, Giordano accepta l’appel. Il se rendit pendant un temps à la maison de cet homme.

Lorsqu’il souhaita s’en aller, Mocenigo lui demanda de rester un jour de plus. Giordano Bruno accepta et la nuit même, il fut enfermé dans un sous-terrain. Le jour suivant, les soldats de l’Inquisition vinrent le chercher et l’arrêtèrent. Il fut jugé et Mocenigo déclara à son sujet une grande quantité de mensonges. Bien entendu, il finit par être condamné. 

Bruno passa les 7 années suivantes à la prison de l’Inquisition romaine. C’était un lieu nauséabond, qui était devenu célèbre pour être un centre de torture. En 1599, on lui demanda de revenir sur ses propos mais il refusa. 9 mois plus tard, il fut emmené au Camp des Fleurs pour son exécution. On paralysa sa langue à l’aide d’un clou afin qu’il évite de parler. Ensuite, on l’attacha à une croix et Giordano Bruno tourna la tête en guise de rejet. Dans les instants qui suivirent, il fut brûlé vif.

 


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  • White, M. (2002). Giordano Bruno: el hereje impenitente. Ediciones B Argentina para el sello Javier Vergara Editor.

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